On peut reprocher bien des choses à Céline Dion, dont le retour en 3D du Titanic avec My Heart Will Go On en accompagnement musical, mais certainement pas d'être honnête et directe. Quand elle accorde des entrevues télévisées, autant à Larry King qu'à Oprah Winfrey, la diva de Charlemagne louvoie rarement et jette par-dessus bord la fameuse «cassette» si populaire dans l'univers des relations publiques.

C'est encore arrivé lundi matin à l'émission Good Morning America de la chaîne américaine ABC. Invitée à commenter la mort de Whitney Houston, la superstar québécoise a d'abord rappelé qu'à ses débuts, elle voulait chanter comme Whitney, être belle comme Whitney et avoir la carrière fructueuse de Whitney, finalement.

Mais l'interview, bien contrôlée par une Céline Dion plutôt angoissée, a rapidement dévié sur le coeur de l'océan, non, attendez, sur le coeur du sujet: la consommation de drogue et les fréquentations louches de l'interprète de So Emotional.

«Tout ça a pris le dessus sur ses rêves, sur l'amour et la maternité. Quand tu penses à Elvis Presley, Marilyn Monroe, Michael Jackson et Amy Winehouse, de tomber dans la drogue comme ça, pour différentes raisons. Est-ce le stress, les mauvaises influences? Qu'est-ce qui se passe quand tu as tout autour de toi? Qu'est-ce qui se passe quand tu as de l'amour, une famille, que tu es mère? Tu as des responsabilités de maman et quelque chose arrive et détruit tout. Je ne comprends pas», a admis Céline Dion au bout du fil.

La chanteuse québécoise, très émotive, a poursuivi: «J'ai peur. J'ai peur du show-business. J'ai peur de la drogue. J'ai peur des partys. C'est pourquoi je ne vais pas dans les partys et que je ne fais pas partie du show-business».

Visiblement mal à l'aise par rapport aux propos crus de Céline, la coanimatrice de Good Morning America, Robin Roberts, a tenté de ramener la discussion sur la musique de Whitney Houston, son colossal héritage qui lui survivra, bla, bla, bla. Le hic? Céline Dion n'avait pas fini son laïus: «Prendre une pilule pour performer, prendre une pilule pour se réveiller, prendre une pilule pour dormir et prendre de la drogue», ça n'a pas de bon sens, a-t-elle poursuivi.

Oui, c'est intense et peut-être exagéré. Mais vous savez quoi? Je préfère entendre des artistes comme Céline qui parlent avec leur coeur, qui lancent des «take a kayak» enflammés, que ceux qui, toute la semaine, ont évité d'aborder le côté sombre de la carrière de Miss Houston. Un volet noir de sa vie qui a malheureusement éteint la lumière dans ses yeux brillants et sa voix pure.

On ne finit pas sa vie comme ça, sans raison, noyée dans sa baignore à 48 ans. Et Whitney Houston n'est pas morte dans son chic hôtel de Beverly Hills parce qu'elle a mis un «pouish» de trop de Chanel No 5 ce matin-là. Elle s'est autodétruite sous les yeux de ses millions de fans, sans que personne ne réussisse à l'extirper de son enfer.

Les graves problèmes de la diva du New Jersey avec la cocaïne et l'alcool ont été largement documentés par les médias dans les 10 dernières années. Souvent, les caméras montraient la star erratique, le regard hagard, le discours incohérent.

En 2009, des tabloïds ont aussi publié des photos de sa salle de bains, crottée et en bordel total, où se mêlaient pipes à crack, papier à rouler et cuillères brûlées. Whitney avait besoin d'aide, c'était clair. Le jour précédant sa mort, selon le site spécialisé sur les vedettes d'Hollywood TMZ, la célèbre chanteuse aurait confié à son entourage qu'elle «s'en allait voir Jésus, qu'elle voulait voir Jésus».

En ce jour de funérailles, il faut bien sûr célébrer le talent immense de Whitney Houston, sa beauté légendaire et ses succès planétaires comme I Will Always Love You, I Wanna Dance With Somebody ou Saving All My Love For You.

Et comme Céline Dion l'a si clairement évoqué, il ne faut pas non plus oublier les dangers de la célébrité et de la gloire. En fin de carrière, la voix de Whitney, ravagée par les médicaments et la poudre blanche, avait perdu tout son éclat cristallin et son mariage toxique avec le chanteur déchu Bobby Brown l'avait complètement drainée.

Bref, les démons ont emporté «The Greatest Voice of All». Quelle tristesse. Monter aussi haut pour redescendre aussi bas. Tout ça, devant son public impuissant.

Je lévite

Patrick Groulx à Star Académie. Il s'est versé, jusqu'à présent, des rivières de larmes dans cette cinquième Star Ac. Heureusement, l'humoriste chevelu nous décroche des sourires avec ses reportages pas mal comiques dans les patelins des candidats en danger. Très rigolo.

Je l'évite

La société Sony. Comme par hasard, le prix de deux compilations de Whitney Houston a grimpé sur la boutique en ligne iTunes d'Angleterre quelques heures seulement après l'annonce de la mort de la chanteuse. Non, mais quel geste disgracieux. Sony s'est ensuite excusé, prétextant une erreur. Peut-être. Mais ça paraît vraiment mal, mettons.

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