Si vous croyez encore que la colère de Maryse Boisvert à Call-TV de la semaine dernière était spontanée, vous êtes extrêmement naïfs. C'était bel et bien une mise en scène orchestrée pour que le téléphone sonne en studio à Vienne (à 1 $ l'appel, n'oubliez jamais ça).

Il suffit de regarder les 20 minutes précédant le désormais célèbre «est-ce qu'on peut crisser le fucking producteur dehors» pour comprendre le stratagème. Pendant plusieurs minutes, la blonde animatrice de 34 ans supplie les téléspectateurs de la libérer de ce jeu ridicule en l'appelant ou en la textant (facture: 1 $ la tentative). «Je vous donne 2000 $ pour me débarrasser de ce jeu-là et envoyer promener le producteur Adrien. C'est une bonne offre, que vous devez accepter!» lance-t-elle à la caméra.

Et Maryse Boisvert multiplie les formules brevetées et efficaces pour générer un plus gros volume d'appels téléphoniques et de textos. «Vous, à la maison, vous avez ce pouvoir», martèle-t-elle. «Libérez-moi, s'il vous plaît», se lamente-t-elle.

Puis, Maryse Boisvert se met à «démolir» le décor, bloc par bloc, et grimpe sur un des monticules. «Je vais rester ici tant que je n'aurai pas de prochain participant en studio. Deux mille dollars dans votre poche pour me débarrasser de ce jeu-là, s'il vous plaît, 2000 $», répète-t-elle.

Comme son collègue Tristan Bavaria il y a plus d'un mois, Maryse Boisvert qualifie le jeu de «merde» et jette ensuite une «palette» de faux billets de 50 $ par terre. Toujours pour marquer sa fausse exaspération, elle agite un coussin et aboutit sur ses genoux, en faisant semblant de prier. «S'il vous plaît, mon Dieu, envoyez-moi un participant en studio», demande-t-elle les maintes jointes devant elle. Et regardez bien: elle appuie constamment sur son oreillette afin de mieux entendre les consignes de la régie. Un vrai théâtre d'été, ne manque que le coup de balai et un titre nono comme Comptant, content.

Tout ce petit manège a bel et bien été planifié en coulisse, croit l'ex-animatrice de Call-TV, Évelyne Audet. «Selon mon expérience, c'est arrangé avec le gars des vues. Ils (les producteurs) contrôlent l'émotion de l'animatrice. Elle (Maryse) s'est fait demander de se choquer par la régie», explique Évelyne Audet, que l'on voit maintenant dans l'extra du Show du matin de V les lundis et jeudis.

Évelyne Audet s'est aussi fait ordonner des attitudes à adopter ou des comportements quand elle pilotait la télé-tirelire de fin de soirée de V en 2009. Choque-toi! Non, redeviens souriante! Les producteurs de Call-TV utilisent leurs animatrices comme des marionnettes afin de faire sonner le téléphone et remplir le tiroir-caisse.

Le problème de Maryse Boisvert, c'est qu'elle a franchi une limite en sacrant en direct et en exigeant le renvoi du «fucking producteur». Voilà où elle a gaffé. Elle n'a pas été mieux, ni pire, que tous les autres solliciteurs de huards qui défilent sur V depuis deux ans.

Ce qui est hypocrite dans toute cette affaire, c'est que V se scandalise du comportement déplacé de Maryse Boisvert, mais jamais la chaîne de Remstar ne remet en question la pertinence et la légitimité de cette infopub trompeuse, qui piège encore trop de téléspectateurs naïfs.

Pourquoi V ne tire-t-il tout simplement pas la plogue sur Call-TV? Pourquoi V ne tape-t-il pas sur les doigts du producteur Mass Response, au lieu de blâmer publiquement une animatrice qui répond clairement à des commandes douteuses?

Maryse Boisvert, qui ne peut accorder d'entrevues avant son retour au pays, fin avril, a animé Call-TV dimanche, lundi, mardi et même hier soir. Pour une employée supposément «suspendue», c'est toute une punition, ça. Quatre jours d'affilée en ondes, après une pause de trois jours, ça ressemble plutôt à un horaire de travail normal.

Selon nos informations, une animatrice a déjà écopé, par le passé, de deux semaines de suspension pour avoir mal expliqué des règlements aux téléspectateurs. Soit Maryse Boisvert a été chanceuse avec sa petite suspension de 72 heures, soit quelqu'un raconte des mensonges. Dans un cas comme dans l'autre, un constat s'impose: il est temps que cette tombola télévisuelle disparaisse de nos écrans. Pour notre santé économique et, surtout, pour notre santé mentale.

Défi des champions ou Oscars?

C'est une malheureuse coïncidence pour l'équipe du Défi des champions, la grosse production de cirque qu'animera Normand Brathwaite à TVA. Leur toute première émission du dimanche 27 février tombe en même temps que la prestigieuse soirée des Oscars, où Incendies de Denis Villeneuve fait partie de la sélection finale. Intense séance de zapping en prévision.

TVA a dévoilé mardi la liste des 10 athlètes qui relèveront ce Défi des champions, une liste que La Presse avait pratiquement toute publiée la semaine dernière. Il s'agit de Jasey-Jay Anderson (surf des neiges), Étienne Boulay (football), Isabelle Charest (patinage de vitesse), Mathieu Dandenault (hockey), Marie-Pierre Gagné (nage synchronisée), Marc Gagnon (patinage de vitesse), Nathalie Lambert (patinage de vitesse), Bruny Surin (athlétisme), Marie-Andrée Lessard (volley-ball de plage) et Manon Rhéaume (hockey).

Toutes les semaines, ces sportifs de haut niveau tenteront de maîtriser un art du cirque, comme le trapèze, le cerceau, la jonglerie ou le main à main, qu'ils incorporeront dans un grand numéro de variétés. Et qui les jugera? Vous à la maison, de même que Denise Filiatrault, Alain Goldberg (analyste en patinage artistique) et Carmen Ruest, directrice de casting au Cirque du Soleil. Pour coacher ses futurs champions, TVA a notamment recruté Sylvie Fréchette et la chorégraphe Geneviève Dorion-Coupal. Cette compétition s'échelonnera sur deux mois.