La grande Beyoncé n'avait pas d'autre choix que de chanter en direct après le «scandale» causé par son lipsync lors de l'assermentation du président Barack Obama, le 21 janvier dernier. À la mi-temps du 47e Super Bowl dimanche soir, la femme du rappeur Jay-Z a fait taire ses détracteurs en offrant à 108 millions de sportifs de salon un spectacle explosif de 12 minutes parfaitement chorégraphié, sans fausse note ni faux pas.

Cette femme de 31 ans est une magnifique bête de scène. Féminine et féline. Et remplir un espace aussi impersonnel et froid qu'un stade de football, c'est loin d'être évident. En comparaison, la prestation de Beyoncé a été beaucoup plus incarnée et chaleureuse que celle de son aînée Madonna, vedette d'un ballet mécanique qui n'a pas transmis beaucoup de plaisir en 2012.

La surprise avait été éventée, mais Beyoncé a aussi profité de cette incroyable vitrine pour ramener dans la lumière ses ex-collègues du trio Destiny's Child, Michelle Williams et Kelly Rowland (dont les micros ne semblaient pas fonctionner sur la scène, soit dit en passant). Les trois chanteuses ont entonné des versions tronquées - mais entraînantes - de Bootylicious, Independent Women Part I et Single Ladies.

Peu d'artistes peuvent, comme Beyoncé, faire vibrer une foule aussi compacte et diversifiée avec une ballade (la poignante Halo) ou une pièce pop hyper rythmée (Crazy in Love). La chanteuse passe d'un registre à l'autre, sans effort apparent, avec un immense sourire au visage et un coup de hanche dévastateur.

Décidément, 2013 sera l'année de Beyoncé. Un an après la naissance de sa fille Blue Ivy Carter, elle lancera un nouvel album au printemps et partira en tournée mondiale (The Mrs Carter Show World Tour) avec un arrêt au Centre Bell prévu le 22 juillet. Pour couronner le tout, HBO diffusera le 16 février un documentaire de 90 minutes sur sa vie intitulé Life is But A Dream. Les critiques ne sont toutefois pas très élogieuses.

Au Québec, 750 000 amateurs francophones ont syntonisé RDS pour ce Super Bowl. Pendant ce temps, La voix a réuni 2 278 000 téléspectateurs devant leur poste, contre 1 008 000 ayant préféré Tout le monde en parle.

Le populaire concours de chant de TVA a présenté dimanche plusieurs visages connus de la scène musicale, dont Karine Deschamps, fille de Judi Richards et Yvon Deschamps, une ancienne concurrente de Star Académie (Carolane Cloutier), le choriste d'Éric Lapointe (le vétéran Rick Hughes), ainsi que Jean Ravel, qui agit à titre de doublure dans des comédies musicales depuis très longtemps.

Côté drame, nous avons encore été gâtés: une fécondation in vitro qui n'a pas fonctionné, une grossesse à 19 ans, une chanteuse atteinte de sclérose en plaques et deux grands-parents décédés. Une candidate (Mathilda) a quasiment encapsulé toutes les épreuves possibles à elle seule: réfugiée ayant fui le Congo, en chicane avec son père, tombée dans l'enfer de la drogue et séjour dans un centre jeunesse, mettons qu'elle ne l'a pas eu facile.

Heureusement, des gens aux parcours plus lumineux ont allégé l'atmosphère, dont les deux femmes enceintes. Je sais, je râle beaucoup contre La voix, mais je la regarde tous les dimanches. Ça reste de la télé divertissante, bien usinée et portée par le charisme des coaches.

Par contre, quelqu'un devrait avertir Jean-Pierre Ferland que menacer de se tuer si une candidate ne le choisit pas, ce n'est pas très intelligent.

Vous avez sans doute constaté que les juges de La voix (et Charles Lafortune) portent les mêmes vêtements depuis trois semaines déjà. Pourquoi? Les fameuses «auditions à l'aveugle» ont été enregistrées pendant quatre jours différents. Et l'ordre dans lequel les candidats ont défilé dans nos salons n'est pas du tout celui dans lequel ils ont paradé devant les juges. Pour faciliter le montage des émissions, la production exige que personne ne change d'habillement, exactement comme pendant Dans l'oeil du dragon. À partir du 17 février, l'animateur et les coaches exhiberont une toute nouvelle garde-robe.

Changement de garde aux Francs-tireurs

Après huit saisons de coanimation aux Francs-tireurs avec Richard Martineau, Patrick Lagacé accroche son micro, comme vous l'aviez lu dans ces pages il y a deux semaines. Il consacrera ses énergies télévisuelles au talk-show Deux hommes en or à Télé-Québec, qu'il copilotera en septembre avec Jean-Philippe Wauthier.

Précisons ici que Télé-Québec n'a pas encore donné le feu vert à cette nouveauté, mais tout indique que c'est dans le sac pour la rentrée.

Patrick Lagacé ajoutera également une plume à son chapeau déjà bien garni: celle de producteur. En compagnie de Pierre-Louis Laberge, co-concepteur de C'est juste de la TV et de La une qui tue, le chroniqueur de La Presse coproduira Deux hommes en or en association avec La Presse Télé.

Les francs-tireurs survivra au départ de Patrick Lagacé. Le collègue Marc Cassivi a d'ailleurs été courtisé pour l'emploi, mais il a décliné. J'aurais payé cher pour voir Richard Martineau et Marc Cassivi partager le même écran et respirer le même air. Passons.

Le remplaçant de Patrick Lagacé est déjà choisi et Télé-Québec finalise les négociations avec lui, a indiqué Richard Martineau par courriel hier. Dans les coulisses, on chuchote que c'est un choix étonnant, très champ gauche. L'annonce se fera sous peu (si elle n'est pas déjà dans Le Journal de Montréal de ce matin).

Quant au quiz La une qui tue, son avenir n'est pas déterminé. D'ailleurs, Télé-Québec n'a fait aucun commentaire hier, comme si les journalistes n'allaient rien écrire si la direction s'emmurait dans le silence. Désolé, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.