C'est vraiment loin d'être la joie au service - démantelé - des sports de Radio-Canada. Plusieurs employés n'ont toujours pas digéré que la SRC ait choisi de mettre en ondes Hélène Pelletier et Yvan Ponton, de RDS, le week-end dernier, plutôt que de miser sur ses propres têtes d'affiche, comme François Faucher, pour décrire les dernières rondes de la Coupe Rogers.

«Tout le personnel est en beau maudit», me souffle une source à l'interne. Ça peut se comprendre. Déjà que les survivants des dernières compressions se retrouvent avec presque plus rien dans l'assiette, voilà que les patrons de la grande tour leur enlèvent les quelques bonnes miettes encore disponibles.

Que l'on s'entende bien ici. Hélène Pelletier et Yvan Ponton accomplissent un excellent boulot à RDS. Ils se complètent à merveille. Rien à redire sur leurs commentaires précis, pertinents et intelligents. C'est plutôt la décision des dirigeants de Radio-Canada qui est discutable. Pourquoi payer deux vedettes d'une chaîne rivale pour effectuer un travail, à Montréal, que son équipe maison fait (et veut faire) depuis des années? Voilà où ça paraît mal.

À la SRC, on évoque une «entente globale» avec RDS pour justifier le recours à Hélène Pelletier et Yvan Ponton la fin de semaine dernière. «Le duo Hélène Pelletier et Yvan Ponton a acquis une expertise dans la description des matchs de tennis en français et constituait un choix avantageux pour les téléspectateurs. Leur présence à l'antenne tout au long du week-end permettait d'assurer une continuité», justifie Radio-Canada dans un courriel envoyé à La Presse.

La SRC comptait sur les interventions de ses journalistes Diane Sauvé et René Pothier à Montréal, tandis que Justine Boutet patrouillait à Toronto. Le travail des trois reporters de Radio-Canada complétait cependant la couverture des chefs d'antenne Hélène Pelletier et Yvan Ponton, clairement associés à RDS.

François Faucher, descripteur pour Radio-Canada, a été vexé d'être ainsi tassé par des gens de RDS, qu'il juge excellents, soit dit en passant. «Je l'ai pris difficilement. Je le faisais depuis une dizaine d'années. Et je l'ai un peu appris par la bande. On m'a dit que c'était une question d'argent. J'avoue que ça m'a donné un choc», confie François Faucher.

Depuis plusieurs années, RDS diffuse les rondes préliminaires de la Coupe Rogers à Toronto et à Montréal, mais c'est Radio-Canada qui détient les droits de diffusion pour les étapes cruciales disputées les vendredi, samedi et dimanche. Le changement de garde entre RDS et Radio-Canada s'opère toujours autour des quarts de finale.

Il en coûterait beaucoup moins cher à Radio-Canada de «louer» les installations techniques et les animateurs de RDS plutôt que de déployer sa propre équipe complète à la Coupe Rogers. Une information que la SRC ne dément pas: «L'entente globale d'échange de ressources avec RDS, incluant les ressources techniques et le personnel d'antenne, permettait de faire des économies de volume», affirme Radio-Canada.

Martineau courtisé par Radio X

C'est à Richard Martineau, tête d'affiche de LCN et coanimateur des Francs-tireurs à Télé-Québec, que le poste de morning man à Radio X Montréal (91,9 FM) a d'abord été offert.

Le commentateur de Québecor Média y a réfléchi, mais a gardé son réflexe LCN. À la mi-juillet, le jeune retraité de Radio-Canada Louis Lemieux, ancien capitaine de RDI matin week-end, a finalement obtenu le boulot à Radio X. Louis Lemieux remplacera l'ancien timonier du 91,9 FM, Carl Monette, dont le contrat n'a pas été renouvelé.

L'offre faite par Radio X à Richard Martineau explique sans doute pourquoi LCN a déplacé le chroniqueur dans le créneau du matin à partir du 25 août: pour éviter de le perdre. Fini, la tribune Franchement Martineau à l'heure du lunch sur LCN, l'animateur copilotera désormais Québec Matin avec Marie-Christine Bergeron, du lundi au vendredi entre 7h et 9h30.

La rumeur veut que le 91,9 FM, propriété de RNC Média, se débarrasse sous peu de l'appellation Radio X, une étiquette qui ne fonctionne pas du tout à Montréal en comparaison avec les succès remportés à Québec. Il s'agit aussi d'une stratégie pour se rapprocher du 98,5 FM de Cogeco Diffusion et de viser un plus gros bassin d'auditeurs.

Réjean Tremblay, lui aussi sous contrat avec le 91,9 FM, a publiquement évoqué l'abandon de «Radio X» le mois dernier. Joint hier, le directeur général du 91,9 FM, Yves Bombardier, n'a pas voulu commenter. La stratégie de repositionnement de Radio X Montréal se déploiera prochainement, nous dit-on.

Chose certaine, un gros ménage a déjà été effectué. En plus de Carl Monette, Radio X a laissé partir Éric Duhaime et Stéphane Gendron. Pour le retour à la maison, de 15h à 19h, le 91,9 FM misera sur le sport avec Jean-Charles Lajoie comme capitaine, entouré de collaborateurs comme Réjean Tremblay et Yvon Pedneault.