Cela fait un bail que nous n'avons pas vu Sophie Lorain dans un rôle principal à la télévision, sa dernière apparition marquante remontant à Fortier à TVA au début des années 2000. Quel personnage fascinant que cette Anne Fortier, d'ailleurs.

L'actrice à la tignasse de feu s'est plutôt réfugiée derrière les caméras pour se consacrer à la réalisation de séries comme Un homme mort et La galère, ainsi qu'au film Les grandes chaleurs. La réclusion s'achève, car Sophie Lorain jouerait à l'automne prochain dans une nouvelle série télé de TVA adaptée du roman Les mardis de Béatrice de l'écrivaine et scénariste Francine Tougas, me rapportent des espions bien branchés.

On dirait presque que le nom de ce projet - Les mardis de Béatrice - est prémonitoire, car la case du mardi 20h sera libre à TVA à l'automne avec la fin prévue au printemps du téléroman Destinées. C'est une plage horaire où la compétition est ultra féroce avec le canon Unité 9 qui tire de l'autre côté. Toutefois, rien n'est coulé dans le béton et TVA peut facilement modifier le titre de cette nouveauté et la loger ailleurs dans sa grille.

Dans le roman de Francine Tougas, commercialisé en 2004 chez Libre Expression, Béatrice est une jolie publicitaire du Plateau Mont-Royal, insomniaque et au bord de la crise de nerfs. Comme vous l'avez deviné, cette jeune professionnelle court à reculons chez son psy tous les mardis.

Et elle en a des trucs à analyser, cette Béatrice: mère atteinte d'alzheimer, frère mort très jeune, père médecin un peu trop aimant, vous voyez le portrait. Selon les informations que j'ai récoltées, c'est Alexis Durand-Brault (La galère), le conjoint de Sophie Lorain, qui réaliserait cette télésérie. Un bon informateur me glisse que Sophie Lorain camperait la psychologue et non l'héroïne Béatrice. Encore ici, plusieurs «fils restent à être attachés», avertit une autre taupe à TVA.

Le projet télé des Mardis de Béatrice mijote à TVA depuis au moins cinq ans. À la télévision, Francine Tougas a écrit pour Bibi et Geneviève, À plein temps et Zap. La boîte Attraction Images de Richard Speer produira cette série.

#Fabuluxe

Vous connaissez ma tolérance plutôt élevée envers les émissions dites futiles et superficielles. Dans un souper, je peux défendre inlassablement l'utilité et la pertinence des Kardashian dans la construction médiatique d'un modèle de famille à la fois unie et dysfonctionnelle. Ou un truc dans ces eaux-là.

Sur papier, la nouvelle offrande de la chaîne E! , #RichKids of Beverly Hills, avec le mot-clic dans le titre, regorgeait donc de potentiel d'étude de cette génération obsédée par les marques prestigieuses et les fêtes arrosées de Veuve Clicquot. Mais non. Cette téléréalité est malheureusement fade et, sans surprise, complètement vide.

En ondes depuis deux semaines (les dimanches à 22h30), l'émission #RichKids of Beverly Hills dérive d'un tumblr très populaire (Rich Kids of Instagram) qui collectionne sous le mot-clic #RKOI les photos de ces adulescents festoyant dans des jets privés ou claquant la fortune familiale dans des boutiques de luxe de Rodeo Drive.

Au petit écran, la téléréalité suit Dorothy Wang et Morgan Stewart, deux jeunes femmes de 25 ans qui esbroufent dans le prestigieux code postal 90210 et dont le but ultime est de ne pas habiter à moins de cinq kilomètres d'un magasin Barneys. Dorothy et Morgan incarnent exactement ce que les protagonistes du film The Bling Ring de Sofia Coppola aspirent à devenir: riches et célèbres sans travailler.

Paris Hilton et Nicole Richie, les pionnières du genre avec The Simple Life, avaient beaucoup plus de répartie et d'autodérision que Dorothy et Morgan, qui ne sont ni aimables ni attachantes. Au point où l'on n'envie pas du tout leur mode de vie extravagant.

En magasinant un condo (que ses parents paieront, évidemment), Dorothy n'a qu'un seul objectif: tester la lumière dans toutes les pièces pour s'assurer que chacun de ses égoportraits (les selfies) soit impeccablement éclairé. Bravo championne.

L'assemblage de l'émission est tout aussi agressant avec son abus de conversations par textos et la répétition des mots-clics comme #fabuluxe toutes les 30 secondes. C'est insupportable.

Au moins, la chaîne E! fait la promotion de cet ovni avec beaucoup d'humour. «De temps en temps, il arrive qu'une émission se fasse la voix de toute une génération. Ceci n'en est pas une», dit le slogan.

Le fils de la star du basketball Magic Johnson fait aussi partie de la distribution. #ÀVosRisquesEtPérils.

JE LÉVITE: Avec Captain Philips en DVD

Un film de Paul Greengrass bourré d'action et parfait pour un samedi soir à la maison. Des pirates somaliens, un immense bateau américain et Tom Hanks (le capitaine) qui organise la résistance de son équipage. C'est à se ronger les ongles jusqu'aux jointures. Dans la même veine que United 93, de Greengrass également.

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Ses affreuses casquettes, sa piètre musique, sa fausse retraite et ses frasques ridicules, y aurait-il moyen d'effacer ça de l'histoire de la culture pop et de «recommencer tout à zéro», comme le chante William Deslauriers?