Y avait-il du venin - certainement pas du miel - dans le vin des panélistes et invités à C'est juste de la TV? L'échange corsé entre Gregory Charles et Jean-Michel Dufaux, diffusé en direct vendredi soir, a fait le tour des réseaux sociaux plusieurs fois pendant le week-end.

Invité pour discuter du Choc des générations, la nouveauté qu'il pilote à Radio-Canada depuis septembre, Gregory Charles a essuyé une critique dure, mais légitime de la part de Jean-Michel Dufaux, qui n'aime pas que les équipes exécutent des chorégraphies simplettes en ouverture de chacune des émissions. Des remarques que le chroniqueur de C'est juste de la TV avait déjà dites sur le plateau d'ARTV quelques semaines auparavant.

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«C'est comme être dans un tout-inclus à Cayo Coco et voir les gens danser sur le plancher de danse, a alors expliqué Jean-Michel Dufaux en s'adressant à Gregory Charles. Je trouve que votre maillon faible, c'est ça.»

Son visage ne trahissant aucune exaspération, Gregory Charles a riposté, sur un ton très neutre: «J'accepte ce que tu dis. Moi, je trouve que le maillon faible ici, c'est quand toi tu parles». La réplique, sèche et sans appel, a sifflé comme une balle dans le studio.

Jean-Michel Dufaux a ensuite pris une bonne gorgée de vin et répété «moi, je t'aime» à Gregory Charles. Après quelques éclats de rire teintés de malaise, Marie-Soleil Michon a rapidement fait bifurquer la discussion ailleurs.

Ce type de confrontation, souvent vue à la télévision française et à (feu) La bande des six, surprend toujours au Québec. C'est très rare qu'un artiste comme Gregory Charles, toujours pétulant et guilleret en public, se fâche ou laisse transparaître son agacement de façon aussi évidente.

Maintenant, est-ce que Gregory Charles a eu l'air un peu revanchard et arrogant à C'est juste de la TV? Oui. Son commentaire frôlait la cheap shot, comme disent nos amis anglos.

Est-ce si grave que ça? Non, pas tellement. Je préfère des artistes qui disent franchement ce qu'ils pensent à ceux qui louvoient ou qui se fondent dans le beige du décor. Et entre vous et moi, si Jean-Michel Dufaux est capable de distribuer quelques baffes, c'est évident qu'il s'attend à recevoir deux ou trois crochets en retour. On se serait, par contre, attendu à un argumentaire plus touffu de la part d'un érudit comme Gregory Charles.

Chose certaine, cet accrochage a donné un bon moment de télé, peu importe que l'on penche du côté de Gregory Charles ou de celui de Jean-Michel Dufaux.

Ce dernier épisode de C'est juste de la TV a d'ailleurs été vu par 138 000 personnes, quasiment à égalité avec Deux hommes en or à Télé-Québec (133 000). TVA domine toujours le créneau du vendredi à 21h avec Ça finit bien la semaine (584 000), suivi d'Après tout, c'est vendredi! de la SRC (223 000). Chez V, Le mentaliste tire bien son épingle du jeu avec 201 000 fidèles.

Toujours à propos de la confrontation, on aurait bien aimé qu'il y en ait à propos du mouvement des Janettes, dimanche soir, sur le plateau de Tout le monde en parle. Mais non. Janette Bertrand, 88 ans, a exigé de se présenter seule et sans opposition chez Guy A Lepage, à défaut de quoi, elle resterait dans ses terres. Eh bien. Cette décision de Mme Bertrand, acceptée par la production, n'a pas aidé notre grande dame de la télévision québécoise à communiquer clairement les idées véhiculées par son regroupement. Les réponses de Janette Bertrand aux questions précises de l'animateur ont souvent été confuses, hélas.

Comprenez-moi bien: je ne prends aucunement position sur la Charte ici. Ce n'est pas mon rôle. Je constate simplement qu'une Julie Snyder aux côtés de Mme Bertrand, ainsi que deux signataires de la lettre des inclusives, auraient mieux nourri notre réflexion collective. Voilà.

Histoire d'O'

Je vous donne l'avertissement d'usage: si vous n'avez pas encore visionné le dernier épisode du téléroman O', éteignez votre iPad ou chiffonnez immédiatement cette page de journal.

Ça va? La grande faucheuse frappe fort dans l'entourage de la famille O'Hara. D'abord, la maîtresse de Samuel (Guy Nadon), l'intrigante Deborah Mills (Fanny Mallette), est morte pendant son accouchement. Ce qui compliquera royalement la suite: comme Samuel n'a pas été reconnu officiellement comme le père biologique de la gamine, qui s'en occupera? La soeur de Deborah, Valérie (Catherine Renaud)?

Puis, avant de trop souffrir de sa tumeur au cerveau, Robert O'Hara (Michel Daigle) a avalé des cachets qui l'ont conduit à son dernier repos. Ce fut une séquence particulièrement pénible pour Samuel, qui a perdu son frère et la mère de son enfant en l'espace 30 minutes. C'est rare qu'autant de personnages meurent dans un même épisode de téléroman.

Dernier truc, en terminant: la plogue gratuite pour le magazine Signé M de Louis-François Marcotte, insérée à même les dialogues d'O', était déplacée mardi dernier. Pour la subtilité, on repassera. C'était gênant, d'autant plus que le texte (quasi) publicitaire a été confié à des personnages très secondaires, soit l'ado Éric O'Hara et sa copine.