Après le visionnement du documentaire Dans l'ombre des Shafia, mercredi midi, j'étais en beau fusil. D'abord contre la DPJ et la police, qui ont été incapables de protéger les enfants Shafia de leur père tyrannique. Ensuite, contre le frère aîné, Ahmed Shafia, qui espionnait et terrorisait ses soeurs.

Puis, contre la mère Tooba, qui a regardé son mari et son fils noyer ses trois filles les plus vieilles dans le lavabo d'une toilette publique de Kingston, en Ontario, avant de les jeter dans le fond de l'écluse.

Mais, surtout, contre le chef du clan, Mohammad Shafia, un être ignoble qui a même suggéré que le diable «aille chier sur les tombes» de ses trois filles, qu'il avait lui-même assassinées avec la complicité d'Ahmed.

«Comment mes filles ont-elles pu devenir de telles putes? Si elles ressuscitaient 100 fois, je les taillerais en pièces 100 fois», entend-on Mohammad Shafia dire sur un extrait d'écoute électronique obtenu par la police. Le Petit Robert ne dispose pas d'assez de mots pour exprimer tout mon dégoût envers ce Mohammad Shafia.

Diffusé dimanche à 19h sur les ondes de Canal D, le film Dans l'ombre des Shafia ne déterre pas d'éléments nouveaux dans cette affaire sordide, qui a été ultramédiatisée. Toutefois, cette production québécoise raboute de façon efficace toutes les pièces existantes du puzzle qui forment l'histoire tragique de cette famille afghane qui s'est installée à Montréal en juin 2007.

Deux ans plus tard, Zainab, 19 ans, Sahar, 17 ans, Geeti, 13 ans, et Rona, 52 ans, la première femme de Mohammad Shafia, étaient retrouvées mortes dans une Nissan qui avait été poussée dans une écluse de Kingston. Le seul crime de ces femmes? Avoir voulu s'émanciper. Elles ont ainsi sali l'honneur de la famille.

C'est un cas très complexe, a rappelé hier Michelle Allen, coscénariste de Dans l'ombre des Shafia avec Dominique Lachance. Ce film, fabriqué par la même équipe qu'Un tueur si proche, entrecroise les reconstitutions de scènes (très crédibles), les témoignages traditionnels de journalistes ou d'experts, ainsi que de vrais extraits des interrogatoires subis par Ahmed, Tooba et Mohammad Shafia.

J'ai beaucoup aimé le récit de la voisine Mary-Ann Devantro, qui habitait l'appartement au-dessus des Shafia, à Saint-Léonard. Elle insuffle beaucoup d'humanité à ce récit très dur à regarder.

Car la collection de tout ce qu'ont subi les quatre femmes Shafia glace le sang. Mohammad avait déjà planifié de tuer Zainab, qu'il appelait le «serpent noir», lors d'un voyage en Suède. Un jour, Sahar a confié à sa mère Tooba qu'elle n'en pouvait plus, qu'elle désirait mourir. La réponse de la «sympathique» maman? Tu peux bien aller en enfer! Sahar a ensuite fait une tentative de suicide.

Les filles Shafia, qui ont vécu l'enfer, ont appelé la police pour signaler que leur père menaçait souvent de les tuer. La direction de leur école secondaire (Antoine-de-St-Exupéry) était parfaitement au courant que ça n'allait pas du tout à la maison des Shafia. Mais personne n'a pu les sauver. C'est ce qui brise le coeur en regardant Dans l'ombre des Shafia. Malgré tous les signaux d'alarme qui ont été lancés, la détresse des femmes Shafia n'a jamais été entendue.

Marie-Claude remplace Marie-Claude

Trop occupée avec une nouvelle série d'émissions qu'elle concocte pour TVA, Marie-Claude Barrette ne reprendra pas les commandes de Simplement vedette à Canal Vie pour une quatrième année.

La chaîne spécialisée appartenant à Bell Média lui a trouvé une remplaçante, soit Marie-Claude Savard, qui a déjà amorcé les tournages de la prochaine saison.

«Ç'a été un choix très difficile. En sachant que je ne le ferais plus, j'ai été en deuil pendant presque tout l'été», m'explique Marie-Claude Barrette.

En mai, TVA diffusera une série de sept émissions d'une heure où la coanimatrice de 2 filles le matin recueillera les confidences de personnalités connues à propos de moments charnières qui ont complètement transformé leur vie. Le titre de cette nouveauté n'a pas encore été trouvé.

«Ça découle de mon livre La couveuse. J'ai passé quatre mois et demi alitée [en raison d'une grossesse à haut risque]. Il y a la Marie-Claude d'avant cet évènement et la Marie-Claude d'après. Ce sont ces moments-là qui m'intéressent», note Marie-Claude Barrette, qui a paraphé un contrat de trois ans avec le réseau TVA.

Cette entente avec TVA l'empêchait-elle de travailler pour le groupe rival? «On la sent parfois, la guerre des réseaux, mais j'essaie toujours de faire mes choses de mon côté. J'ai fait un choix. Ç'aurait été correct, je pense, si j'avais voulu continuer avec Canal Vie», répond Marie-Claude Barrette.