Débarrassons-nous tout de suite de cette mini-controverse. Oui, Les gars des vues à Télé-Québec, une pétillante nouveauté de janvier, ressemble beaucoup à Rêves d'acteurs des trois talentueuses filles d'ARTV. Les deux émissions se concluent de la même façon, soit par le dévoilement d'une fausse bande-annonce de film accompagnée d'un poster.

Qui a eu cette idée en premier, alors: les gars ou les filles? Difficile à dire. «Les filles savaient que nous travaillions sur ce concept. Et nous savions que les filles travaillaient sur ce concept», explique le producteur des Gars des vues, Louis Morissette, de la boîte KOTV.

Les trois filles de Rêves d'acteurs (Julie Roussel, Amélie Lafleur et Émilie-Delphine Delaunay) ont d'abord présenté leurs émissions sur le web; elles ont ensuite été reprises sur les ondes d'ARTV cet automne.

Les gars des vues, alias Pierre-Luc Gosselin et Nicholas Savard-L'Herbier (du duo Les Satiriques) se spécialisent dans la fabrication de bandes-annonces hollywoodiennes depuis très longtemps déjà. Ils ont notamment bricolé toutes celles - spectaculaires - de plusieurs éditions du Bye Bye et du gala Artis.

«Les deux émissions peuvent vivre côte à côte. C'est dans l'air du temps, faut croire», rappelle Louis Morissette. «Tout est dans les effets spéciaux avec Les gars des vues», ajoute Dominique Chaloult, de Télé-Québec. Précision ici: personne de l'équipe de Rêves d'acteurs ne m'a rappelé hier.

Maintenant, de retour au programme Les gars des vues, qui décolle le vendredi 10 janvier à 19h30 dans l'ancienne case des Bobos. Les deux épisodes que j'ai vus hier étaient très bons. Drogués de cinéma, Pierre-Luc Gosselin et Nicholas Savard-L'Herbier ont digéré une quantité phénoménale de films pour pouvoir les parodier avec autant de doigté et de finesse.

Éric Salvail, déguisé en clone de Vin Diesel, tourne dans un film à la Rapides et dangereux intitulé Pimp ta route. Dans la peau d'un ex-détenu, il est méconnaissable avec sa boule à zéro, son marcel noir et ses tatouages dans le cou. Vous verrez aussi l'animateur de V dans une scène d'amour torride sur le capot d'une voiture modifiée.

Il y a une quantité incalculable de temps (plus de 200 heures par minifilm) investi dans la réalisation des effets spéciaux des Gars des vues. C'est hallucinant. Pas étonnant que Les gars des vues soit une des productions les plus coûteuses de toute la grille de Télé-Québec.

Guy A. Lepage, de son côté, atterrit dans Oscar: The Movie, qui réunit tous les éléments d'un long métrage pouvant espérer remporter les plus grands honneurs.

Le capitaine de Tout le monde en parle y interprète un juif homosexuel cul-de-jatte et orphelin dans une Pologne ravagée par la Seconde Guerre mondiale. Soyez attentifs, car les références à American Beauty, Les misérables ou La liste de Schindler se succèdent à une vitesse folle.

Bémol: au début des épisodes, on assiste toujours à des réunions de production de l'équipe des Satiriques qui sentent un peu le remplissage et qui ne servent qu'à ploguer des gags. À revoir. Par contre, le film de zombies mettant en vedette les «légendes» Béatrice Picard, Edgar Fruitier, Marcel Sabourin et Rita Lafontaine est irrésistible.

Après tout, c'est fini

Anne-Marie Dussault était très émotive mardi - elle pleurait - quelques heures après avoir appris le débranchement de son magazine d'actualités Après tout, c'est vendredi, en raison de cotes d'écoute insuffisantes.

Cette nouveauté automnale, lancée le vendredi 11 octobre, au beau milieu de la saison télévisuelle et dans une plage hyper achalandée, n'aura vécu que deux mois à l'antenne de Radio-Canada. C'est très court.

«Il y avait un public pour ça, mais peut-être pas en quantité suffisante pour une première chaîne. J'étais très fière de cette émission-là», a confié Anne-Marie Dussault à La Presse.

Le directeur général de l'information de Radio-Canada, Michel Cormier, constate qu'Après tout, c'est vendredi n'a pas rejoint le public du vendredi soir, qui souhaite être plus diverti qu'informé. Moyenne d'audience: 159 000 téléspectateurs. «C'est un repli stratégique. On retire nos billes pour réfléchir à 2014-2015», indique Michel Cormier.

Selon lui, l'information conservera une case horaire le vendredi soir, mais ne sait pas encore laquelle. Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné avec Après tout, c'est vendredi?

Calme et posée, Anne-Marie Dussault entrait en ondes tout de suite après le survoltage extrême du Choc des générations de Gregory Charles, ce qui provoquait une grosse rupture de ton. Et comme Après tout, c'est vendredi passait en direct à 21h, la recherche d'invités était loin d'être facile.

«Cela fait trois mois que nous essayons d'avoir Justin Trudeau. Et il s'en va à En mode Salvail cette semaine [ce soir]», note Anne-Marie Dussault.

La toute dernière d'Après tout, c'est vendredi sera présentée vendredi. Au retour des Fêtes, le magazine sera remplacé par des documentaires et, à partir du 28 février, par la version française de la superbe minisérie britannique Broadchurch, dont on pourra se reparler en 2014.

Après Noël, Anne-Marie Dussault reprendra la barre de 24 heures en 60 minutes à RDI, cinq soirs par semaine.

V se paie M+ et Musimax

Décidément, ça bourdonne dans les médias. V a mis la patte mardi sur les deux stations orphelines MusiquePlus et MusiMax, laissées sur le carreau dans la supertransaction entre Bell et Astral.

Bien hâte de voir ce que le grand patron Maxime Rémillard fabriquera avec ces deux chaînes musicales, qui ont déjà connu de meilleures années, mettons. V va bien, mais a mis du temps avant de décoller. La résurrection des jumelles de la rue Sainte-Catherine se produira quand, exactement?