Si vous disposez d'un peu de temps pendant le congé des Fêtes, quelque part entre deux partys de bureau et une dégustation de Cinzano chez tante Mado, procurez-vous le coffret DVD de la superbe émission The Good Wife. Un truc parfait à dévorer en sirotant des chocolats chauds à la guimauve, dans un pyjama tout neuf, pendant que les chenillettes de la Ville de Montréal arrachent tout sur leur passage.

Hé, ho, avant que vous ne rouspétiez trop, The Good Wife, c'est une série bilingue avec les pistes françaises et anglaises incluses. V la diffuse tous les mercredis à 20h, avec des résultats d'écoute mitigés: à peine 189 000 accros la suivent, contrairement à 438 000 fans pour CSI: NY et 333 000 fidèles pour Le mentaliste.

Pourtant, c'est de la télévision furieusement brillante, bien jouée et hyper captivante. Ici, on peut affirmer que le grand patron de V, Maxime Rémillard, a le pif (et l'argent) pour acheter des produits de qualité comme celui-ci. Alors, revenons-y à cette femme exemplaire. Il s'agit d'Alicia Florrick, interprétée par la glaciale et imperturbable Juliana Margulies, alias l'infirmière Carol Hathaway dans E.R.

Dès les premières minutes de The Good Wife, le scandale s'infiltre avec fracas: le mari d'Alicia, Peter Florrick (Chris Noth, soit Big dans Sexe à New York), patauge dans la prostitution et la corruption. Et comme Peter Florrick est un influent procureur général à Chicago, son histoire juteuse alimente tous les médias, petits, moyens et grands, éclaboussant de façon spectaculaire sa femme et leurs deux ados, Grace et Zach. Une trame qui évoque celle de l'ex-gouverneur de l'État de New York, Eliot Spitzer, aujourd'hui recyclé en animateur sur CNN.

Pour ses crimes allégués, Peter Florrick croupit en prison et Alicia doit reprendre son boulot d'avocate - après 13 ans de loyaux services d'épouse parfaite - dans une firme prestigieuse, où elle redémarre au bas de l'échelle.

Bien sûr, la première question que l'on se pose, c'est: pourquoi Alicia n'a-t-elle pas sacré là son jules infidèle qui l'a humiliée de façon aussi publique? Les ébats extraconjugaux de Peter avec des travailleuses du sexe ont été filmés et mis sur YouTube. Et des photos de lui fumant de la drogue avec une fille de joie ont même été envoyées à son fils Zach dans une mystérieuse enveloppe brune.

Qui voudrait encore d'un homme avec une telle réputation? Comment Alicia arrive-t-elle à soutenir le regard de ses collègues qui la jugent sévèrement parce qu'elle n'a pas demandé le divorce d'un salaud de la sorte?

Voilà où réside l'intelligence de cette série dramatique. Comme dans Damages, mais dans un registre moins intense et confus, rien dans The Good Wife n'est totalement blanc ou noir. Et la relation entre Alicia et Peter est beaucoup plus complexe qu'elle ne le paraît.

Plus on progresse dans les épisodes, plus on comprend pourquoi Alicia, femme de tête, phare dans la tempête, contient cette rage sourde sous ses rangées de jolies perles et ses tailleurs austères.

Et Peter, le conjoint pestiféré, ne nous apparaît jamais comme un dégueulasse, mais plutôt comme un politicien charismatique qui a gaffé et qui tente de payer les pots cassés. Pourrait-il avoir été piégé?

Le personnage le plus fascinant de cette grande oeuvre demeure la cynique Kalinda, une redoutable enquêteuse aux méthodes peu orthodoxes qui s'infiltre dans les vies personnelles de tout le monde, mais qui érige un mur de béton autour de la sienne. Son interprète, la Britannique Archie Punjabi, a d'ailleurs raflé un Emmy pour sa fabuleuse prestation.

Étrangement, la série The Good Wife est coproduite par le réalisateur Ridley Scott, celui qui a notamment accouché des classiques Blade Runner et Alien avec Sigourney Weaver, que j'ai dû voir au moins 75 fois.

Mais cette fois-ci, pas de bombes ni d'effets spéciaux flamboyants. Les bibittes, elles vivent dans la tête de cette femme exemplaire.

Je lévite

Avec Bébé y fait frette dehors du duo Otarie. Ce joli CD grivois, vendu uniquement en ligne, contient une reprise 100% québécoise (et 110% réjouissante) de ce classique hivernal, popularisé par de nombreux crooners dont Dean Martin. Chez Otarie, formé d'Olivier Morin et Audrey PM, on y chante la crème de menthe, le feu de foyer et la cassette de Laymen Twaist. Charmant.

Je l'évite

Le prix ridicule du détecteur de fantômes de Rencontres paranormales. Courriel dans ma boîte cette semaine: le nouveau modèle, baptisé D-Teck 2 - quel superbe jeu de mots pour détecte - , est enfin arrivé! Hourra! On pourra jouer au médium comme Roger Mainville à la télé pour la modique somme de 260,89$ (plus taxes). Ka-ching. Heureusement, le manufacturier planche sur un modèle familial «comportant moins d'options mais à un prix plus alléchant». Tout pour passer un beau congé, non? Esprit de Noël, est-ce bien toi?