L'émission Une heure sur terre gruge trop de budget et Radio-Canada l'abolit pour la remplacer à l'automne par une nouvelle formule pilotée par Anne-Marie Dussault, qui décortiquera et approfondira les grands enjeux de la semaine. Son titre de travail: Anne-Marie Dussault 360, comme Anderson Cooper 360 à CNN et (feu) Dumont 360 à V.

Dans ce rebrassage de la couverture internationale, Jean-François Lépine, 63 ans, qui a été à la barre d'Une heure sur terre pendant six ans, en profite pour annoncer sa retraite de la SRC, après 42 ans de service. Avec Claude Deschênes qui larguera le culturel cet été, la grande tour du boulevard René-Lévesque perd un autre pilier.

«À Une heure sur terre, on ne l'a jamais eue facile. Ça coûtait cher et nous vivons dans une ère de compressions, avec moins de ressources», note Jean-François Lépine en entrevue téléphonique.

Ce journaliste d'expérience ne semblait pourtant pas amer ni triste ou nostalgique hier. «Je ne suis pas déçu du journalisme. J'ai le goût de faire autre chose. Je quitte le journalisme pour aller travailler où mes connaissances de l'international pourront aider des entreprises et des organisations à l'étranger», explique Jean-François Lépine, qui n'a toutefois pas précisé la nature exacte de cette nouvelle carrière. Un travail de consultant, je présume. Pour la prochaine année, Radio-Canada l'invitera également à titre d'analyste sur ses divers plateaux.

Anne-Marie Dussault continuera de tenir le gouvernail de 24 heures en 60 minutes du lundi au jeudi, sur les ondes de RDI, où elle accomplit du très bon boulot. Elle cédera son fauteuil du vendredi à Sébastien Bovet afin de se consacrer à Anne-Marie Dussault 360, qui comprendra des débats, des reportages et des interviews. Le tout, présenté en direct les vendredis soir.

Dans la salle de rédaction, les grands reporters Luc Chartrand, Jean-Michel Leprince et Sophie Langlois, qui couvrent le Moyen-Orient, l'Amérique du Sud et l'Afrique à partir de Montréal, seront désormais appelés à développer des sujets au Canada et au Québec. «Nous voulons avoir plus d'envoyés spéciaux, de façon ponctuelle, à partir de Montréal», souligne le directeur de l'information de Radio-Canada, Michel Cormier.

Le poste de correspondant radio à Jérusalem, occupé par Ginette Lamarche, sera transformé en poste multiplateforme. Mme Lamarche rentrera bientôt au pays. Le nom de son successeur n'a pas été dévoilé. La SRC ressuscitera son micro bureau à Rio de Janeiro, au Brésil, où a longtemps officié Ginette Lamarche.

Ces changements, qui ont provoqué beaucoup de grogne à l'interne, selon nos informations, n'entraînent aucune perte d'emploi, assure Radio-Canada. Les effectifs d'Une heure sur terre joindront les équipes d'Enquête et du Téléjournal.

En fin de journée, le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC) a qualifié la disparition d'Une heure sur terre de «dur coup porté à la grande tradition d'information internationale».

Deux mariages et un internement

Grosse semaine de finales pour nos téléromans et téléséries. Si vous n'avez encore rien visionné, mais tout enregistré, arrêtez de lire tout de suite pour garder intacts les revirements et surprises. Ça va maintenant?

Alors, dans O', le mariage entre Kathleen et François a été assombri par une arrestation: celle de l'époux. Pour une autre affaire de recel de voitures. Oups. Tout pour alimenter la suspicion que nourrit le patriarche Samuel envers son gendre. Et, mauvaise nouvelle, le bon et parfait Philippe a bel et bien des gènes d'adultère caractéristiques aux O'Hara. L'écart de conduite de Philippe avec la blonde Geneviève ne restera pas sans conséquence, c'est évident.

Chez Yamaska, petites noces heureuses pour Olivier et Ingrid, qui ont même été rythmées par la pièce Doux de Marjo. Contrairement à leurs habitudes, Anne Boyer et Michel d'Astous ont conclu leur téléroman sur une note hyper positive, sans drame ni larmes.

Du côté d'Unité 9, l'intensité a quasiment déclenché une émeute dans la prison. Marie Lamontagne a perdu la carte et a même été transférée à l'aile psychiatrique, où elle a tenté d'étrangler une codétenue. J'aurais aimé voir Élise et Shandy, qui ont été les grandes absentes de cette finale. Où se cachaient-elles? Au trou? Les trois auteures n'ont pas non plus distribué de nouveaux indices sur l'attaque qui a finalement tué le «vieux bonhomme». Suite: en septembre.

Dans Mémoires vives, la disparition de la petite Roseline a drôlement embrouillé et compliqué l'intrigue. Les auteurs Chantal Cadieux et Patrick Lowe auront beaucoup d'explications à fournir à la rentrée s'ils ne veulent pas perdre leurs fidèles dans ce magma opaque.

Mais c'est Trauma, hier soir, qui a frappé le plus fort. Une grosse finale à l'américaine, poussée par l'adrénaline, qui m'a tenu sur le bout du sofa. Empoisonnement au phoque cru, amputation à la mode rustique, ventilation mécanique et retour de Sophie en Haïti, les ventes d'Ativan (ou autres anxiolytiques génériques) ont dû exploser partout au Québec.