C'est une des meilleures séries télé, sinon la meilleure, du moment. En toute logique, le captivant thriller Homeland a effectué une razzia de Golden Globes, hier soir, à l'issue d'un gala très divertissant, sans temps mort, qui a magnifié le talent de ses deux animatrices, Tina Fey (la brunette) et Amy Poehler (la blondinette).

Jolies, furieusement drôles et rapides sur leurs escarpins, Tina et Amy, qui font équipe depuis plusieurs années, bien avant que le grand public ne les découvre dans l'émission à sketches Saturday Night Live, ont tout pour elles. On aurait aimé les voir plus souvent, mais la cérémonie des Golden Globes a toujours été construite de cette façon: moins de blabla et plus de prix, remis en cascade. Rappelez-vous: Ricky Gervais, qui a piloté les trois dernières présentations, disparaissait aussi pendant de longues périodes.

Mais revenons à Homeland, qui a coiffé au fil d'arrivée Breaking Bad, The Newsroom, Boardwalk Empire et Downton Abbey (qui a dû terminer deuxième dans les votes, je mettrais ma main au feu). Un trophée amplement mérité pour Homeland, dont la deuxième saison reprendra à l'automne sur les ondes de Télé-Québec. Si vous avez aimé les premières années de 24 heures chrono, vous y retrouverez le même type d'intrigues complètement stressantes, mais en version plus intelligente et moins manichéenne.

L'acteur britannique Damian Lewis, qui incarne le sergent Nicholas Brody dans Homeland, a répété sa victoire de l'an passé. Étrangement, il n'a pas remercié sa covedette Claire Danes. C'est bizarre, car la force de Homeland, c'est justement ce jeu de chat et de souris entre Nicholas Brody et l'agente Carrie Mathison (Claire Danes), dont on ne connaît jamais les véritables intentions. Sans Carrie, Brody perd de sa force. Et vice-versa.

Plus tard dans la soirée, Claire Danes a aussi reçu sa statuette dorée pour son boulot dans Homeland. Pas facile de jouer avec crédibilité une agente de la CIA bipolaire. Claire Danes, révélée à 15 ans dans My So Called Life, le fait admirablement bien.

En télévision, les Golden Globes récompensent souvent la nouveauté et la fête d'hier n'y a pas fait exception. La talentueuse Lena Dunham, qui joue, écrit, réalise et coproduit la comédie Girls de HBO, a été sacrée meilleure actrice comique. Cette catégorie était une des plus relevées du gala d'hier avec d'énormes pointures comme Tina Fey (30 Rock), Amy Poehler (Parks and Recreation), Julia Louis-Dreyfus (Veep) et Zooey Deschanel (New Girl).

Super Écran diffuse Girls en français. C'est une sorte d'anti-Sex and the City mettant en vedette des amies dans la vingtaine qui habitent Brooklyn, mais qui portent des Converse au lieu de Manolo Blahnik. À la toute fin du gala, Girls a remporté le prix convoité de comédie de l'année. J'adore cette série.

Toujours en comédie, Don Cheadle a gagné pour Hou$e of Lie$, un produit du réseau Showtime où il incarne un riche consultant (et père monoparental) prêt à faire à peu près n'importe quoi pour empocher des contrats. La version française n'a pas encore été présentée au Québec, si je ne m'abuse. Le buzz autour de Hou$e of Lie$ n'a cependant jamais été aussi fort que celui ayant propulsé Homeland.

La doyenne Maggie Smith - malheureusement absente de la salle de bal du Beverly Hilton - a été honorée pour son délicieux rôle (de soutien) de vieille chipie dans Downton Abbey, battant la chouchoute Sofia Vergara de Modern Family. Downton Abbey n'a rien récolté d'autre. Pas grave. Cette série est incroyablement bonne.

Le téléfilm Game Change de HBO, qui raconte l'ascension de l'ancienne gouverneure de l'Alaska, Sarah Palin, a raflé trois Golden Globes, dont un pour sa tête d'affiche, l'exceptionnelle Julianne Moore. Vraiment, la personnification de Sarah Palin par Julianne Moore était renversante. C'est un téléfilm à voir (et disponible en DVD).

Le vétéran Kevin Costner, qui n'avait pas du tout l'air heureux de s'adresser à ses pairs, a été remarqué pour sa prestation dans Hatfields & McCoys, minisérie de la chaîne spécialisée History qui raconte une chicane entre deux familles du Kentucky et de la Virginie occidentale après la guerre de Sécession.

Quant au tandem formé par Tina Fey et Amy Poehler, il a imposé un style d'animation beaucoup moins vitriolique que celui de Ricky Gervais, mais tout aussi efficace. Leur numéro d'ouverture contenait des perles d'humour que les deux comédiennes - et amies dans la vraie vie - ont enfilé à un rythme hallucinant. Leur sens du «timing» a été impeccable. Qui a dit, déjà, que les femmes en humour n'étaient pas drôles?