Cher Vidéotron, en tant que fidèle abonné (et client très satisfait, je l'admets), j'aimerais beaucoup que vous ajoutiez à votre offre la nouvelle chaîne numérique Investigation, la petite cousine criminelle de Canal D, qui prendra d'assaut les ondes la semaine prochaine.

Pour l'instant, seuls les téléspectateurs branchés à Bell ou Cogeco pourront dévorer les histoires sordides du maniaque Charles Manson, du mafieux John Gotti, du tueur BTK ou du détraqué Luka Magnotta. Mais pas nous, gens connectés à Vidéotron, pourtant le plus important fournisseur au Québec. Avant que vous ne receviez une avalanche de plaintes, cher Vidéotron, je vous réitère mon souhait. Allez, c'est Noël après tout. Faites un petit effort pour les téléphages démunis! Cette demande de cadeau collectif s'applique aussi à Telus et Shaw.

Réponse de Vidéotron à notre requête? La voici: «Nous sommes présentement en analyse relativement au lancement potentiel de cette chaîne.» Veuillez donc rappeler plus tard. Passons.

Si vous raffolez des «vendredis policiers» à Canal D, vous risquez de frissonner encore plus avec Investigation, une propriété de Bell Média dont toute la programmation se colorera de différents crimes et enquêtes. Le lancement de cette station est prévu le jeudi 12 décembre pour les utilisateurs de Bell et le 19 décembre chez Cogeco. Le débrouillage s'étirera jusqu'en avril.

Officiellement, Investigation s'appelle CanalD/ Investigation, question de profiter de la force de la marque de Canal D. Mario Clément, vice-président au contenu de Bell Média, ne désespère pas de convaincre Vidéotron d'héberger son dernier bébé. «Avec Vidéotron, c'est plus compliqué, c'est plus gros. Il y a beaucoup de changements qui se font présentement dans les bouquets de chaînes. Vidéotron a tout intérêt à avoir Investigation dans son offre», indique Mario Clément, ancien grand patron de la télé française de Radio-Canada.

Alors, qu'est-ce que nous regarderons sur Investigation, dont le logo est rouge sang? D'abord, une production québécoise qui s'appelle Opération police et qui racontera les enquêtes des limiers québécois les plus importantes depuis les années 80, dont une ayant mis au jour la banque secrète des Hells Angels qui occupait un logement au cinquième étage d'un édifice de la rue Beaubien. Ça commence le jeudi 9 janvier à 19 h.

Au printemps, Investigation diffusera un documentaire sur Luka Magnotta tourné à Londres, Paris, Berlin, Montréal, Toronto et aux États-Unis.

Environ 85 % de toute la programmation d'Investigation provient d'acquisitions américaines ou étrangères. Le directeur principal de la chaîne, Jean-Pierre Laurendeau, qui chapeaute aussi Canal D, promet que le pourcentage d'émissions québécoises grimpera au fil des ans.

Les extraits de la série américaine Les stars de la mafia m'ont semblé fascinants. C'est un peu comme visionner Les Soprano, mais avec des faits véridiques. Même chose pour Histoires de gangsters, qui fouillera dans le passé des Al Capone, John Gotti et Nicodermo Scarfo.

Les extraits de l'émission Le dernier témoin glacent le sang. Concept de ce docufiction? C'est la victime qui confie à la caméra comment elle a été tuée.

Dans Amour fatal, des histoires de coeur tournent au drame. Certains titres de la grille d'Investigation disent tout, sans description: Pourquoi j'ai épousé ce con? en est un exemple parfait.

Côté docuréalité, Investigation a acheté Au bout de la peur (version française de Beyond Scared Straight), où des ados à problèmes font l'expérience 100 % réelle de la vie derrière les barreaux. Et saviez-vous que l'acteur (déchu) Steven Seagal était aussi shérif adjoint dans le comté de Jefferson, en Louisiane? La série Steven Seagal: au service de la loi suivra la star des arts martiaux dans ses fonctions de flic dans le sud des États-Unis.

Aucune émission de Canal D, du genre Un tueur si proche ou Histoires de crimes, ne traversera en reprise chez Investigation, question d'offrir deux antennes différentes et distinctes. Canal D conservera également tout son volet consacré à la police et aux actes criminels.

Pour l'instant, la grille d'Investigation, qui est prête depuis un an, ne comporte pas encore de téléséries du genre The Following, Hannibal ou Law & Order: SVU. Les patrons enquêtent là-dessus.

JE LÉVITE

Avec la websérie Lourd sur Vrak.TV

Une fiction pour ados pas gnangnan du tout, mettant en vedette trois amies dissemblables dont l'expression fétiche est: lourd. Il y a la sérieuse Florence, il y a l'enfant gâtée Alice et il y a la garçonne Ruby. C'est bien écrit, bien joué, et on y retrouve aussi les acteurs Anne-Élisabeth Bossé et Éric Bernier. En ligne sur le site de Vrak.TV depuis lundi. Pas lourd du tout.

JE L'ÉVITE

Le feu de foyer de Vidéotron

Le télédistributeur québécois n'offre pas la chaîne Investigation, mais au poste 553 sur Illico, attention, nous pouvons admirer 24 heures par jour un feu qui brûle. Si, si, comme dans le temps de TQS. Des bûches en flammes. Si vous pitonnez au 552, le feu y est toujours et est accompagné de musique de Noël en français. Investigation, non. Feu, oui. Trouvez l'erreur.