Le showbiz québécois nous a encore régalés d'histoires savoureuses la semaine dernière. Une succulente fournée, bien croustillante et bourrative. D'abord, Michèle Richard, qui marche toujours en fixant le sol, semble-t-il, s'est trompée d'avion en quittant Ixtapa, au Mexique, et pouf! elle a atterri à Seattle, royaume du café Starbucks et du grunge.

Ça ne s'invente pas. Alaska Airlines, Sunwing, un appareil avec une «tête d'Indien» sur la queue, l'autre avec une partie du fuselage peinte en orange pétant, c'est du pareil au même, non? En trois minutes, la blonde chanteuse a tout «perdu son bronzage», la pauvre, tellement elle était énervée. L'agente de bord qui a joué dans ce remake du film Michèle, j'ai raté l'avion a manifestement besoin de faire ajuster sa prescription de lunettes, il va sans dire.

Puis, il y a Claude Dubois qui semble immunisé (super gag de vaccin, ici) contre la justice. Pincé une troisième fois pour ivresse au volant, le chanteur populaire - et grand connaisseur de vin blanc de la Côte d'Ardoise - a perdu son permis pour un an et écopé d'une amende de 3000$. C'est tout. Dieu existe vraiment pour lui.

À La voix, la choriste talentueuse Sylvie Desgroseilliers a goûté dimanche soir à la violence des médias sociaux, notamment sur Twitter, où elle a cadenassé temporairement son compte personnel. Le cas de Sylvie Desgroseilliers, 50 ans, n'a cependant rien à voir avec son âge ni son sexe. Avec toute l'expérience qu'elle possède, il est normal que les téléspectateurs s'interrogent - sans sombrer dans les insultes, évidemment - sur sa présence dans un tel concours télévisé, qui couronne presque toujours des inconnus du grand public.

Avant Sylvie Desgroseilliers, les mêmes questions ont été soulevées pour Rémi Chassé et Philippe Berghella. Les deux artistes dans la trentaine avaient foulé, l'an dernier, la scène de La voix avec un solide bagage et quelques albums derrière la cravate.

En entrevue, Sylvie Desgroseilliers a parfaitement résumé les motifs de sa démarche. D'abord, les règlements de La voix le lui permettent (elle n'a pas de contrat de disque, en ce moment). Ensuite, le téléphone ne sonne plus chez elle. Elle rêve de percer comme soliste et d'entendre ses chansons à elle tourner à Rouge ou Rythme FM. Des raisons tout à fait légitimes.

Le témoignage de Sylvie Desgroseilliers a levé le voile sur la réalité difficile du métier de chanteur au Québec, où plusieurs gens compétents en arrachent malgré quelques gros contrats grappillés ici et là.

Cela dit, est-ce que les téléspectateurs de La voix couronneront Sylvie Desgroseilliers en fin de parcours? Ça m'étonnerait. Non pas qu'elle ne le mérite pas. Règle générale, le Québec préfère encourager les artistes moins flamboyants, plus introvertis, à qui cette grosse tape dans le dos profitera beaucoup plus. À talent égal, Valérie Carpentier a ainsi eu le dessus sur la mannequin Charlotte Cardin-Goyer en 2013. Et le timide Yoan Garneau a éclipsé le scintillant Rémi Chassé en 2014. Ce n'est pas un jugement de valeur, simplement un constat.

Impossible de résumer cette semaine houleuse sans glisser un mot sur Claude Meunier. Le créateur du Ti-Mé Show s'est vidé le coeur à propos des critiques (dont votre humble serviteur) qui s'acharneraient sur lui depuis quelques années et dont le quotient intellectuel digne de Creton ne leur permettrait pas de saisir toutes les nuances de son humour aux multiples degrés.

Vas-tu lui répondre? Vas-tu lui répondre? m'a demandé la totalité de mes trois amis. Je peux très bien comprendre que l'humoriste soit fâché. Je le serais tout autant si ma dernière création récoltait des commentaires négatifs dans tous les journaux. Je n'en rajouterais pas.

Reste que tout ça est triste. Je peux vous citer presque toutes les répliques fétiches de Ding Dong, le film, que j'ai vu au moins 52 fois: « boum poteau» , « boum majorette », ou « Dans le sud pour 17 piasses ». La pièce de théâtre de la fin du long métrage est géniale.

J'aurais donc voulu aimer Adam et Ève et le Ti-Mé Show. Ça n'a pas du tout cliqué entre nous. C'est tout. Il n'y a pas de quoi lancer une fatwa sur Facebook.

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Je lévite : avec Danser! sur ARTV

Voilà une téléréalité intelligente et super intéressante. Tous les mercredis à 19h, on y suit sept finissants de l'École supérieure de ballet du Québec, à Montréal. Il y a des larmes, de l'espoir, de la compétition, de la camaraderie, des profs sévères mais remplis de compassion, ainsi que des chansons des soeurs Boulay, Malajube et de Coeur de pirate. Une belle découverte, qui donne envie de tourbillonner.

Je l'évite : la cinquième saison de Downton Abbey sur PBS

C'est loin d'être le meilleur chapitre de ce feuilleton romantico-aristocratique, qui a déjà été pas mal plus palpitant. Nous sommes maintenant en 1924. La radio arrive au manoir des Crawley, Lady Mary est incapable de choisir entre ses deux soupirants, Lady Edith se morfond (quoi de neuf?) et l'escapade mystérieuse de M. Bates à Londres occupe beaucoup trop de temps d'antenne. Pourrait-on faire une «avance rapide» jusqu'à 1929 ou 1939, s'il vous plaît?