La journée la plus déprimante de 2015, surnommée le Blue Monday ou le lundi blues, c'était le 19 janvier dernier. Froid polaire, dettes de Noël à rembourser et alliance du diable entre Valérie Mills et Laurent O'Hara dans O', tous les désagréments de l'univers convergent, semble-t-il, vers cette date cafardeuse.

Je ne sais pas pour vous, mais j'ai l'impression que nous venons de traverser, par le truchement des séries de fiction québécoises, une sorte de Blue Week ou «semaine de blues» complète.

Soyons clairs. Il ne s'agit pas ici d'une critique de la qualité de ces oeuvres télévisuelles, mais d'un simple constat. Par un mauvais concours de circonstances, la grande majorité des téléromans et téléséries diffusés depuis lundi ont présenté des histoires hyper dramatiques, tristes ou très dures. Heureusement qu'il nous reste Les beaux malaises pour rigoler.

Lundi soir, dans Lance et compte à TVA, le troisième épisode a pris fin sur une image terrifiante. Si vous ne l'avez pas encore visionné, détournez immédiatement le regard. Prêts? Allons-y. 

En peine d'amour, au bout du rouleau et accro à toutes sortes de cochonneries chimiques, le dur à cuire Philippe Lalumière (Dave Morissette) s'est pendu avec une rallonge électrique dans le vestiaire du National de Québec. Pierre Lambert (Carl Marotte) et son fils Guy (Jason Roy-Léveillée) ont fait la macabre découverte. La caméra n'a rien laissé à l'imagination. Très intense comme séquence.

Au même moment, à Radio-Canada, la pâle Nathalie Lapointe (Macha Grenon) de Nouvelle adresse a perdu énormément de forces en raison de sa chimiothérapie expérimentale. La chroniqueuse s'est évanouie devant un ascenseur et a finalement été hospitalisée, faisant craindre le pire à sa marmaille. Ces moments douloureux ont été contrebalancés par les répliques savoureuses de Johanne (Sophie Prégent) et de Magalie (Monia Chokri).

Cela dit, cette deuxième saison de Nouvelle adresse est excellente. L'arrivée du père des trois enfants de Nathalie, joué par David Boutin, a poussé l'intrigue dans une direction prometteuse. Voilà un produit télé de calibre supérieur.

À Lietteville, la scène finale où Jeanne (Ève Landry) hurlait son impuissance face à la mort de son père a été l'une des plus bouleversantes de la saison. Appuyée dans le couloir, Marie Lamontagne (Guylaine Tremblay) n'a pu retenir ses larmes. Nous non plus.

Dans O', Kathleen (Maxim Roy) est toujours dans le coma et son grand frère Charles (Stéphane Demers) a rechuté dans l'alcool, touchant une fois de plus le fond du baril. Ah oui, le truand qui a tiré sur Kathleen s'est suicidé en prison. Et Jacqueline (Marie Tifo) est en train de s'épuiser dangereusement en veillant sa fille aux soins intensifs.

Du côté de Mémoires vives, l'arrivée de Laurie/Linda (Sophie Paradis) chez Claire (Marie-Thérèse Fortin) a remué des souvenirs éprouvants pour à peu près toute la distribution du téléroman. Le couple formé par Bruce (Martin Vachon) et Mathilde (Charli Arcouette) semble sur le point d'éclater.

Hier soir, le retour des policiers de 19-2, que l'on attendait depuis deux ans, nous a replongés dans des intrigues de meurtres non résolus, de pédophilie, de pauvreté, de solitude et de suicide.

Visiblement, Mercure rétrograde aussi pour les personnages de fiction, ensevelis sous une tempête de problèmes. Et vous, le moral, ça va toujours? Moi, pas mal du tout.

L'instant perdant

Pour la troisième fois depuis 2012, le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) a tapé sur les doigts de cette niaiserie télévisuelle qu'est L'instant gagnant sur les ondes de V.

Encore une fois, l'organisme fédéral a blâmé la télé-tirelire de V pour son manque de transparence et pour certaines énigmes jugées trompeuses. Ce dossier est franchement décourageant. Combien de réprimandes faudra-t-il que L'instant gagnant accumule avant d'être retiré des ondes? C'est gênant, tout ça. Et aussi: pourquoi continuez-vous donc d'y participer tout en sachant que cette infopub déguisée en quiz fonctionne «tout croche» ? Ça me dépasse.

V entend élaborer un plan avec le producteur de L'instant gagnant «pour éviter la répétition d'infractions similaires». Vivement le grand flush.

Pour joindre notre chroniqueur:  hdumas@lapresse.ca