C'est parti. À peu près tous les gros joueurs ont sauté sur la patinoire télévisuelle et le calendrier de la saison d'automne 2010 est garni jusqu'aux Fêtes.
Commençons avec Tranches de vie, nouvelle série de vignettes comiques de TVA. Mettons que ça ne deviendra pas un incontournable à la casa Dumas. Ça ressemble à Un gars, une fille, 10 ans plus tard, mais à l'intérieur des maisons de quatre couples différents (et très stéréotypés). Même les transitions entre les sketches évoquent l'esthétique de Guy et Sylvie.
Le quiz Génial à Télé-Québec? Il souffre d'un rythme trop lent: les réponses aux questions ne déboulent pas assez rapidement pour soutenir notre intérêt. Les expériences scientifiques sont bien souvent fascinantes mais le tandem d'animateurs (Stéphane Bellavance, toujours dans la badinerie, et Martin Carli) passe trop de temps à les détailler. Verdict? Bon pour les enfants, pas mal moins pour les parents.
Depuis quatre semaines, Les rescapés nous brasse dans tous les sens. Parfois, c'est dramatique, énigmatique, puis carrément burlesque, pour revenir au genre policier et finir dans le fantastique. Légère confusion. L'auteur Frédéric Ouellet s'est éparpillé dans le ton donné à cette oeuvre ambitieuse.
Dans l'émission de la semaine dernière, nous avons eu droit à un gang de rue latino hyper caricatural, un flash-back d'infirmière de la Seconde Guerre mondiale et un cours de téléphonie cellulaire 101. Autre faiblesse: les indices nous permettant de démêler les liens entre Viateur Bolduc, Charles Boivin, Ben McRae, le mystérieux Chabanel et Thérèse Desbiens n'arrivent qu'au compte-gouttes, ce qui peut devenir exaspérant. Vivement quelques pistes concrètes pour éclairer nos lanternes.
C'est bien d'innover en télé et d'extirper le téléphile de sa zone de confort. Reste qu'il faut nous donner un peu de matériel croustillant, semaine après semaine, pour que l'on revienne visiter la roulotte de la famille Boivin.
Chez Dubois en réalité version 2.0, enfin un peu d'autodérision. Les effets sonores comiques, les allusions à la file d'attente et les bulles qui apparaissent à l'écran (J'ai un droit de regard!) adoucissent le caractère rugueux du chanteur populaire et nous le rendent plus sympathique. Il était temps. Car sa cote de diva avait atteint un niveau désagréable. Mardi soir, on a même vu Claude Dubois se faire raser le poil dans les oreilles.
La présence de Michèle Richard dans l'épisode a aussi ramené le couple Dubois-Miller sur Terre. Car effacer tous les sacres, «ça ne devient plus un show-réalité», a rappelé l'ex-reine de TQS, qui a aussi été la vedette d'une production similaire en 2003.
La controverse a été moyennement payante pour la téléréalité de V: 461 000 fidèles ont dévoré la deuxième tranche, environ 100 000 de plus que pour la première. On est encore très loin des statistiques mirobolantes d'Occupation double.
Du côté de Prozac, que j'aime encore beaucoup, il semble que le côté triste et mélancolique ait pris le dessus sur l'humour plus bon enfant qui allégeait le propos au départ. La scène où Philippe (Patrice Robitaille) buvait son vin dans un vieux verre de la Floride traduisait parfaitement l'état de torpeur dans lequel il est plongé. Bien écrit, bien interprété. Ce Prozac n'a peut-être pas l'effet d'un «vrai» Prozac télévisuel comme 3600 secondes d'extase, par exemple, mais une dose par semaine, moi, ça fait mon bonheur.