Le gentleman a renfilé son uniforme d'agent double et Christyna et ses propres agents doubles foutent le trouble à Occupation double: amis téléphiles, tous les signes concordent et pointent vers une seule direction. Laquelle?

D'abord, cette jolie introduction rimée s'arrête ici, car j'ai épuisé la banque de mots finissant en «ouble». Et si ces entourloupettes stylistiques se poursuivent ce matin, vous n'en aurez pas votre rouble. OK, rayez tout ça. Bref, ce préambule un peu longuet pour déclarer la saison télé de l'automne 2011 officiellement ouverte.

Maintenant que toutes les émissions ont atterri dans leurs cases horaires respectives, un premier bilan s'impose. Qu'avez-vous retiré de votre menu télé? Quelles nouveautés vous ont déçu, surpris ou carrément laissé indifférent? Personnellement, j'ai quitté le Bar ouvert de Christian Bégin à Télé-Québec après trois visites. Pas pour moi. Trop de babillage et de cabotinage, pas assez d'étonnement ou de trucs surprenants. J'y reviendrai peut-être pour le last-call, qui sait.

Je suis également sur le point d'abandonner définitivement la troupe d'Ils dansent à Radio-Canada. Vous aussi d'ailleurs, les cotes d'écoute ayant dégringolé sous les 200 000 téléspectateurs la semaine dernière. Rien à dire sur la réalisation impeccable ou la beauté des images de ce produit très léché.

Par contre, les monologues philosophico-poétiques de Nico Archambault brisent le rythme et sonnent un peu trop «Course destination monde 1996». Aussi, on dirait qu'Ils dansent n'embrasse pas complètement son côté téléréalité. D'abord, la production refuse d'éliminer des danseurs, comme dans tous les formats similaires, mais consacre un épisode entier à la peine d'amour de l'un des concurrents (JR).

Ça ne fonctionne pas: soit on se jette corps et âme dans l'aspect téléréel et on en accepte tous les codes, soit on réalise un documentaire pour ARTV. On ne peut pas s'asseoir entre deux chaises de cette façon (à moins d'être Luc Senay et de faire la split sur commande).

Le plaisir de ces émissions à la So You Think You Can Dance, qui a d'ailleurs révélé Nico Archambault, c'est de voter pour son préféré, de l'encourager, d'avoir la trouille qu'il passe à la trappe et d'assister à sa progression commentée par les juges. Dans Ils dansent, oui, la performance finale dite urbaine est superbe, mais à quoi bon se taper tous les entraînements si nous n'avons qu'à regarder les cinq dernières minutes de l'émission?

Du côté des auditions de Star Académie, chapeau pour la franchise et l'honnêteté des trois juges Patrick Huard, Gregory Charles et Stéphane Laporte. Peu de complaisance, mais des remarques justes et constructives, qui ne détruisent pas ces jeunes, mais les encouragent à s'améliorer.

L'ajout d'une quatrième juge gentille, à la Paula Abdul, ne nuirait pas, toutefois, si ce n'est que pour le spectacle. On adore quand le panel, divisé par une performance, se picosse et s'obstine. Et comme le chantait avec justesse Marie Carmen en 1992 sur Miel et venin: «Un serpent dans une main et sur l'autre, un gant de satin.» Voilà qui résume tout.

Le cas d'Opération séduction, moins bon qu'Un souper presque parfait où les participants ont dégusté cette semaine des «pétanques» et des escargots «pas trop chouigneuses», me laisse perplexe. Des fois, c'est rigolo et amusant. Parfois, c'est carrément bête et vulgaire. Et le réalisateur abuse un peu trop des arrêts sur image, question de permettre à Tammy Verge et Alex Perron, très drôles, de pousser deux ou trois craques.

Pour de la vulgarité assumée, je préfère Un gars le soir de Jean-François Mercier, que je replacerais dans sa case de 22h si j'étais directeur des programmes chez V. Il me semble que Mercier est meilleur que l'an passé et qu'il joue mieux avec son personnage de gros cave. Du côté des segments, les «nobody» se sont grandement bonifiés et, après un an en ondes, les invités comprennent plus dans quelle galère ils s'embarquent.

Le récent passage de Chantal Lacroix dans le garage a été hilarant. Super autodérision, soit dit en passant. Les sketches de camping de Pascal Barriault avec Jacynthe René ont été tout aussi drôles. Non, le king de V n'est pas mort, vive le king.

Je lévite

Avec Pascale Desrochers dans La galère. Elle a épaté dans la peau de Louise Pouliot, la fille poquée de la cafétéria de Virginie. Dans la série de Renée-Claude Brazeau, elle incarne avec flamboyance l'avocate bijoutée et spécialisée en divorce Tatiana Moskalenko. Un très beau rôle féroce, inspiré d'Anne-France Goldwater, pour une grande actrice que l'on ne voit pas assez souvent, malheureusement.

Je l'évite

Les pubs de meubles de la Maison Éthier. Sérieusement, un jeu de mots avec «Éthier-vous» au courant de telle ou telle promotion sur les tables de cuisine ou les sofas? Non, non et re-non. N'«Éthier-vous» pas capable d'embaucher une vraie agence de publicité au lieu de refiler ce mandat au beau-frère qui fait toujours le clown dans les partys de famille? Aïe.