Je l'avoue: tout ce qui est médiéval, féodal, fantastique ou elfique me passe 10 pieds par-dessus la tête (un peu enflée). Ne me jetez pas votre écuelle ou votre chope d'hydromel au visage, mais je n'ai ni lu ni vu les Harry Potter et autresSeigneur des anneaux, qui ont pourtant passionné - c'est un euphémisme - la planète entière.

La «fantasy»? Non, merci. Et entre la Terre du Milieu et Terre humaine, le choix est facile: j'opte pour le téléroman de Mia Riddez-Morisset. Bon, peut-être pas, finalement, mais vous comprenez le principe.

Voilà pourquoi Le trône de fer (Game of Thrones), la série vedette de la chaîne HBO depuis 2011, m'intéressait autant que d'attraper la peste bubonique entre deux duels à la dague mal affûtée.

Sous la pression constante de collègues et d'amis, j'ai fini par regarder, à reculons, le premier épisode de cette saga de «fantasy» médiévale adaptée de livres signés George R.R. Martin, le Tolkien des Américains. Depuis, je suis complètement obsédé par la musique du générique d'ouverture et la complexité des luttes de pouvoir sanguinolentes entre les nobles familles qui peuplent le continent fictif de Westeros.

Après plus d'un an d'attente, Super Écran ouvre enfin le deuxième chapitre du Trône de fer le dimanche

12 août à 22h. «Les fans nous harcèlent depuis longtemps pour connaître le début de cette deuxième saison», note Mylène Racine, coordonnatrice aux communications chez Super Écran.

Le trône de fer est une série dense et touffue, où grouillent des personnages éparpillés sur divers territoires, qui parlent parfois des langues inventées. Avec ses chevaliers en armure et ses nombreux combats à l'épée, l'esthétisme léché de l'émission emprunte au populaire jeu Donjons et Dragons, mais le propos s'adresse à des adultes intelligents et cultivés.

L'intrigue tourne autour de Robert Baratheon, qui impose sa loi sur les sept royaumes de Westeros après avoir délogé du trône de fer le «roi fou» Aerys II Targaryen. Robert Baratheon, devenu obèse, dépravé et lâche, a épousé la blonde (et adultère) Cersei Lannister, membre de la famille la plus influente de Westeros.

Pour résumer grossièrement Le trône de fer, les Lannister sont riches et assoiffés de pouvoir, les Stark (mes préférés) sont loyaux et droits, tandis que les Targaryen, en exil, planifient leur revanche grâce à une alliance pas tellement naturelle avec les Dothraki, un groupe de barbares nomades.

Les Stark habitent dans le Nord, au pied d'un immense mur qui les protège de créatures violentes et d'un hiver pouvant durer des années. Dans les premiers épisodes, il n'est pas évident de démêler tous les liens unissant les familles des sept royaumes. Qui est l'enfant illégitime de qui, déjà? Quoi, un frère et une soeur couchent ensemble?

Une fois aspiré dans ce monde de complots, de sexe et de violence, on en ressort difficilement. Si vous avez aimé des séries comme Les Borgia, ce Trône de fer, de qualité franchement supérieure, vous séduira, c'est certain.

Les images, les décors et les costumes sont superbes. Le pilote du Trône de fer, tourné en Irlande et au Maroc, aurait coûté entre 5 et 10 millions de dollars. Au total, HBO aurait payé près de 60 millions pour cette minisérie de 10 heures.

Par contre, il ne faut pas trop s'attacher aux héros du Trône de fer, qui tombent comme des mouches. En moyenne, 14 personnes meurent par épisode, selon une compilation effectuée par le site funeralwise.com.

Comme HBO met beaucoup trop de temps à commercialiser ses produits, Le trône de fer a été la série la plus piratée de la saison de télévision 2011-2012, loin devant How I Met Your Mother et The Big Bang Theory, selon le blogue TorrentFreak.

Malgré les écoutes illégales, la finale de la deuxième saison a été regardée par près de 10 millions de téléspectateurs au printemps, ce qui a propulsé Le trône de fer au troisième rang des séries les plus regardées de l'histoire de HBO. À Super Écran, l'engouement pour Le trône de fer ressemble à celui suscité par la première saison de True Blood.

Et ne vous en faites pas trop avec l'aspect fantastique et le monde inventé du Trône de fer. Ces éléments ne servent que de tapisserie à des histoires tordues aussi intenses que celles des Soprano

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