Elle boit beaucoup trop. Elle utilise le sexe comme anesthésiant. Elle vit seule dans le village (fictif) de Perkins, dans les Cantons-de-l'Est. Et elle abhorre l'autorité, ce qui complique joliment son travail d'enquêteuse à la SQ.

Elle s'appelle Kate McDougall et devra affronter ses démons intérieurs afin de résoudre une série de meurtres de fillettes, dont le cadavre de l'une d'elles a été repêché dans le lac au bord duquel se trouve sa propre maison.

Les lecteurs de la romancière Johanne Seymour connaissent déjà l'univers glauque de cette flic atypique, déjà exploré dans cinq bouquins publiés de 2005 à 2012. Les téléspectateurs découvriront la policière tourmentée Kate McDougall à l'antenne de Séries+ dans une minisérie de six heures que réalisera Louis Bélanger (Gaz bar blues, Route 132), ai-je appris.

Le tournage se déroulera d'août à octobre, en Estrie, et reprendra le canevas du premier livre de la série mettant en vedette Kate McDougall, Le cri du cerf. À la télévision, l'oeuvre s'appellera tout simplement Le cri. Aucune date de diffusion n'a encore été confirmée. L'actrice qui jouera la solitaire Kate McDougall a déjà été choisie. Comme son contrat n'est pas complètement bouclé, personne n'a dévoilé son identité.

Johanne Seymour a planché pendant des années sur l'adaptation télévisuelle de son polar, qui a finalement abouti chez Attraction Images (Au secours de Béatrice).

«On dirait que les personnages féminins plus complexes, plus fuckés, sont plus difficiles à faire accepter que des personnages masculins similaires. La société porte encore un jugement sur les femmes qui boivent. Je suis contente du succès de la série Unité 9, qui aide à faire avancer les rôles féminins, disons, moins propres», confie l'auteure Johanne Seymour, jointe hier.

Comme la romancière habite Potton, elle avoue s'inspirer des villages environnants quand elle écrit. Des habitants de ce coin du Québec reconnaîtront tantôt Mansonville, tantôt Vale-Perkins ou peut-être même Austin.

Dans Le cri du cerf, le meurtrier s'attaque à des petites filles qui ressemblent toutes physiquement à la policière Kate McDougall. Quel message doit-elle décoder? Serait-elle la prochaine sur la liste des personnes à tuer?

Pour avoir longtemps travaillé comme comédienne et réalisatrice (Emma), Johanne Seymour connaît bien l'univers de la télévision et a veillé sur son bébé comme un faucon. «Je ne voulais pas accepter n'importe quoi. J'avais des exigences sur le choix du réalisateur et de l'actrice qui allait être l'héroïne», note Johanne Seymour.

Il ne faut pas confondre le travail de Johanne Seymour et celui de l'auteure anglophone Louise Penny (Sous la glace), qui campe elle aussi ses enquêtes policières dans une bourgade inventée des Cantons-de-l'Est, Three Pines. «Nos univers sont très différents. Louise est plus soft, je trouve, et plus philosophique aussi. Moi, mes enquêtes finissent souvent en thriller», rappelle Johanne Seymour

En plus du Berceau des anges, de la comédie romantique Mon ex à moi et de la série dramatique Trahison de Guillaume Lemay-Thivierge et Mariloup Wolfe, Séries+ continue de garnir son catalogue de productions québécoises. On va finir par manquer de temps pour dévorer tout ça.

L'énigme de Bobby

Bon, l'auteure Chantal Cadieux a rapidement enterré la théorie voulant que Bobby Lambert-Prescott (Yan Rompré) soit le fils de Laurie/Linda (Sophie Paradis). Dans l'épisode de Mémoires vives diffusé mardi soir à Radio-Canada, nous avons appris que le poupon qui a été élevé par la soeur de Jérôme Fortier (Roger La Rue) était en fait... une fille. Et elle ressemble beaucoup à Laurie/Linda cette jeune femme, que l'on a vue brièvement dans la maison de sa mère, Geneviève Boileau (Catherine Lachance).

Étudiant en criminologie, Bobby demeure un élément extrêmement louche dans l'entourage de Nicolas Berthier (Patrick Drolet). On a d'ailleurs bien hâte que le naïf Nicolas allume et se rende compte que quelque chose cloche chez ce Bobby, qui s'intéresse d'un peu trop près aux secrets du clan Berthier-Hamelin.

Bobby a également révélé mardi qu'il faisait du bénévolat dans les prisons. Cet indice, que Chantal Cadieux n'a pas distillé pour rien, n'est pas anodin. La connexion de Bobby avec le meurtrier Franck Manseau (Stéphane Jacques) demeure plausible. Mais de quelle façon? Et pourquoi?