Fini les duels et les concours de «criage». La voix de TVA entame dimanche soir l'étape des «chants de bataille» et, selon les observations peu scientifiques de Nostradumas, les équipes de Marc Dupré et de Louis-Jean Cormier paraissent en meilleure position pour gagner cette compétition téléréalo-musicale.

Dans ses rangs, Marc Dupré compte sur des talents très originaux comme G'nee, Élie Dupuis, Geoffroy Sauvé, Lawrence Castera et Renée Wilkin. De son côté, Louis-Jean dirige la pétillante Éléonore Lagacé (une de mes préférées) ainsi que la suave Valérie Daure, le multi-instrumentiste Thomas Hodgson et la rock star Rémi Chassé. Beaucoup de candidats potentiels au micro d'or dans les troupes de Dupré et de Cormier.

Isabelle Boulay a repêché moins de bons soldats vocaux, je trouve. Son Yoan à la voix d'Elvis pourrait toutefois se rendre loin. La jeune Claudia Marsan aussi. Chez Éric Lapointe, l'émotif Philippe Lauzon (atteint de dystrophie musculaire) et la charmante Shiraz Adham se démarquent du lot.

Il reste 32 participants en route vers la coupe de La voix, soit huit dans chacune des équipes. Dimanche, nous assisterons aux «chants de bataille». Chacun des entraîneurs enverra directement cinq de ses joueurs aux quarts de finale. Les trois autres? Ils devront chanter pour leur survie. Un seul des trois s'en sortira vivant.

«La compétition est très serrée cette année. Il y a des styles et des voix pour tous les goûts», constate le concepteur de l'adaptation québécoise de La voix, Stéphane Laporte.

La troisième et dernière ronde des duels, présentée dimanche devant 2 503 000 adeptes, manquait un peu de piment et d'étincelles. De mauvais choix de chansons ont plombé notamment la qualité du spectacle.

Personne ne peut briller de tous ses feux sur Déjeuner en paix de Stephan Eicher. Le titre Ain't No Mountain High Enough de Marvin Gaye n'a pas permis de faire ressortir le meilleur de Valérie Daure et de Geoffroy Sauvé, deux artistes talentueux qui paraissaient coincés dans ce classique du soul. Valérie a gagné et Geoffroy a heureusement été sauvé par Marc Dupré.

Parlant de Valérie Daure et Geoffroy Sauvé, ils ont enregistré une très jolie version de la pièce hip-hop I Know What You Want du rappeur Busta Rhymes avec la collaboration de Mariah Carey. Allez l'écouter sur YouTube. C'est diablement contagieux.

Passé cette étape des duels, on ne s'ennuiera pas des agressions sonores comme celle servie par Emmanuelle Duval-Auger et Valérie Lahaie sur Don't Stop Believin' de Journey. Aïe, pensez à nos tympans, mesdames. Beaucoup trop de fioritures vocales sur Je cours de Marie-Mai, pièce revisitée par Julie Lefebvre et Marie-Pier Gamache. Ouf.

Joanie Roussel, qui avait presque engueulé son coach Marc Dupré aux auditions à l'aveugle, a été sortie de la compétition par le pianiste Élie Dupuis. Et ce n'est pas moi qui vais pleurer. Le style gueulard de Joanie ne tombait pas dans mes cordes (vocales).

En terminant, je n'ai pas compris le choix d'Isabelle Boulay de garder la jeune Tamara dans sa formation. La jeune femme n'a pas été extraordinaire pendant Papaoutai de Stromae. Il serait étonnant que Tamara passe en quarts de finale.

Double Diaz

Sébastien Diaz ne chômera pas dans les prochains mois. D'abord, sa conjointe Bianca Gervais donnera naissance, fin avril, à une petite fille, que le couple prénommera Liv. Ensuite, l'animateur pilotera le nouveau magazine culturel de Télé-Québec qui remplacera Voir à l'automne. Plus de détails à venir sur le titre et la formule de l'émission. Sébastien Diaz est le seul rescapé de l'aventure Voir à la télé, qui aura duré cinq ans. La dernière de Voir sera présentée le 26 mars.

Ensuite, Sébastien Diaz et Bianca Gervais copiloteront à la rentrée un nouveau magazine hebdomadaire de 30 minutes pour Télé-Québec, qui devrait s'adresser aux nouveaux parents, d'après ce qui a filtré hier. On vous tient au courant des prochains développements.

Culture web

Télé-Québec a mis en ligne mardi matin sa nouvelle plateforme web destinée à promouvoir la culture émergente dans toutes les régions du Québec. Vous pouvez la consulter à l'adresse: lafabriqueculturelle.tv.

On y retrouve déjà plus de 450 vidéos, autant sur la chanteuse country Chantal Archambault que sur l'univers des céramistes de Québec ou sur l'oeuvre multidisciplinaire Enter LA Room du Bas-Saint-Laurent. C'est très bien fait et ça ratisse très large: sculpture d'un artiste de Sherbrooke ou film d'animation d'un cinéaste de Listiguj, aucune discipline n'est oubliée. Notons que 60% du matériel vidéo a été bricolé à l'extérieur de la grande région de Montréal.

Au départ, tel que suggéré dans le rapport Payette, ce projet internet devait être une plateforme consacrée à l'information locale des quatre coins du Québec. Les budgets n'ont jamais suivi et l'idée a été remisée.

Télé-Québec compte sur le soutien de ses dix équipes en région (entre 30 et 40 employés au total) pour alimenter La Fabrique en reportages culturels. La production du magazine régional Tout le monde dehors a d'ailleurs été sacrifiée pour rediriger les ressources vers La Fabrique culturelle.

Ce n'est pas le genre d'endroit où vous retrouverez un topo sur Céline Dion. «Elle n'a pas besoin de moi et je n'ai pas les moyens de la payer», rigole la PDG de Télé-Québec, Michèle Fortin.