Bon, ça recommence. Les quatre filles de La galère m'ennuient ces temps-ci. C'est quasiment devenu un classique que d'assister à des périodes creuses, voire d'immobilisme scénaristique, dans l'oeuvre télévisuelle de Renée-Claude Brazeau.

À peine deux épisodes de diffusés dans cette sixième saison et je songe à débarquer, quitte à nager jusqu'à la rive. Plus capable de la secte débile de Mimi (Brigitte Lafleur) et de son gourou (Paul Ahmarani) de pacotille. Ça nous donne juste le goût de hurler: réveille, Mimi, ça fait six ans que tu joues la naïve, n'as-tu pas appris de tes incalculables niaiseries des années précédentes?

Rappelez-vous toute l'interminable liaison de Mimi avec le curé alcoolique et dépressif (qui lui a fait un enfant) ou de son flirt avec le voleur (Pierre-Luc Brillant) de bijoux. Ne finit-on pas par apprendre de ses erreurs? Pas Mimi, semble-t-il. Tête baissée, elle fonce toujours vers le mur qui se dresse devant elle. Bang.

Dans l'épisode de lundi, Mimi a même été droguée au GHB par le gourou échevelé, et ce qui lui est arrivé par la suite a été très mal expliqué. A-t-elle été violée? Sur la page Facebook officielle de l'émission, l'auteure Renée-Claude Brazeau a dû apporter plusieurs précisions sur cette scène «pas claire»: le gourou n'a pas pénétré Mimi, mais s'est masturbé sur elle pendant qu'elle roupillait. Voilà, vous savez tout.

J'en ai également marre du zigonnage entre Steph (Hélène Florent) et le premier ministre Marc (Denis Bernard). Cela fait combien de temps que ça traîne, cette pseudo-relation là? Trop longtemps.

Et le personnage d'Isa (Geneviève Rochette), qui souffre d'Alzheimer, fait du surplace. Présentement, la maladie d'Isa ne sert que de prétexte à installer des scènes burlesques entre Claude (Anne Casabonne) et Mimi, qui se rongent les sangs pour elle. Parfois, Claude et Mimi ont l'air de sortir du film La cloche et l'idiot. Ce n'est pas toujours réussi. Le texte est mince, mettons.

Et où sont passés les enfants des quatre mères indignes? On ne les voit plus ou très peu.

J'ai suivi toutes les saisons de La galère et c'est arrivé souvent, depuis l'hiver 2007, que la série redécolle en puissance après un sérieux ralentissement. Voilà pourquoi je ne larguerai pas les galériennes. J'ai encore confiance que l'habile mélange de dramatique et de comique, qui complique cependant les inscriptions aux prix Gémeaux, revienne s'installer au manoir Baer.

Au fil des saisons, cette série a joyeusement déconstruit le mythe de la mère parfaite. On y a vu des mamans qui sacrent, qui fument, qui mentent, qui manipulent leur progéniture, qui disent des choses qui ne se disent pas et qui se contrefoutent du recyclage. Pour bien des téléspectatrices se reconnaissant dans ces situations, La galère a servi de défouloir et d'exutoire collectif.

En plus de nous dérider, Renée-Claude Brazeau a également abordé des sujets plus lourds, au fil des années, tels le suicide assisté, le coming out chez les ados, l'automutilation, le bullying, etc. En espérant maintenant que La galère redevienne aussi bonne qu'avant.

Fini Honey Boo Boo à MusiMax

La pétition qui circule actuellement contre les concours de mini-Miss a produit ses premiers effets concrets: la chaîne MusiMax a retiré hier de sa grille horaire les téléréalités Honey Boo Boo et Mini Miss, la version française de Toddlers & Tiaras de la chaîne TLC. Cette annonce n'a pas été publicisée, MusiMax ayant procédé au retrait des deux émissions en douce.

On s'entend: MusiMax et MusiquePlus, deux stations toujours à vendre, n'ont aucun intérêt à générer de la controverse, ce qui pourrait effrayer un futur acheteur.

La pétition contre les mini-Miss a été lancée par la jeune féministe Léa Clermont-Dion, le médecin Alain Vadeboncoeur (ex-animateur des Docteurs) et l'économiste Ianik Marcil. En 24 heures, cette lettre ouverte a recueilli plus de 17 000 signatures, dont celles de Véronique Cloutier, Guylaine Tremblay et Guy A. Lepage.

C'est la tenue d'un concours de beauté pour enfants, prévu à Laval le 24 novembre, qui a déclenché mardi cette tempête sur l'hypersexualisation des fillettes. «Nous voulions simplement provoquer un débat public sur les mini-Miss. Je trouve ça un peu surréaliste, tout ce qui se produit présentement. C'est quelque chose qu'un média comme MusiMax réagisse aussi vite. C'est extraordinaire», commente Léa Clermont-Dion.

En France, ce type de concours a été interdit aux moins de 16 ans. Chez nous, le gouvernement de Pauline Marois a annoncé hier qu'il ne s'en mêlerait pas.

Entre vous et moi, Honey Boo Boo n'a plus rien à voir avec ces galas où des gamines défilent habillées comme des prostituées cheaps. La vedette de l'émission, la petite Alana Thompson, alias Honey Boo Boo, ne participe plus à ces évènements douteux depuis longtemps déjà.