Outre les États-Unis et l'Angleterre, dans quel coin du monde les courbettes aristocratiques de Downton Abbey charment-elles le plus grand nombre de téléspectateurs accros à ses intrigues irrésistiblement savonneuses ? En Australie ? En France ? En Inde, peut-être ?

Non, c'est en Chine, répond au bout du fil le producteur exécutif de cette captivante minisérie, Gareth Neame, en entrevue à La Presse. «Il y a environ 100 millions de téléspectateurs qui nous regardent en Chine. C'est énorme», remarque-t-il.

Depuis sa mise en ondes en septembre 2010 par la chaîne anglaise ITV, Downton Abbey, un produit tout ce qu'il y a de plus britannique, est devenu une exportation culturelle presque aussi importante que les Beatles il y a 50 ans. La famille Crawley, à la fois snob et chaleureuse, séduit actuellement la Suède, la Russie, le Moyen-Orient, le Danemark, l'Espagne, la Corée du Sud et Israël, pour ne nommer que ces pays-là.

Mais comment une oeuvre d'époque qui dépeint un mode de vie suranné, à une période très précise de l'histoire anglaise, a-t-elle réussi à traverser autant de frontières ?

«Par la littérature et les nombreux films, les téléspectateurs partout dans le monde connaissent bien ce pan de notre histoire. Aussi, les intrigues de famille, peu importe si elles se déroulent dans la riche campagne anglaise ou ailleurs, tout le monde peut s'y identifier. Downton Abbey a cet esprit ancien, mais avec le rythme très rapide des séries d'aujourd'hui. La façon de raconter des histoires est très moderne», répond le producteur Gareth Neame, joint à Londres hier.

Admirateurs de Lady Mary et de Lord Grantham, réjouissez-vous : après avoir présenté les deux premières saisons en rafale l'an dernier, Radio-Canada diffusera la troisième année de Downton Abbey à partir de samedi à 20 h.

J'ai vu cette troisième saison en entier (et la quatrième aussi, qui a pris fin dimanche soir sur PBS), et je vous préviens : des larmes de bonheur et de tristesse couleront en torrents entre les murs lambrissés du somptueux manoir du Yorkshire. Arrêtez de lire tout de suite si vous n'aimez pas les indices pouvant influencer votre écoute.

Voilà, sans gâcher votre plaisir ou brûler un punch inutilement, préparez-vous à dire adieu à trois personnages de cette élégante télésérie. Fouinez sur Google à vos risques et périls.

«En Angleterre, les comédiens dans les téléséries signent des contrats de trois ans. Et trois de nos acteurs ont voulu quitter Downton Abbey. Dans un cas, nous avons eu le temps de préparer le départ. Dans les deux autres, non», confie le producteur Gareth Neame.

Le premier épisode de la troisième saison démarre avec le mariage princier (enfin !) de Lady Mary et Matthew Crawley. Vous découvrirez également la mère américaine de Cora, la très émancipée Martha, jouée par la formidable actrice Shirley MacLaine. Attendez-vous maintenant à une collision idéologique avec l'autre grand-mère de Downton Abbey, l'impayable comtesse douairière Violet (superbe Maggie Smith).

En plus du déclin amorcé de l'aristocratie, la famille Crawley composera aussi avec de graves problèmes financiers. Mary, Edith et Sybil devront-elles se résoudre à s'habiller seules, sans l'aide de leurs femmes de chambre ? Shocking !

Aux États-Unis, la popularité de Downton Abbey gonfle d'année en année. Le 5 janvier dernier, le premier épisode de la quatrième saison sur PBS a été vu par 15,5 millions de personnes, en incluant les enregistrements, ce qui place les Crawley devant de gros canons comme Scandal sur ABC ou Elementary de CBS. À Radio-Canada, ces maîtres et valets ont captivé une moyenne de 702 000 fidèles en 2013.

Avec des saisons courtes et compactes, Downton Abbey n'ennuie jamais ses disciples. Et quand la magnifique musique du générique résonne dans le salon, avouez qu'un petit frisson d'anticipation vous parcourt l'échine.

Sondage éclair

Je vous ai demandé hier de voter pour votre chouchou parmi les six vedettes qui ont - primeur ! - passé ce week-end les auditions pour remplacer Véronique Cloutier aux Enfants de la télé. Les réponses ont déboulé en masse autant sur Twitter que par courriel. Résultat ? Surprise, Édith Cochrane se faufile en tête du peloton, suivie d'André Robitaille et Pénélope McQuade, de Sébastien Benoît et Patricia Paquin, tandis que François Morency ferme la marche. Ce sondage n'a absolument rien de scientifique. Il ne s'agit que d'un coup de sonde. La décision ne sera pas facile à prendre pour la SRC. On lui souhaite bonne chance.

Le chiffrier de la télé

La voix ne dérougit pas à TVA : 2 605 000 téléspectateurs ont suivi la première des duos-duels dimanche soir. À Radio-Canada, Tout le monde en parle a rameuté 1 105 000 curieux devant leur poste de télévision.

Côté Jeux olympiques à la SRC, le match de la finale de hockey entre le Canada et la Suède a intéressé 1 509 000 amateurs entre 7 h et 10 h, avec une pointe à 2 047 000 entre 9 h 30 et 9 h 45. La cérémonie de clôture, relayée entre 11 h et 14 h, a piqué la curiosité de 1 014 000 sportifs de salon.

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