Renversé par une voiture au dernier épisode, le grand patron du prestigieux cabinet de relations publiques Mirador, Richard Racine, survivra-t-il à son grave accident? Oui, rassurez-vous. Nous découvrirons son brillant interprète, Gilles Renaud, cloué à un fauteuil roulant dans la deuxième saison de Mirador, que Radio-Canada a programmé pour la rentrée de septembre.

Hier après-midi, l'équipe de cette série tournait des scènes à l'intérieur du magnifique loft que partagent Philippe (Patrick Labbé) et Véronique (Pascale Bussières) rue Marie-Anne, coin Papineau, dans le Plateau Mont-Royal. Dans Mirador 2, qui démarre six mois après l'accident de Richard Racine, Philippe et Véronique forment enfin un couple heureux et uni. Bye-bye le journaliste sportif incarné par Sébastien Delorme.

Le tandem qui pond les intrigues de Mirador, Daniel Thibault et Isabelle Pelletier, s'est fixé comme objectif d'être plus crédible pour ce deuxième tour de piste. «Il y a une plus grande cohésion et l'univers est plus réaliste», précise Daniel Thibault en entrevue.

Chez Mirador, c'est Philippe qui assure la direction pendant l'absence de son père, tandis que le chevelu et flamboyant Luc (David La Haye) réintègre la fameuse cellule de crise aux côtés de Chantal «ch't'à boutte» (Catherine Trudeau), qui, elle, continuera d'organiser ses fameuses conférences de presse.

«Philippe tentera de faire sienne cette entreprise-là, avec ses convictions, son éthique et son souci de faire de la gestion de crise en étant le plus transparent possible», détaille la productrice de Mirador 2, Myrianne Pavlovic, de chez Sphère Média.

Philippe et Luc, les Caïn et Abel des relations publiques, s'entendent mieux, mais le naturel reviendra vite au galop. «La vie de Philippe est loin d'être reposante. En plus des crises à gérer au quotidien, il subit les conséquences de l'accident de son père. S'il n'avait pas fouillé, son père ne serait pas en fauteuil roulant. Philippe ne dort pas longtemps. Et quand il dort, il ne dort pas bien», dit Patrick Labbé.

De plus, Richard Racine consomme des médicaments qui lui enlèvent toute forme de pudeur. Le patriarche n'a plus de filtre, ce qui donnera des répliques du tonnerre.

Côté affaires, Mirador manque dangereusement d'argent et les clients ne se bousculent pas dans ses bureaux logés dans la tour IBM de Montréal.

Solution: recruter une nouvelle associée, Michèle Barry (Nathalie Coupal), ex-patronne d'une grande banque. «Michèle n'est pas une couguar. C'est une femme forte, une femme de tête, qui est bien dans sa peau et dans son corps. Elle a l'argent et le pouvoir», souligne l'auteure Isabelle Pelletier.

Luc-le-tombeur et Michèle noueront une relation intime. «Luc reste un personnage arrogant, cynique et baveux. Il essaie de se rapprocher de son père et de son frère. Leur principal problème, c'est la gestion de la business», explique David La Haye, dont le personnage parlera encore en formules «franglaises».

Signe de grand changement: Luc arbore des cheveux plus foncés. «C'est un personnage difficile à défendre, parce qu'il n'est pas performant. Il n'a pas l'intelligence et le raffinement de son frère. Les gens l'aiment parce qu'il est cabotin», poursuit David La Haye.

Philippe recrutera également son bon ami journaliste, Daniel (Normand Daneau), qui passera du côté obscur de la force. Comprendre: il deviendra relationniste.

Quant à Véronique, elle ne travaille plus au journal L'Observateur et se lance dans le photojournalisme. «Elle fait ce qu'elle a toujours rêvé de faire: elle part au Congo couvrir des conflits extrêmement violents. Elle va revenir de son deuxième voyage complètement traumatisée», note Pascale Bussières.

Ce terrible événement survenu en Afrique fera éclater sa relation avec Philippe qui, lui, est au bord du gouffre, autant personnel que professionnel. «C'est la déchéance pour Philippe. Philippe, c'est mon rôle le plus exigeant et le plus gratifiant jusqu'à présent», constate Patrick Labbé.

Comme Véronique ne fréquente plus L'Observateur, le personnage de sa meilleure amie-journaliste-flyée (Violette Chauveau) disparaît. Même sort pour Mylène (Évelyne Brochu), la prostituée embauchée par Richard pour espionner son fils. «Nous sommes allés au bout de l'histoire de Mylène», constate la productrice Myrianne Pavlovic.

Et Chantal? «En ménopause précoce, Chantal prend des hormones, lit des livres de croissance personnelle et n'a pas de chum. C'est encore tendu avec Luc et on sent toujours son amour-admiration pour Philippe. Dans sa vie personnelle, elle cherche l'équilibre», confie Catherine Trudeau.

Le réalisateur Louis Choquette confirme que l'écriture de Daniel Thibault et Isabelle Pelletier a beaucoup évolué. «Il y a une teneur dramatique plus élevée. L'amalgame entre le drame et l'humour est plus à propos», constate-t-il.

La caméra de Louis Choquette sera plus nerveuse cette saison-ci. «La densité du récit appelle une caméra qui bouge plus.» Selon Louis Choquette, «la deuxième saison de Mirador est meilleure. Le meilleur de la première saison se retrouve dans la deuxième en partant.»

Les cas traités par Mirador ont été puisés dans l'actualité: Omar Khadr, Maher Arar, Dov Charney, d'American Apparel. Un tueur en série voudra aussi publier ses mémoires.

La deuxième saison de Mirador comptera 10 épisodes d'une heure, dotés d'un budget de 760 000$ chacun. Déjà, les scénaristes planchent sur la troisième saison. «Pour l'action, on ne sera pas loin de 24 heures chrono», signale Daniel Thibault. Miradooooor!