Réglons le cas tout de suite: Unité 9, c'est vraiment bon. Excellent même. Si les 23 autres épisodes du nouveau téléroman de Radio-Canada demeurent au niveau élevé des deux que j'ai vus hier matin, prière de ne pas me déranger les mardis à 20h. J'entre en prison avec Guylaine Tremblay et j'y reste. De façon tout à fait volontaire.

Unité 9 porte le titre poussiéreux de téléroman, mais cette étiquette des années 80 ne colle vraiment pas aux images léchées et à l'esthétisme de télésérie à gros budget qui défileront dans vos téléviseurs à partir du 11 septembre. Le jeu de toutes les comédiennes, sans exception, est d'une intensité et d'une justesse à couper le souffle.

Le téléspectateur pénètre dans la prison de Lietteville - l'équivalent fictif de l'établissement de Joliette - par le personnage incarné par Guylaine Trembay. Cette femme s'appelle Marie Lamontagne, est mère de deux grands enfants et vient d'être condamnée à sept ans de pénitencier pour avoir tenté de tuer son propre père. C'est à ce moment que la vie «normale» de Marie bascule. La scène de la fouille à nu vous brisera le coeur: toute l'humiliation et la peur de Marie se lisent dans le visage tordu et crispé de Guylaine Tremblay, criante de vérité. Comme téléspectateur, on s'identifie rapidement à cette femme fière et de bonne famille, dont le chemin de vie ne devait pas du tout la mener vers les cellules.

Rapidement, Marie se trouvera une alliée en Shandy, prisonnière de carrière et prostituée récidiviste, que joue Suzanne Clément avec un mélange parfait de dureté et de désinvolture. Mettons qu'on est loin de sa Sophie Paquin très BCBG. Shandy est sexy, arbore un tatouage au-dessus du sein gauche et sacre abondamment. On la sent aussi profondément triste et vulnérable, malgré un côté plus clown. Chose certaine, elle a le coeur à la bonne place.

Un beau personnage complexe que cette Shandy, comme à peu près toutes les détenues de la fameuse unité 9, où cohabitent six prisonnières poquées dont la doyenne Élise (excellente Micheline Lanctôt). Élise, c'est un peu la maman de toutes les autres. C'est elle qui guide et aide les nouvelles - comme Marie - à comprendre les codes complexes de la prison.

Céline Bonnier enfile les vêtements de Suzanne, alias Miss Pilules, une détenue discrète bourrée de tics nerveux, qui se comporte comme une gamine effrayée. Souvent, Suzanne apporte la touche humoristique qui dédramatise la vie en dedans. La plus dangereuse des filles, c'est Jeanne (Ève Landry), une grande mince tatouée aux cheveux rasés sur le côté. La fautrice de troubles, c'est Jeanne. Elle jappe fort et compliquera la vie à la tétanisée Marie d'une façon qui vous fera la détester copieusement. Retenez ce nom: Ève Landry. Une révélation.

Sarah-Jeanne Labrosse est Laurence, la benjamine (à rastas) de l'unité 9 dont le passé reste encore nébuleux. Finalement, Catherine Proulx-Lemay incarne Michèle la coquette, la détenue qui parle de cheveux, de maquillage et de beau linge.

Deux gardiennes viennent constamment déranger les colocs de l'unité 9. La première, Agathe (Mariloup Wolfe), est la plus cassante, la plus intransigeante. En apparence, du moins. Les filles la surnomment Barbie. L'autre, c'est Caroline (Salomé Corbo), alias ga-gars, parce qu'elle a une allure plus masculine. Caroline adopte une approche plus humaine avec les détenues. Mais est-elle nécessairement plus gentille?

Personnellement, je préfère - et de loin - les intrigues qui explosent à l'intérieur de la prison à celles qui se déploient à l'extérieur du milieu carcéral. Car la vie sans Marie Lamontagne se poursuit pour ses deux enfants et sa soeur Lucie (Émilie Bibeau).

À Lietteville, le nouveau directeur de la prison (François Papineau) veut serrer la vis aux filles. Il entrera en conflit avec l'aumônier (Paul Doucet), un homme doux et bon.

L'auteure Danielle Trottier (oubliez La promesse) a réussi à imaginer un univers riche, multidimensionnel et peuplé de personnages de femmes fortes, marquées par leurs destins tragiques. En espérant maintenant que la scénariste et ses deux acolytes (Geneviève Baril et Louise Danis) conserveront cette cadence et cette intensité sur une saison complète. Gros défi, mais pas impossible.

BBM en faveur de TVA

TVA a gagné la bataille des cotes d'écoute de la soirée électorale de mardi soir. Entre 20h et minuit, les chaînes LCN et TVA ont été suivies par 1 418 000 personnes, contre 1 069 000 qui ont préféré la couverture proposée par RDI et Radio-Canada.

Après minuit, soit au moment où l'attentat a été commis au Métropolis, l'écart s'est resserré entre les rivaux. TVA n'avait aucune image à diffuser et a mis de longues minutes à bien cerner le drame qui venait d'éclater. À Radio-Canada, les développements de dernière minute déboulaient: l'incendie, le suspect, le point de presse de la police, tout y était. Et Patrice Roy contrôlait son plateau avec calme et célérité.

Les chiffres BBM ont, malgré tout, donné l'avance à TVA. Entre minuit et 1h, 411 000 suivaient les élections sur TVA et LCN, contre 403 000 qui les regardaient à Radio-Canada et RDI.

Lundi soir, la finale des Chefs! a intéressé 871 000 amateurs de bouffe. L'émission spéciale Fidèles au poste: La rentrée de TVA a été la plus populaire de la soirée avec ses 1 170 000 téléspectateurs.