La nostalgie des Y

La nostalgie n'a pas d'âge. Alors que nous sortons à peine d'une lourde vague post-Passe-Partout chez les trentenaires (même moi, je n'en peux plus), c'est au tour de la génération Y, ces jeunots dans la vingtaine biberonnés à Bibi et Geneviève, au Club des 100 Watts et à Enfanforme, de vivre un retour dans leur passé télévisuel avec la websérie Les héros de notre enfance.

Tous les mardis à midi, une capsule de six à neuf minutes apparaîtra sur les sites IKweb.tv et canoe.ca, et donnera la parole aux artisans qui ont égayé l'imaginaire des téléspectateurs ayant aujourd'hui entre 20 et 30 ans. La première webémission, conçue par les Y Maxime Charbonneau, 26 ans, et Jean-Sébastien Di Fruscia, 28 ans, retrace le parcours de Robin et Stella avec les témoignages, entre autres, des comédiennes France Chevrette (Robin) et Lorraine Auger (Stella). À l'époque, peu de poussinots se doutaient que c'était une femme qui incarnait Robin.

Dans les semaines à venir, vous plongerez aussi dans les univers de Vazimolo, Bibi et Geneviève, Le club des 100 watts, Enfanforme, 0340, Bêtes pas bêtes plus, Parcelles de soleil, Les débrouillards, Sur la rue Tabaga et Les intrépides.

Hier après-midi, plusieurs de ces idoles de la génération Y ont assisté au lancement des Héros de notre enfance, qui s'est déroulé au Candi Bar, avenue du Mont-Royal, un étrange endroit où s'alignent des distributeurs de Skittles, des machines à sloche et un comptoir en MEGA Bloks. Il y a avait notamment André Robitaille (Vazimolo, émission qui a d'ailleurs failli s'appeler Relaxe, Max) et Sophie Dansereau, la gentille Geneviève de Bibi et Geneviève dans les années 90.

Qu'est-elle devenue? Après Bibi et Geneviève, Sophie Dansereau a connu un gros creux de vague et est retournée étudier l'enseignement à l'université. Elle avait alors 40 ans (elle fêtera cette année ses 50 ans, croyez-le ou non) et côtoyait ses fans sur les bancs d'école. Une expérience un brin étrange. Sophie Dansereau, mère de cinq enfants dont l'âge oscille entre 12 et 23 ans, donne aujourd'hui des cours d'art dramatique dans des écoles secondaires de la région de Montréal. Elle ne regrette rien. Et elle a bien ri après avoir visionné la parodie de RBO, rebaptisée Pipi et Jeune vieille.

On sent toutefois que la relation professionnelle avec son producteur de l'époque, Paul Cadieux, s'est mal terminée. «Quand tu entends son nom, tu vas travailler ailleurs», glisse Sophie Dansereau, qui ajoute n'avoir jamais rien reçu pour la commercialisation en DVD de Bibi et Geneviève. Il n'a pas été possible de joindre Paul Cadieux hier pour obtenir sa version de l'histoire.

Pour les tournages de cette émission du Canal Famille, l'équipe devait lui friser les cheveux, car les siens ont toujours été extra raides. Sophie Dansereau a toujours gardé contact avec Michel Ledoux, le marionnettiste qui manipulait et prêtait sa voix à l'extraterrestre à la chevelure verte, Bibi, une création du caricaturiste Serge Chapleau, soit dit en passant. Michel Ledoux donne maintenant vie à Théo sur Yoopa.

Le problème majeur avec Les héros de notre enfance? Ce projet souffre cruellement d'un manque d'archives. Oui, c'est rigolo de parler de ces trésors de la télé, mais comme le disait si bien Yvon Deschamps dans son monologue Cable TV, «on veut pas l'savoir, on veut l'voir!». Les extraits qui auraient bonifié la série coûtaient entre 15$ et 18$ la seconde et les deux créateurs, dont le budget était minuscule, n'ont pas pu se les offrir. Cette websérie ne devient donc qu'un simple show de chaises. Et trop souvent, on reste sur notre appétit.

C'est le duo Orange Orange qui chante le thème des Héros de notre enfance. D'ici quelques semaines, un mini-album de six pièces sortira exclusivement sur zik.ca avec des versions «chargées sexuellement» des génériques du Club des 100 watts, de Watatatow, des Intrépides et des Débrouillards, notamment. «Il y aura beaucoup de basse et de distorsion», avertit Dom Hamel, la moitié masculine d'Orange Orange.

Deux grossesses, une comédienne

Il s'est passé une drôle de coïncidence à la télévision lundi soir. Hélène Florent a joué la femme enceinte à la même heure, presque en même temps, mais sur deux antennes différentes. Dans La galère de Radio-Canada, son personnage de Steph s'est finalement fait avorter. Dans Toute la vérité à TVA, son personnage de Brigitte a découvert sa grossesse surprise.

Ce type de synchronisme malheureux se produit quand les réseaux s'entêtent à opposer, dans la même case horaire, deux séries portées par la même interprète. Et c'est toujours dommage quand une actrice se fait compétition à elle-même.