Il y a eu, bien sûr, la famille Dion, mais aussi la famille Daraîche, qui baigne toujours dans le country, et la famille Larin, spécialiste des chansons de Noël plus vintage que vintage.

Comme l'a souligné hier matin la directrice de la culture et des variétés de Radio-Canada, Francine Allaire: «La musique fait partie de nos racines et de nos traditions familiales depuis très longtemps». Dans de nombreux partys, surtout à Noël et au jour de l'An, oncles, tantes, cousins, cousines et grands-parents unissent leurs voix pour le plaisir de «pousser une petite toune» de circonstance.

C'est dans cet esprit «rassembleur» que la SRC a programmé Un air de famille en septembre, un grand plateau de variétés chauffé par le polyvalent Patrice L'Écuyer. En fait, Un air de famille sera plutôt une compétition chantée entre 27 familles sélectionnées un peu partout au pays. Une sorte de Guerre des clans croisée avec Star d'un soir.

Toutes les semaines, trois familles présenteront, en direct du studio 42 de Radio-Canada, un numéro qu'elles auront répété avec un des trois «coaches» vedettes de l'émission, soit Bruno Pelletier, Jean-François Breau et Johanne Blouin, qui a été professeure de chant à Star Académie 4 du réseau rival TVA. René Simard s'occupera de la mise en scène de ce spectacle avec orchestre maison.

Attention: pas question de recréer Soirée canadienne et ses rigodons. La production, chapeautée par Jean-François Boulianne de chez Bubbles Télévision, privilégiera un répertoire plus contemporain et idéalement en français. Mais personne n'empêchera des clans de s'époumoner en anglais ou en espagnol.

Contrairement à Star Académie ou La voix, qui propulsent des artistes inconnus dans le star-system québécois en activant toutes les manettes de la convergence, Un air de famille vise un tout autre but. «Les gens que nous choisirons ne veulent pas changer de carrière, ils chantent simplement par plaisir», rappelle l'animateur Patrice L'Écuyer.

Les inscriptions à Un air de famille se dérouleront lors d'une virée pancanadienne qui mènera l'équipe de Vancouver à Moncton, en passant par Winnipeg, Toronto et plusieurs villes québécoises. Vous pouvez également tenter votre chance en remplissant le formulaire sur le site web de Radio-Canada, qui contient aussi le calendrier de toute la période d'enrôlement.

Chacune des familles doit se composer d'un minimum de trois personnes, sans restriction d'âge. Le processus d'élaboration de leur numéro musical avec leur coach sera filmé et intégré dans l'émission. Ce court topo racontera rapidement l'histoire de cette famille et pourquoi ils ont choisi d'interpréter telle ou telle pièce. À la fin de chacune des émissions, le public et les juges couronneront la meilleure famille, qui reviendra pour les demi-finales. À la toute fin, une seule famille repartira avec le grand prix, accordé par les téléspectateurs, qui n'a pas été spécifié hier.

Décidément, les émissions musicales comme On connaît la chanson, En direct de l'univers, Star Académie, La voix et la petite dernière Un air de famille charment les diffuseurs. Au-delà de la promotion d'une certaine forme de patrimoine culturel, c'est souvent l'aspect compétitif et la surenchère d'émotions qui alimentent ces grosses productions. C'est peut-être ce qui explique la disparition de Studio 12 des ondes de Radio-Canada, une émission de qualité, sans fla-fla, où personne ne remportait de gros lot ou de bateau.

Éloges européens pour Prozac

L'excellente série mort-née Prozac, qui n'aura vécu qu'une seule saison sur les ondes de V, récolte les éloges en Europe, où TV5 Monde entreprend sa diffusion cette semaine. Dans le supplément télévision du quotidien Le Monde publié lundi, on peut lire que cette série «québécoise est fine, tendre et caustique».

La journaliste ajoute: «Tout ici - sujet, ton, réalisation, jeu des acteurs - permet de prendre la mesure d'un savoir-faire trop souvent absent en France». Tout un compliment. Et les quelques mots et références incompréhensibles pour «un public non canadien n'empêchent pas de prendre un grand plaisir à découvrir ce que d'autres savent oser», note Le Monde.

C'est en lisant des papiers louangeurs comme celui-ci que l'on se désole encore plus que V n'ait jamais autorisé, faute d'argent, la production de Prozac 2

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