Il s'est passé un paquet de choses très intéressantes au siège social de Vidéotron lundi matin. D'abord, le service de vidéo sur demande Club illico a annoncé la mise en chantier de sa toute première télésérie destinée exclusivement à ses 180 000 abonnés. Ce House of Cards de Québecor Média s'appellera Blue Moon et son auteur, Luc Dionne (Omertà), y téléportera les téléspectateurs dans l'univers secret et dangereux des agences paramilitaires à la Blackwater.

Ensuite, Karine Vanasse, alias Margaux LeMarchal dans le populaire feuilleton Revenge, a décroché une permission spéciale de la chaîne ABC pour tourner dans Blue Moon au printemps et à l'été. Aux États-Unis, les contrats bétonnés des acteurs les empêchent d'empiler les boulots sur d'autres réseaux. Mais comme Karine Vanasse bossera en français, pour un marché relativement restreint, ses patrons ont été plus coopératifs, Dieu merci.

Finalement, le décollage de Blue Moon, produite par la compagnie Aetios de Fabienne Larouche et Michel Trudeau, ramène la créatrice de 30 vies dans le giron de Québecor Média. Depuis le débranchement hâtif d'Un homme mort en 2006, Fabienne Larouche avait oeuvré quasi exclusivement pour Radio-Canada. Voyez-vous les plaques tectoniques du milieu de la télévision s'entrechoquer présentement?

Certains patrons à la SRC doivent maintenant craindre que Fabienne Larouche ne leur présente plus en premier ses projets télé ou ceux qu'elle produit (Unité 9, Le cheval-serpent, Ariane). Chose certaine, l'auteure et productrice étend sa zone d'influence.

Mais revenons à Blue Moon, qui comprendra dix tranches d'une heure. Sa réalisation a été confiée au cinéaste Yves-Christian Fournier (Tout est parfait), qui signera sa toute première télésérie. Club illico, qui coûte 9,99$ par mois, rendra disponible les 10 épisodes en même temps, au début de 2016, exactement comme Netflix le fait avec House of Cards ou Orange Is the New Black.

Clairement, on vise ici la clientèle friande de rafale télévisuelle, qui délaisse massivement les réseaux traditionnels. On espère aussi rejoindre les téléspectateurs qui consomment des produits sophistiqués comme Homeland, The Affair, The Missing ou The Fall, «toutes des séries d'atmosphère», note Fabienne Larouche.

Dans Blue Moon, Karine Vanasse incarnera Justine Laurier, une démineuse de l'armée canadienne en mission en Afrique et dont le père mourra accidentellement au tout début de l'intrigue. Justine Laurier héritera de l'agence de sécurité privée Blue Moon de son paternel, qui cumule divers contrats hyper confidentiels avec des agences gouvernementales. Il s'agira d'une série d'action, avec une scénarisation très serrée, annonce la productrice Fabienne Larouche.

Karine Vanasse suivra un entraînement rigoureux pour être crédible dans son rôle de démineuse. Notamment «dans le maniement des armes et dans l'assurance des gestes», note la comédienne, dont le retour dans Revenge en septembre n'a pas encore été officialisé, même si ça sent bon.

Club illico détiendra la primeur de Blue Moon pendant un an. Ensuite, la télésérie pourrait réapparaître sur une autre plateforme de Québecor Média comme TVA ou AddikTV. Une deuxième saison de Blue Moon est déjà dans les cartons.

Dans ses balbutiements, le projet Blue Moon a d'abord été offert à V, qui n'avait pas les reins assez solides pour s'offrir une série qui coûte le prix d'un film québécois. Louis Bélanger avait alors été pressenti pour la réalisation.

Super dimanche de foot

Le Super Bowl a scoré très fort au Québec dimanche soir. Selon la maison de sondages Numeris, 884 000 sportifs de salon l'ont visionné sur RDS, contre 485 000 qui ont assisté à la victoire des Patriots de la Nouvelle-Angleterre chez CTV, pour une cote d'écoute globale de 1 369 000 personnes. Une hausse par rapport aux 1 097 000 mordus de 2014.

Chez nos voisins, 114,4 millions d'Américains ont dévoré le match (et des montagnes de nachos). Un record de popularité en 49 ans.

Évidemment, cette audience exceptionnelle pour le football a arraché des clients aux émissions phares de nos beaux dimanches. Par exemple, de 2 690 000 adeptes la semaine passée, La voix de TVA a dégringolé à 2 273 000 fans. Du côté de Tout le monde en parle, le bassin de fidèles est passé de 922 000 dimanche dernier à 706 000, ce qui est très peu pour un plateau aussi prestigieux. En fait, c'est le pire pointage à vie de Tout le monde en parle.

Quant au Ti-Mé Show de Claude Meunier, le troisième épisode a été vu vendredi par 743 000 téléspectateurs, en légère augmentation par rapport au deuxième (739 000), mais en baisse en comparaison avec le premier (1 248 000).

Il faut l'admettre: 743 000 personnes à 19h un vendredi à la SRC, c'est une performance digne de mention. Le faux talk-show de Claude Meunier bat J.E. à TVA (474 000) et L'arbitre sur V (472 000).

Samedi soir, le passage de Véronic DiCaire à SNL Québec a attiré 217 000 curieux.