Du talent à racheter (et à revendre)!

Vous rotez l'alphabet en langue des signes? Vous jonglez avec des quilles de Labatt 50 vides tout en giguant sur du Manon Bédard? Ou encore mieux: vous poussez des notes si aiguës que seuls les dauphins les entendent?

La chaîne V a besoin de vous - et de vos numéros qui sortent de l'ordinaire - pour sa nouvelle émission quotidienne De zéro à 1000 $: l'échelle du talent, sorte de version actualisée du Gong Show. Trois juges y évalueront les candidats, soit le metteur en scène Yves Desgagnés, qui a accompli le même genre de boulot au Match des étoiles de la SRC, la comédienne et animatrice Mahée Paiement, de même qu'un nouveau visage du petit écran, Nelson Harvey, qui bosse dans l'ombre depuis plusieurs années comme concepteur et dont le sens de la répartie serait légendaire, nous dit-on.

«Ce sera un show rassembleur qui ne sera pas axé sur des questions. On veut autant un jeune violoniste de cinq ans, qu'un numéro de chien savant ou de jonglerie», note le producteur de cette nouveauté automnale, Michel Bissonnette, de la boîte Zone 3.

Malgré ses liens de parenté évidents, De zéro à 1000 $ ne dérive pas d'America's Got Talent du réseau NBC, où trois juges (Piers Morgan, Sharon Osbourne et Howie Mandel) critiquent des performances étranges, émouvantes ou carrément nulles. TVA présente la version doublée de cette production américaine sous la bannière Du talent à revendre, les vendredis à 20 h.

Du lundi au vendredi, à l'intérieur d'un studio qui n'a pas encore été choisi, les trois juges québécois analyseront quatre numéros de variétés et les classeront en ordre, selon leurs qualités artistiques. Le meilleur raflera 1000 $, le deuxième empochera 500 $, le troisième, 250 $ et le pire, un gros zéro. D'où le titre de l'émission: De zéro à 1000 $. Les enregistrements se dérouleront tous devant public, question d'aider les participants à se dégeler.

Ce concept rappelle aussi celui de Que feriez-vous pour 100 piasses?, un segment de trois minutes qui a été inséré dans Sucré, salé de TVA à l'été 2007. «Que feriez-vous pour 100 piasses? faisait beaucoup dans l'insolite. «Notre objectif n'est pas l'insolite à tout prix. Par exemple, la future Céline Dion pourrait passer à notre émission», explique le producteur Michel Bissonnette.

V a commandé à Zone 3 un jeu grand public en prévision d'une case horaire «d'access prime time», selon la bonne vieille expression française, une plage qui s'étend entre 17 h et 19 h. Comme La guerre des clans est confortablement installée à 18 h et qu'Atomes crochus fonctionne très bien à 18 h 30, il serait logique de penser que De zéro à 1000 $ puisse passer tous les jours à 17 h 30.

Si l'aventure du Gong Show 2010 vous attire, visitez le site vtele.ca pour remplir un formulaire. Nous, simples téléspectateurs, on vous jugera en septembre, enfoncés dans nos gros sofas douillets.

Mad Men: c'est demain

Ça fait des mois - voire des années - que les chroniqueurs (coucou!) vous cassent les oreilles avec Mad Men, cette superbe série télé plantée au début des années 60 dans une flamboyante agence de pub de New York. L'attente tire à sa fin, car Télé-Québec amorce demain à 20 h la diffusion en français de cette géniale émission complexe et fascinante.

Et le doublage? Très correct. C'est très franco-franchouillard, un peu à la Beautés désespérées, mais rien qui égratigne notre oreille et notre plaisir.

Uniquement pour la reconstitution historique de l'époque, d'une précision remarquable et d'un goût impeccable, ça vaut la peine de s'enfiler les 13 épisodes d'une heure, malgré l'appel de la piscine ou du chalet.

L'intrigue est tout aussi captivante. Mad Men - le surnom des publicitaires de Madison Avenue de l'époque - raconte les tourments de Don Draper (Jon Hamm), un séduisant créateur publicitaire au passé trouble qui jongle avec sa maîtresse à Manhattan, sa carrière florissante et sa famille en banlieue. Le tout, rythmé par tous les grands changements sociaux qui ont animé les années 60.

En parallèle, on y suit avec beaucoup de finesse l'ascension des femmes en milieu de travail grâce au personnage hyper attachant de Peggy Olson (Elisabeth Moss), une secrétaire naïve qui grimpe les échelons un à un dans cet univers peuplé de machos. Bref, ces Mad Men ne vous ennuieront pas. Satisfaction garantie ou argent remis, comme l'assure la pub.

HD, la suite

Vous avez été nombreux à réagir à la chronique de samedi sur la haute définition (HD), dont les adeptes forment un contingent de plus en plus influent. Alors, voici une fournée toute chaude de statistiques sur le sujet livrée hier par la firme BBM. Selon les estimations les plus récentes, 54 % des foyers canadiens posséderaient présentement un écran HD. C'est énorme. Mais attention: tous les propriétaires de ces appareils sophistiqués n'utilisent pas nécessairement le décodeur leur permettant de visionner leurs émissions en haute définition. Voilà pourquoi le taux de pénétration de cette technologie au pays ne tournerait qu'autour de 25 %.