Vie de quartier: pas encore gentrifié

L'animation des jolis bonshommes de Vie de quartier, très bien exécutée, ressemble à celle de dessins animés populaires comme Family Guy ou American Dad. Le doublage est tout aussi réussi. Là s'arrêtent cependant les comparaisons avec des produits de qualité comme Les Simpson.

Le problème de Vie de quartier, basé sur des personnages créés par Dominique Lévesque et Dany Turcotte il y a belle lurette, ce sont les textes et les gags, beaucoup trop lisses, sans saveur, prévisibles et convenus. On comprend que Radio-Canada veuille diffuser une sitcom animée familiale «pour les 7 à 77 ans», mais il y a des limites à expurger une oeuvre de tout ce qui aurait pu être un brin mordant et subversif.

En 2011, le dessin animé est rendu ailleurs. Il sert de véhicule à la critique sociale. Il dénonce des politiques gouvernementales, égratigne des figures connues, s'accroche à l'actualité brûlante et observe des phénomènes de culture populaire. «On ne fera pas du South Park. Il y a un désir de rester dans les limites du bon goût», a averti hier Louise Lantagne, grande patronne de la télé de la SRC. Oui, d'accord. Mais il y a moyen de concocter un truc dénué de vulgarité qui titille l'intelligence du téléspectateur, tout en le divertissant.

Malheureusement, Vie de quartier nous ramène à de l'humour bon enfant vieux de 10, 15 et même 20 ans. Entendre Dany Verveine parler de «Graine Dépôt» ou une blague du type: «on ne fait pas d'omelettes sans casser des os», ce n'est pas super drôle. Dommage.

Car les Verveine et compagnie, déjà bien connus du grand public, auraient pu être mieux exploités. Contrairement à une nouvelle série, où il faut vendre les personnages aux téléspectateurs, ceux de Vie de quartier débarquent avec leur passé déjà touffu: le gars fatigué, la Méchante, le bègue Dédé Tremblay, Robert Bouvier-Bernois ou le pingre Simard. À eux se greffent de nouveaux visages, dont le magouilleur alcoolique Bruno (Dominique Lévesque), l'ex-femme de Dédé, Jasmine (Julie Le Breton) et les enfants de Dédé et Jasmine, soit Audrey, 16 ans (Marie-Lise Pilote) et Ti-Poutte, 6 ans (Johanne Garneau, la voix de Ralph Wiggum dans Les Simpson).

L'action de ce dessin animé se déroule dans l'immeuble de Dédé Tremblay (voix de Dany Turcotte), où habitent presque tous les protagonistes, sauf Jasmine, l'ex-femme camionneuse devenue lesbienne (non, ce n'est pas une blague). La Méchante, qui crèche au dernier étage du triplex, n'est pas en fait la vraie Méchante popularisée par Marie-Lise Pilote. C'est plutôt sa mère de 98 ans, Mme Tanguay, tout aussi vile et cruelle. Elle reprend aussi la phrase célèbre «hé que chus donc méchaaante».

Dans le premier épisode, que vous verrez lundi à 19 h 30 dans l'ancienne case des Parent, Dédé déterre un crâne amérindien en arrachant un pissenlit sur son terrain. Rapidement, on tentera d'exproprier toute la bande du bloc, qui demandera même l'asile politique à l'ONU. Dans le deuxième, Simard, qui picole tout le temps, a besoin d'une greffe de foie. Johanne Léveillé, la voix de Bart Simpson depuis 1990, fait une apparition spéciale dans la peau de l'infirmière Garde-Valade. On y entend aussi Edgar Fruitier qui prête sa voix à un croque-mort.

Vie de quartier, produite par Écho Média, l'ancienne appellation de Spectra Animation qui fabrique aussi Toupie et Binou, comptera 26 épisodes de 30 minutes. Les textes ont, en majorité, été pondus par les soeurs Manon et Muguette Berthelet sous la supervision de François Camirand. Entre vous et moi, Oli, Zach et Thomas des Parent vont bien nous manquer pendant ces 26 semaines.

Fini les éliminations!

Changement de concept au Défi des champions de TVA. Plus personne ne subira l'élimination les mardis soirs. L'exclue de la semaine dernière, Isabelle Charest, a même réintégré les rangs de la compétition dimanche soir lors du gala animé par Normand Brathwaite. Pourquoi?

Les producteurs ont jugé trop brutal de renvoyer à la maison des athlètes qui s'astreignent - depuis janvier - à maîtriser de cinq à sept disciplines de cirque. Dorénavant, tous les dimanches soirs, les juges auréoleront un grand gagnant, qui remportera trois points. Les mardis soirs, Marie-Claude Savard annoncera les résultats du vote du public: trois points pour le numéro un, deux points pour le deuxième et un point pour le troisième. Au tout dernier gala, les trois athlètes ayant accumulé le plus de points participeront au numéro final, qui couronnera le champion ultime.

Fait à noter: Marie-Pierre Gagné s'est blessée en répétant son numéro de roue allemande vendredi soir. Diagnostic: fracture des deux coudes. TVA ne sait pas quand ou si elle reprendra le collier.