Marie-Claude Lavallée, 58 ans, le précise d'entrée de jeu: «Je ne suis pas une sainte qui se sacrifie pour les jeunes. Ma réflexion était commencée. Le nuage noir qui plane au-dessus de Radio-Canada a cependant confirmé mon choix. Je voyais les visages longs de mes jeunes collègues et j'ai commencé à me sentir mal dans mon statut de senior», explique la chef d'antenne de RDI en entrevue.

De son propre aveu, la lectrice de nouvelles, qui cumule 30 années de service dans la grande tour montréalaise, ne croyait pas que son départ à la retraite allait provoquer autant de secousses dans le monde des médias. «C'est beaucoup d'émotions. Quand je suis entrée dans la salle des nouvelles ce midi, j'ai éclaté en sanglots», confie-t-elle.

Pour des milliers de téléspectateurs, Marie-Claude Lavallée, c'est Entrée des artistes, c'est RDI santé et c'est également le Montréal ce soir, qu'elle a longtemps copiloté avec Charles Tisseyre. «Si mon départ peut sauver une job, tant mieux. Ça me rendrait triste qu'ils abolissent simplement mon poste», glisse-t-elle.

Ses «jeunes loups» du Centre de l'information, comme elle les surnomme affectueusement, Marie-Claude Lavallée les adore. «Ils sont tellement bons! Ils sont meilleurs que nous l'étions à nos débuts», souligne-t-elle.

C'est dimanche soir, sur sa page Facebook personnelle, que la speakerine et animatrice a mis officiellement une date sur sa dernière journée de boulot à la RDI: le dimanche 25 mai à 16h. Comme elle part à 58 ans, avec 30 ans d'ancienneté, Marie-Claude Lavallée ne touchera pas sa pleine allocation de retraite. De plus, à Radio-Canada, les chefs d'antenne gagnent le même salaire de base, mais se négocient tous un contrat à part pour divers bonis de performance et primes de notoriété. La pension ne se calcule que sur le salaire de base, par contre.

Conséquence? «Je vais devoir continuer à travailler. Je n'aurai pas le choix. C'est épeurant, mais j'ai mis des sous de côté», précise Marie-Claude Lavallée.

La journaliste-intervieweuse adore animer des colloques et faire de la formation. Elle songe aussi à faire quelques piges à la radio. Rien de coulé dans le béton, toutefois. En plus de la vague de compressions de 130 millions (657 postes amputés) qui a frappé la SRC récemment, Marie-Claude Lavallée a accompagné deux proches dans la mort, ce qui lui a fait revoir ses priorités de vie. Moins de travail, plus de temps avec les gens qu'elle aime.

Marie-Claude Lavallée a averti ses patrons le 2 mai qu'elle fermerait le chapitre radio-canadien de sa carrière médiatique. C'était quelques jours avant qu'elle n'apprenne que le grand reporter de l'émission The Fifth Estate à la CBC, Linden MacIntyre, 70 ans, s'en allait aussi.

Pour ceux qui se posent la question: oui, Marie-Claude Lavallée a vu les parodies de RDI Santé bricolées par Marc Labrèche du temps de 3600 secondes d'extase. «La première fois, tu veux te cacher. La deuxième fois, tu prends ça comme un hommage et à la fin, je riais toute seule chez moi», dit-elle.

PaparaGilles à ARTV

Je vous avais glissé un mot, début avril, d'un dérivé d'Infoman qui s'articulerait autour du personnage de MC Gilles, Dave-Éric Ouellet de son vrai nom. Ce scoop a été confirmé hier. ARTV mettra en ligne l'émission pilote de PaparaGilles le 9 juin. Vous n'aimez pas le titre? Rassurez-vous. Au départ, le nom proposé de ce nouveau magazine humoristique était Au Chez Gilles des artistes. C'est bien pire, je trouve.

PaparaGilles s'appuiera sur une partie du noyau dur d'Infoman, soit le réalisateur André Lavoie et le producteur Richard Gohier de Zone 3. Trois segments composeront cette première émission d'une durée de 25 à 40 minutes, selon la directrice des programmes d'ARTV, Jacinthe Brisebois. Le premier bloc s'intitulera Le combat des tapis rouges et opposera celui du gala Artis à celui des Olivier. Lequel des deux tapis est de meilleure qualité? Qui offre les meilleures toilettes aux vedettes? Et lequel des buffets propose la nourriture la plus délicieuse? Vous voyez le genre.

Dans la deuxième partie, baptisée On prend toujours un Gilles, MC Gilles recueillera les confidences de personnalités du showbiz québécois dans un Winnebago. Finalement, le magazine se conclura avec le chien saucisse de MC Gilles, le gentil Pavlov, qui bavardera lui aussi avec des artistes. De quelle façon? Mystère. Le concept reste à définir, nous dit-on.

Le pilote de PaparaGilles ne sera disponible que sur le web. ARTV sollicitera ensuite les commentaires des internautes pour polir le contenu de cette nouveauté. Si tout se déroule sans anicroche, PaparaGilles débarquera sur les ondes d'ARTV au début d'octobre pour une série de huit ou dix émissions pendant la saison 2014-2015.

Pour l'instant, ARTV ne prévoit pas programmer un magazine culturel complet comme Six dans la cité. Pourquoi donc? «C'est très exigeant pour une chaîne spécialisée. Un magazine culturel collé sur l'actualité, c'est impossible à rediffuser dans la grille horaire», précise Jacinthe Brisebois, d'ARTV.

Olivier en baisse

Malgré une soirée fort divertissante, le gala Les Olivier de François Morency a perdu des plumes par rapport à l'édition précédente chauffée par Mario Jean. Dimanche soir, 1 030 000 téléspectateurs ont regardé la fête de l'humour, contre 1 231 000 en 2013. Le beau temps enfin arrivé n'a pas dû aider les cotes d'écoute.