Un peu de Botox pour atténuer une ride qui sillonne le front, un brin de remplissage au Juvéderm au-dessus de la lèvre supérieure, Caroline Proulx, qui a coanimé La fosse aux lionnes pendant cinq saisons, ne s'en cache pas: elle a recours depuis quatre ans et demi à des soins injectables anti-âge. De façon parcimonieuse, bien sûr.

«Pour corriger une cicatrice, c'est correct. Mais pour une ride du visage? C'est encore perçu comme du jeunisme. Ce sera jugé comme une personne qui veut avoir l'air éternellement jeune. Moi, je vais avoir 44 ans dans un mois. Je ne veux pas avoir l'air de 20 ou de 30 ans. Je veux paraître mon âge. Et je ne veux pas que les gens me disent le lundi matin que j'ai donc bien l'air fatiguée », raconte la blonde animatrice en entrevue.

Caroline Proulx, porte-parole d'une campagne d'information sur le Botox à usage cosmétique depuis janvier dernier, réagissait à la chronique «L'appel du scalpel» publiée dans cette chronique il y a deux semaines. J'y racontais notamment qu'à Hollywood, des agents de casting en avaient soupé des actrices de 30 ans complètement figées - des orteils à la pointe des cheveux - et qu'ils plaidaient pour un retour à une beauté plus naturelle, moins plastique.

«Au départ, moi aussi je me demandais si j'allais ressembler à Nicole Kidman ou Melanie Griffith après les injections. Mais non. On s'entend que ça ne fait pas disparaître les rides complètement. Ça les rend moins creuses. Et il ne faut pas banaliser ce genre d'intervention. C'est très important de magasiner son médecin», note-t-elle.

Dans le showbiz québécois, comme le souligne Caroline Proulx, il existe encore trois grands tabous: dire que l'on est gai, admettre qu'on a la foi (en Dieu) et avouer des injections ou quelques coups de bistouri. «À La fosse aux lionnes, des actrices me parlaient toujours en coulisses qu'elles songeaient à des interventions, mais elles ne voulaient jamais aborder ce sujet en ondes. Après l'émission, elles me demandaient le numéro de mon médecin», se souvient-elle.

Jamais Caroline Proulx n'a subi de pression de la part d'un supérieur pour rajeunir son apparence à l'écran. «Si un patron me demandait ça, il aurait un sérieux problème d'éthique. Et je refuserais le job», tranche-t-elle.

D'une franchise désarmante, Caroline Proulx confie même avoir reçu des injections de Botox aux aisselles afin de traiter un problème de sudation excessive. «Je suais comme un camionneur», dit-elle.

Dominique Bertrand et Nanette Workman ont déjà discuté publiquement des retouches qu'elles ont subies. Sinon, c'est plutôt l'omertà sur cette pratique à laquelle plusieurs vedettes d'ici ont pourtant recours.

Associé à la campagne de Caroline Proulx, le dermatologue Jean-François Tremblay, qui pratique au département de chirurgie oncologique et reconstructive pour les cancers de la peau à l'Hôtel-Dieu de Montréal, reçoît de nombreuses personnalités publiques dans sa clinique privée logée au Sanctuaire à Outremont.

Des gens connus provenant autant du domaine artistique, du milieu des affaires que des sphères politiques. Mais qui, bon sang? Secret professionnel, glisse-t-il. Environ 30 % de sa clientèle se compose d'hommes.

Selon le Dr Tremblay, il est extrêmement rare que des clientes exigent des poitrines dignes du festival des Montgolfières ou des lèvres grosses comme des coussins gonflables. «Le but n'est pas de transformer une personne, mais de rafraîchir son look, de retrouver l'aspect qu'elle avait il y a quelques années. Les gens pensent qu'avec des injections, ils vont ressembler à Meg Ryan. Ce n'est pas ça du tout. Les mentalités à Hollywood et au Québec sont très différentes. En Californie, on aime les grosses voitures, les gros bijoux, les gros seins. Ici, on aime les looks plus naturels, plus conservateurs», décrit-il.

Plus de volume ici, moins de crevasses là, ce type d'intervention cosmétique reste, en fin de compte, un choix personnel (même si, paradoxalement, on veut toujours connaître la liste des adeptes de la seringue). Si le truc injectable fonctionne pour vous, tant mieux. Si ça rate complètement, oulala, ça va mal. Très mal. Car un visage, ce n'est pas comme un jeans. Ça ne se retourne pas en magasin.

Je lévite

Avec le nouveau magazine québécois Baron. Sorte de croisement entre Urbania et Infopresse, Baron aspire à devenir le Monocle québécois avec ses intéressants articles sur les arts visuels, le design, la politique, la musique, les voyages et le monde de la pub. Des soirées thématiques et des produits dérivés suivront bientôt. La version papier sort le 21 mai dans les kiosques de Montréal et Québec. Sinon, il y a le site web au www.baronmag.com.

Je l'évite

France D'Amour coanimatrice d'Affaires de stars à MusiMax. Comme chanteuse, rien à dire contre la rousse musicienne. Mais comme intervieweuse? Ouille. Que de malaises, les amis. Pourquoi la chaîne MusiMax n'a-t-elle pas confié ce boulot à une animatrice professionnelle?