Alors, vous mettrez-vous En mode Salvail tous les soirs à 22h? La toute première émission du nouveau talk-show de V, malgré quelques pépins, a été divertissante et pourrait le devenir davantage après des réglages d'usage.

Ne l'oublions pas, un projet quotidien comme celui d'Éric Salvail, ça se construit à coups d'essais et d'erreurs. Ça ne sert à rien de juger trop rapidement. Les parodies à la Karine Vanasse en Miley Cyrus suscitent une avalanche de réactions positives? On en commande d'autres! L'omniprésence de l'orgue a dérangé trop de téléspectateurs? On met la pédale douce! Pédale, orgue, la pognez-vous?

Le flash qui m'a le plus fait rire lundi soir, c'est le cours de 30 secondes donné par Dominic Sillon et Sylvain Larocque sur l'art de bien regarder directement dans une caméra. De l'autodérision, ça frappe toujours fort dans les salons.

Le topo sur les auditions pour dénicher l'organiste officiel de l'émission était aussi fort amusant. Par contre, la capsule avec Georges St-Pierre, qui voulait punir les critiques, n'a pas servi à grand-chose. Les scripteurs auraient pu imaginer un sketch plus intéressant pour mieux mettre en valeur le combattant extrême.

Planté en plein centre de sa pastille, Éric Salvail paraissait nerveux pendant la livraison de son (trop long) monologue d'ouverture. Et ça se comprend. V a injecté beaucoup d'argent dans cette aventure. Et la pression est forte pour que ce talk-show ramène l'auditoire à 22h. Si l'équipe d'En mode Salvail continue de bûcher fort pour nous surprendre, ça risque fort bien de fonctionner.

Soyons honnête: on ne fréquentera pas Éric Salvail pour s'enfiler de grandes entrevues de fond. Ce n'est ni la bonne chaîne ni la bonne heure pour ça. Les forces de l'animateur sont sa spontanéité, sa répartie et son désir de bricoler des moments de télé qui feront jaser dans les chaumières, comme cela se produit souvent chez Jimmy Fallon ou Ellen DeGeneres.

Le tout premier invité du transfuge de TVA, Marc Labrèche, a été parfait. Généreux et empathique, Marc Labrèche a su aplanir avec humour les problèmes techniques de micro et les difficultés d'Éric Salvail à gérer son chronomètre. Beaucoup de classe, ce Marc Labrèche.

En entrevue, le comédien et réalisateur a aussi révélé la vraie raison de la mise à mort des Bobos à Télé-Québec: l'auteur Marc Brunet et lui considéraient avoir fait le tour du jardin.

La version de Place des grands hommes à l'orgue n'a pas été convaincante et a grugé trop de temps de glace à Patrick Bruel, qui n'a presque pas eu le temps d'aligner trois phrases complètes.

Point positif: l'ambiance en studio, qui était survoltée. Ça passe très bien dans nos salons. Bien aimé aussi l'apparition fugace des stagiaires des Détestables.

Au rayon des BBM, le cassage de glace d'Éric Salvail a été vu par 343 000 téléphiles lundi soir. Un très bon score. Le talk-show de V a ainsi surclassé le Téléjournal de Céline Galipeau à Radio-Canada (278 000), mais a été devancé de peu par le TVA Nouvelles de 22h de Sophie Thibault (398 000).

Comme quoi la stratégie de contre-programmation de V pourrait être payante. Pourvu qu'En mode Salvail soit à la hauteur quatre soirs par semaine.

Lundi remplissage

Avez-vous regardé la quotidienne d'Occupation double lundi? Vous savez, l'édition hebdomadaire qui épie les exclus?

Non, mais quel ennui. Il ne s'est absolument rien passé, que du remplissage. D'ailleurs, toute cette portion en parallèle n'apporte à peu près rien à l'histoire principale. Une fausse bonne idée. Pas étonnant que plus de gens aient visionné Les Parent (1 049 000) que cette demi-heure d'Occupation double (906 000).

À 20h, Yamaska (1 076 000) est demeuré au premier rang devant L'auberge du chien noir (845 000) et Allume-moi (438 000). À 21h, Toute la vérité (1 031 000) prend de l'avance sur La galère (777 000).