Des idées surprenantes bouillonnent présentement à TVA, et ça fait du bien de voir le réseau numéro un du Québec ranger ses vieilles pantoufles râpées au fond du placard et programmer des émissions plus risquées, moins traditionnelles que ce à quoi nous avons été habitués dans les dernières années.

Ce vent de fraîcheur et de renouveau chez TVA se traduit par l'annonce de plusieurs projets prometteurs comme Boomerang, une comédie sur un couple de trentenaires (Catherine-Anne Toupin et Antoine Bertrand) qui retourne vivre chez ses parents après une faillite spectaculaire. La spécialiste de la réplique comique parfaitement ciselée, Isabelle Langlois (Rumeurs, Mauvais karma), signera la moitié des 12 épisodes. Très hâte de voir le résultat final.

Selon mes sources, TVA annoncera sous peu le premier tour de manivelle de la télésérie Les mardis de Béatrice avec Sophie Lorain (Fortier) dans un des rôles principaux. Alexis Durand-Brault (La galère) réaliserait cette série adaptée du roman éponyme de Francine Tougas. L'histoire? Celle d'une publicitaire un brin névrosée qui se confie, tous les mardis, à sa psy.

Est-ce une coïncidence? Les mardis de Béatrice pourrait remplacer, cet automne, le téléroman Destinées dans la grille de TVA les mardis à 20h. Après sept ans à l'antenne, Destinées s'éteindra pour de bon le 15 avril.

Mercredi, TVA a confirmé la mise en chantier de la sitcom flyée Complexe G, dont le tournage débutera à Québec dans deux semaines. Les 10 épisodes de 30 minutes de Complexe G - du nom de l'édifice gouvernemental de la Vieille Capitale, rebaptisé Marie-Guyart - tourneront autour de six employées timbrées aux caractères opposés. Il y aura la patronne tortionnaire (Édith Cochrane), la cadre dépressive (Anne Casabonne), la directrice des ressources humaines nymphomane (Pascale Bussières), la secrétaire maman de cinq enfants (Sonia Vachon), ainsi que deux réceptionnistes paresseuses, baveuses et blasées (Mylène St-Sauveur et Catherine Paquin-Béchard). Six folles à lier, chacune à leur façon.

Complexe G dérive d'un concept néerlandais, qui a également été repris en France sous le titre de WorkinGirls sur Canal+. C'est souvent très salé et pas du tout dans la rectitude politique. Si l'esprit déchaîné de la série française traverse au Québec, ça pourrait facilement se transformer en grand succès. Et mettons que ça fera changement des propositions convenues comme Tranches de vie ou Rock & Rolland.

Dans ses filières, TVA a aussi deux séries imaginées par Luc Dionne (Omertà), dont une intitulée Blue Moon, qui explore l'univers fascinant des firmes privées de sécurité à la Blackwater. L'autre projet de Luc Dionne, comme je l'écrivais ce week-end, s'appelle District 31 et suit deux enquêteurs à la Bruce Willis et Cybil Shepherd dans Moonlighting.

Bref, TVA se secoue les puces et sollicite de plus en plus l'aide de producteurs indépendants pour lui fournir du bon matériel.

Le succès éclatant des Beaux malaises de Martin Matte a prouvé à TVA que l'audace, quand elle est habilement exploitée, rapporte gros. Cette comédie osée a même chatouillé la barre des 2 millions de téléspectateurs. Comme quoi, qualité et quantité ne sont pas toujours incompatibles en télévision.

Comme plusieurs d'entre vous, j'adore Les beaux malaises. Plus la série progresse, plus les gags grincent dans nos salons. Cette gradation dans l'inconfort permet à Martin Matte de toujours repousser les limites un peu plus loin sans jamais effrayer le noyau principal de son audience, qui apprivoise son humour corrosif de semaine en semaine. Une manoeuvre délicate, qui a été exécutée avec doigté.

La mère de Martin Matte, Monique (Michèle Deslauriers), me fait mourir de rire. Et il y a des scènes des Beaux malaises qui deviendront des classiques, comme celle de la pose du @$#*&de cadre ou le long embarras autour de la table à propos des confidences sexuelles de l'ex-copine de Martin Matte. À ajouter aussi au palmarès des meilleurs moments: les scènes de la semaine passée où notre héros, effrayé par un bully, mouillait sa culotte.

La dynamique entre l'humoriste et Julie Le Breton est extrêmement convaincante. C'est tellement naturel et bien joué qu'on jurerait qu'ils forment une vraie famille.

Télé-Québec renouvelle

Télé-Québec a informé mercredi l'équipe de Deux hommes en or que leur magazine reviendra en ondes l'automne prochain. C'est un deuxième vote de confiance de la chaîne québécoise envers le tandem formé par Patrick Lagacé et Jean-Philippe Wauthier après la prolongation de leur saison actuelle jusqu'au vendredi 16 mai.