O.K., qui a arraché la page manquante du journal intime de Manon Bérubé (excellente Myriam LeBlanc), la page qui contiendrait une des clés de l'énigme de la série Apparences? Manon aurait-elle confié tous ses secrets, comme le lieu des fameuses noces, à son filleul autiste avant de déserter son logement décoré comme un catalogue Sears de 1991?

Nathalie (Geneviève Brouillette), qui m'apparaît beaucoup trop innocente dans cette histoire délicieusement tordue, cache-t-elle d'autres informations cruciales à l'enquêteur de la police? Pourquoi Benoit (Daniel Parent) ment-il à propos de sa blessure au bras? La psy (Monique Spaziani, dont on salue le retour à la télé) devrait-elle briser son secret professionnel? Et le concierge de l'école, que l'on a brièvement aperçu au début de la saison, gonflera-t-il la liste des suspects?

Personne n'est encore à l'abri des soupçons dans Apparences, mon émission coup de coeur jusqu'à présent cet hiver. Ce serait trop facile de conclure unilatéralement à l'obsession maladive de Manon pour sa jumelle célèbre. Cette famille cache autre chose. Mais quoi?

Mardi, le soir de toutes les fictions au petit écran, l'intrigue d'Apparences n'a pas beaucoup progressé, mais elle n'a pas reculé. J'adore ce jeu des spéculations. Le Québec fabrique de la maudite bonne télévision.

En même temps qu'Apparences, O' annonce aussi de belles choses à TVA. La famille O'Hara y est moins tourmentée que les Bérubé d'Apparences, mais pas nécessairement plus saine ou équilibrée. J'adore le personnage de Louisa O'Hara (Marilyse Bourke), la fofolle glamour du clan, tandis que Gloria me tombe royalement sur les nerfs. Le couple formé par Marie Tifo et Guy Nadon est très solide et hyper crédible. Et j'ai bien hâte de voir où les auteurs vont nous transporter dans les prochaines semaines.

Toujours le mardi, Trauma nous cloue sur le bout du sofa depuis deux semaines grâce au retour du terrifiant caïd Sylvain Martel. Le motard a peut-être croulé sous les balles cette semaine, mais sa présence continuera de se faire sentir dans les vies d'à peu près tous les médecins de Saint-Arsène. Où Sophie (Laurence Leboeuf) cachera-t-elle l'arme du crime? Chez Laprade?

Les lundis soir, j'ai décroché depuis longtemps des Boys, qui pourraient s'offrir une retraite bien méritée. Ça tourne en rond, comme sur une patinoire, et leurs chiffres d'audience dégringolent dramatiquement. Malheureusement, j'ai aussi abandonné RBO 3.0. C'est beaucoup trop statique, trop «show de chaises». Je préfère me repasser les bons vieux DVD du groupe.

Toute la vérité a donc le champ libre à 21h. Tant mieux. Il s'agit de l'une des meilleures séries de TVA. Il me reste plusieurs épisodes à rattraper. Mais je m'y remets sans faute.

Chez V, les fermiers très divertissants de L'amour est dans le pré pourraient causer la surprise de l'hiver. Ce phénomène agro-télévisuel poussera-t-il comme en France, où cette téléréalité passionne toujours autant ses millions de fans? Misons sur Ludger et Alexandre pour nous faire rigoler.

Du côté de Star Académie, le festival du kleenex de Frelighsburg s'est poursuivi et a atteint son apogée mardi dans le cours de Patrick Huard, qui a déclenché un torrent de larmes en employant sur ses élèves un dérivé de la méthode d'acteur de Stanislavski, basée sur la mémoire émotionnelle. À peu près tous les candidats ont pleuré. Et pas de petites gouttelettes discrètes: de gros sanglots. Même Michel Rivard a craqué après l'interprétation, par Mélissa Bédard, de la chanson Le coeur est un oiseau de Richard Desjardins.

Ouf. C'était lourd. Moi qui pensais que participer à Star Académie était un évènement joyeux et festif. Faut croire que j'étais dans le champ avec les agriculteurs de V.

Pour les galas, ils regorgent de prouesses techniques, d'écrans géants et de mises en scène inventives. Cependant, ils manquent de «oumpf» et ne permettent pas encore aux académiciens de briller en solo. On dirait que les protégés de René Angélil sont noyés dans une mer d'invités de prestige.

Demain soir, c'est Johnny Hallyday qui s'amène dans les studios Mel's. Prédiction: j'ai l'impression que Sarah May quittera le manoir. En larmes, bien sûr. Et dans le drame, probablement.

Je lévite

Avec la minisérie britannique The Hour. Ça démarre en 1956 dans la salle de rédaction de la BBC. Un jeune reporter baveux et sa belle et brillante productrice sont repêchés pour créer un nouveau magazine d'information intitulé The Hour.

Mais voilà qu'on leur impose un chef d'antenne charismatique (Dominic West), qui brouillera leurs rapports. Les fans de Mad Men se retrouveront en terrain connu avec cette production de six heures (disponible sur iTunes) fortement teintée par la crise du canal de Suez.

Je l'évite

Plaisirs coupables ou péchés mignons? À son lancement, Rouge-FM a inauguré ses soirées «plaisirs coupables», où l'animateur fait tourner, du lundi au vendredi, de vieux succès de Joe Dassin ou Michel Fugain. Le 23 janvier, Rythme-FM a emprunté la même voie avec ses soirées «péchés mignons», où l'animatrice fait jouer des tubes de Michel Sardou ou Mario Pelchat. Bref, c'est le festival de la vieille toune pendant quatre heures. Chers directeurs de stations commerciales, avez-vous déjà entendu parler de Chloé Lacasse, de Salomé Leclerc ou de Marie-Pierre Arthur? Il ne s'agit peut-être pas de plaisirs coupables ou de péchés mignons, mais c'est pas mal plus original.

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