Nous sommes des milliers, je présume, à entretenir une relation d'amour-haine avec la comédie romantique Tu m'aimes-tu? de Radio-Canada. C'est pourquoi nous devons former un groupe d'entraide public, comme celui fréquenté par Fred, avant que ces tourments télévisuels nous forcent à consulter Diane Jules dans un frigo à bière de La galère.

Après plus de deux mois à l'antenne, il faut l'admettre, on a hâte que les histoires de Fred, Dave et Mélanie débloquent. Ou du moins, qu'elles avancent de quelques pas. Mercredi soir, dans un moment dénué de rectitude politique, j'étais exaspéré au point de crier après Catherine la bègue (Virginie Morin) afin qu'elle parle plus vite. Allez, crache le morceau! Déjà que l'intrigue fait du surplace, on ne va pas se mettre à attendre des répliques bégayées qui sortent au compte-gouttes. Non mais, le réalisateur Podz nous niaise ou quoi?

Puis, à la toute fin de ce 11e épisode sur 13, alerte au spoiler ici, les scènes entre Dave (Steve Laplante) et son père mourant Gilles (Guy Thauvette) ont été splendides. Pour une rare fois, on a coupé le son de la satanée musique omniprésente pour que le téléspectateur entende les dernières respirations du papa en phase terminale. C'était parfait. L'émotion a lentement envahi nos salons.

C'est un peu ça le problème de Tu m'aimes-tu?. Parfois, c'est beaucoup trop long avec des gros plans sur un aquarium tout crotté ou sur des photos vieillies avec un filtre Instagram. Le scénario s'éternise inutilement sur la tortue Chantal, qui agonise elle aussi. Et on regarde notre montre plusieurs fois. Tic, tac, tic, tac.

Alors que la zapette est sur le point de s'activer, paf, la séquence suivante renferme une perle de tendresse, qui nous raccroche et nous fait dire: bon, je vais revenir la semaine prochaine, je veux savoir comment ça va finir.

En fait, Tu m'aimes-tu?, c'est plus beau que bon. Podz a truffé la série d'effets cosmétiques très jolis, mais qui servent plus ou moins bien le propos des auteurs Steve Laplante et Frédéric Blanchette. L'idée de départ, excellente, était de bricoler une émission réconfortante, dépouillée de cynisme. Quand on voit Bianca Gervais enterrée dans le lit de Fred (Sébastien Huberdeau), mettons qu'on ne sent pas tellement dans une oeuvre humoristique et touchante.

Les hallucinations de personnages, comme celles de Valérie (Bianca Gervais) ou Catherine-qui-ne-bégaie-plus, sont rapidement devenues des béquilles sur lesquelles Podz s'est trop appuyé. Il aurait fallu dépouiller l'émission et retirer quelques accessoires superflus.

Du côté positif, tout est magnifique dans cette série: les décors, la lumière, le banjo et Magalie Lépine-Blondeau. Mais au-delà de l'aspect cosmétique, il faut donner de la viande scénaristique aux téléspectateurs avant qu'ils n'aillent se sustenter ailleurs. En 11 épisodes, les deux scénaristes principaux ont été très chiches sur les protéines.

C'est dommage, car avec un texte plus fort et plus touffu, ainsi qu'une trame sonore mélancolique moins envahissante, Tu m'aimes-tu? aurait pu être meilleure. Bien meilleure. Plusieurs thèmes très porteurs y ont été effleurés, comme les relations père-fils ou l'amitié masculine, sans que les auteurs y aillent vraiment à fond.

Quant aux acteurs de la série, ils ont été impeccables, en particulier Steve Laplante quand il partageait l'écran avec Guy Thauvette, ainsi que Magalie Lépine-Blondeau, qui a un sens du comique incroyable. Bianca Gervais, plus présente en photos qu'en chair et on os, n'a pas eu assez de scènes pour que l'on s'attache - ou que l'on déteste - sa Valérie. Son personnage, pourtant crucial dans le cheminement de Fred, n'a pas été assez développé, hélas.

Et Sébastien Huberdeau? J'avoue avoir eu de la difficulté à embarquer dans sa proposition de gars en peine d'amour. C'était joué très gros, limite sitcom. Au fil des épisodes, les sanglots se sont estompés et Huberdeau nous a mis dans sa petite poche.

C'est un peu ça Tu m'aimes-tu?. Parfois, on a le goût de sacrer. La seconde d'après, on est complètement charmé.

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