La série d'époque Boardwalk Empire débarque dimanche soir à Super Écran auréolée de prestige. D'abord, elle porte le sceau de qualité du réseau HBO, qui a accouché de super émissions comme Les Soprano et The Wire. Ensuite, c'est le grand cinéaste Martin Scorsese qui la coproduit en compagnie de Mark Wahlberg (Entourage).

Sa vedette principale est nulle autre que le brillant Steve Buscemi, un acteur formidable qui dompte des rôles pas toujours évidents. Pour ajouter au prestige, Scorsese a même réalisé le premier épisode de ce Boardwalk Empire, un touffu récit de gangsters d'Atlantic City planté à la veille de la prohibition, en janvier 1920. Et dimanche soir, la série a été sélectionnée à plusieurs reprises dans la course aux Golden Globes.

Visuellement et au plan factuel, la reconstitution historique de Boardwalk Empire est spectaculaire et l'attention aux détails, quasi maniaque. On goûte presque au whisky défendu, on respire les cigarettes Piedmont qui grillent au cabaret de Babette et on se régale de la musique d'époque des Sophie Tucker et Eddie Cantor.

Le hic? En comparaison avec Les Soprano, qui explorait beaucoup plus habilement et intelligemment le crime organisé au New Jersey, Boardwalk Empire souffre un brin. D'abord, Steve Buscemi ne possède pas le charisme et le magnétisme inquiétant de James Gandolfini, alias Tony Soprano, qui a porté le superbe feuilleton mafieux à bout de bras pendant six saisons palpitantes. Comment un gars comme Buscemi arrive-t-il à séduire toutes les paires de jambes qui font le trottoir? On y croit peu.

Et en plus, Steve Buscemi a incarné pendant plusieurs épisodes le cousin de Tony Soprano, Tony Blundetto, qui est mort d'une décharge de gros calibre à la tête. Tout ça est un brin confus.

Malgré ses petits défauts, dont la lenteur à déployer l'intrigue dans les deux premières heures, Boardwalk Empire demeure un produit de grande qualité, fabriqué à grands coups de millions. Aux États-Unis, les critiques télé du New York Times et du Los Angeles Times ont noté que l'action décollait véritablement à partir du cinquième et du sixième épisode. Faudra voir.

L'histoire de Boardwalk Empire, basée sur des faits réels, s'articule autour d'Enoch «Nucky» Thompson (Steve Buscemi), le trésorier à deux faces d'Atlantic City, la capitale des casinos de la côte Est. Nucky s'affiche dans les ligues anti-alcool pour charmer l'électorat, tout en trafiquant illégalement du whisky canadien, l'or liquide en cette période de sécheresse d'alcool. Bref, Nucky est un gangster élégant et affable qui contrôle toutes les activités illégales d'Atlantic City en compagnie de son frère Elias, le shérif de la ville. Les deux frangins se font généreusement graisser la patte, vous aurez deviné.

Dans leur entourage gravite Jimmy Darmody (Michael Pitt), un jeune homme de main ambitieux qui se liera d'amitié avec un certain Al Capone (Stephen Graham), fraîchement débarqué de Chicago. Évidemment, le crime organisé profitera largement de l'entrée en vigueur de la loi nationale interdisant la vente de boisson. Comme dans Les Soprano, les relations entre les différents clans criminels se morpionnera et escaladera, particulièrement celle avec une cellule de New York dirigée par le redoutable Arnold Rothstein.

En parallèle, et de façon plutôt didactique, les scénaristes font défiler tout un pan d'histoire des États-Unis, multipliant les références au «blackface» (du vaudeville où des comédiens blancs se peignaient le visage en noir), au droit de vote des femmes, à l'invention de l'aspirateur électrique et à la Première Guerre mondiale. Ça va, on a compris, il n'y aura pas d'anachronismes dans nos téléviseurs.

La série comporte 12 épisodes d'environ une heure et a été renouvelée par HBO pour une deuxième saison. Si vous aimez l'histoire des années 20 et la lenteur en télévision, vous ne serez pas déçus par Boardwalk Empire, qui démarre dimanche à 22 h chez Super Écran.

Bons départs à la SRC

La SRC a lancé lundi deux nouvelles séries attendues, soit 30 vies de Fabienne Larouche et Penthouse 5-0 de Richard Blaimert. Les deux recrues ont décroché de bonnes notes BBM avec des audiences respectivement évaluées à 955 000 et 921 000 téléspectateurs. À 19 h, l'émission 30 vies a toutefois été battue par Peut contenir des Rachid de TVA et ses 1 230 000 fans. La série la plus regardée de la soirée a été Les Parent (1 385 000) suivie de Yamaska avec ses 1 309 000 fidèles. Le premier épisode des Boys 4 a attiré 1 127 000 personnes et La série Montréal-Québec est remontée à 1 045 000 accros.

Photo: fournie par la production

Boardwalk Empire: un touffu récit de gangsters d'Atlantic City planté à la veille de la prohibition, en janvier 1920.