Vous préférez la téléréalité utile, intelligente, éducative et qui met en vedette des jeunes dont la préoccupation principale n'est pas de se gonfler les biceps ou la poitrine? C'est ce qu'offre Les persévérants, le nouveau docu-feuilleton en six parties de RDI qui suit neuf adolescents montréalais pendant trois mois sur la voie du raccrochage scolaire.

C'est très bien fait, vraiment. Vous y verrez, à partir de lundi à 20h, neuf élèves de 13 à 15 ans de l'école Cavelier-De LaSalle, dans le sud-ouest de Montréal, qui présentent tous d'importants risques de décrochage. Ces neuf «cobayes consentants» bénéficieront des conseils d'une équipe de cinq experts (orthopédagogue, psychologue, nutritionniste, médecin et entraîneur), qui les aideront à conserver leur motivation.

Le premier épisode nous présente, un peu mécaniquement, les «personnages» de la série.

Il y a, entre autres, Colby, le gars cool qui déteste l'école, Dannick, qui tombe toujours dans la lune, Marc-Antoine, qui perd toujours sa concentration, Serina, qui juge son français pas très bon, et Jessica, qui dort peu et ne mange qu'un repas par jour. Issus de milieux défavorisés, certains d'entre eux n'ont jamais dégusté un wrap aux légumes ou une salade de pois chiches.

Trois des garçons prennent du Concerta pour leur trouble du déficit de l'attention. Il ne s'agit pas de cas lourds qui dérangent, mais bien de jeunes qui glissent en douceur dans les craques du plancher, qui claquent la porte de la classe et qui n'y remettent jamais les pieds. D'où la nécessité de les retenir.

Ils sont extrêmement attachants, ces neuf élèves, et on leur souhaite de tout coeur de réussir. Au fil des épisodes, ils apprennent à mieux gérer leur stress, à verbaliser ce qui les embête, à effacer leurs pensées noires, à bouger plus et à mieux manger.

Déjà à la fin du deuxième épisode, on constate le progrès accompli par le groupe des neuf. Le jeune Maksat, qui souffre d'embonpoint, courra même un parcours de quatre kilomètres.

La visite de l'humoriste Philippe Laprise (VRAK la vie), qui souffre aussi d'un trouble du déficit de l'attention, rassurera les plus anxieux. Comme quoi, oui, c'est possible de s'accomplir malgré les obstacles.

Par contre, tout ne restera pas rose. Un des neuf participants abandonnera l'expérience en chemin. Les cinq experts exprimeront également de gros doutes et de la frustration par rapport au cheminement de leurs ouailles.

L'aspect pédagogique des Persévérants est un peu trop appuyé à mon goût. C'est un petit défaut par rapport à la grande bonté qui se dégage de ce docu-feuilleton.

Emballée, la direction de RDI a annoncé hier qu'une deuxième saison des Persévérants entrerait bientôt en production. On y suivra les mêmes visages dans les corridors de Cavelier-De LaSalle.

Trop de retours à La voix

J'ai écrit la semaine dernière que ce n'était pas l'idée du siècle de permettre à d'ex-candidats de La voix - comme Léa Morgane de l'équipe Marie-Mai - de s'inscrire de nouveau à la téléréalité canon de TVA. Je le pense encore plus après la diffusion de la cinquième et dernière ronde des auditions à l'aveugle dimanche soir.

Trop de gens qui courent les concours, ça agace. Il faudrait peut-être imposer un moratoire d'au moins deux ou trois ans à ces anciens, le temps de les oublier un peu. Laissons plutôt la chance à de nouveaux artistes.

La première participante de dimanche, Gabryelle Frappier, a fait partie de l'équipe de Jean-Pierre Ferland l'an passé. On se souvenait d'elle et on a aussi reconnu Crystal Miller, l'ex-conjointe du chanteur Claude Dubois, parmi ses supporteurs.

Une heure plus tard, autre comeback: celui de Joannie Roussel, elle aussi ex-membre de la formation de Jean-Pierre Ferland, qui a interprété The House of the Rising Sun. On a senti un bon malaise en studio quand Joannie s'est fâchée contre son nouveau coach (Marc Dupré) qui, selon elle, n'a pas enfoncé le bouton rouge assez rapidement. C'est beau, avoir confiance en soi.

Tout au long de ce dernier épisode, les 2 645 000 téléspectateurs ont assisté à un défilé de visages assez connus, dont celui du chanteur Philippe Berghella (le sultan de Shéhérazade, le soldat Raphaël dans Don Juan). Sabrina Paton a fait partie de Rock n' Road à MusiquePlus. Lisa Grenier a été la choriste de Francis Martin et de Kathleen (ça ne s'invente pas). Et Élie Dupuis, excellent au piano, a joué dans le film Maman est chez le coiffeur de Léa Pool. Il aurait peut-être fallu rebaptiser ce segment «La voix de la deuxième chance», non?

Télé-chiffres

Costaud lundi pour TVA, dont toutes les émissions ont profité de ce qui ressemble à de la fatigue olympique. Le téléroman Yamaska a atteint 1 447 000 fidèles et Les jeunes loups ont fait un bond jusqu'à 1 355 000 adeptes, creusant l'écart avec Série noire de la SRC (318 000). À Radio-Canada, les deux heures de Bons baisers de Sotchi ont intéressé 529 000 amateurs de sport.