Pas de gym. Pas de salon de bronzage. Pas de provision de légumes congelés Arctic Gardens. Pas assez de lits pour coucher tout le monde (c'est la rumeur qui galope, du moins). Et eau chaude rationnée. Les 15 nouveaux «invités» de la téléréalité Big Brother, qui décolle dimanche à 18 h sur les ondes de V, ne vivront pas dans leur habituel luxe de banlieusard semi-chic.

Côté bouffe, ce n'est guère mieux. Pour bien s'alimenter, les invités de Big Brother - huit filles et sept gars, de 18 à 60 ans - devront gagner des épreuves, sinon ils n'avaleront que du «slop», une mixture chaude de gruau, de jus de tomate et de tofu. Pour y avoir goûté hier après-midi, deux mots pour vous: franchement dégueulasse. Imaginez maintenant que certains «braves» en ingurgiteront peut-être matin, midi et soir. Kampaï!

«Big Brother, c'est une vraie méritocratie», explique le réalisateur de la téléréalité, Frédéric Gieling, qui a guidé hier les journalistes dans les dédales de la maison de Big Brother. Ah oui, on ne dit plus loft, lofteur ou ballottage, mais bien maison, invité et marquage. C'est clair?

Techniquement, la maison de Big Brother de V est en fait l'ancien loft de TQS, toujours en annexe d'un concessionnaire automobile du boulevard Côte-de-Liesse, non loin du magasin Ikea. Et même si la déco a été refaite au complet, vous reconnaîtrez facilement les lieux.

Le vieux jardin a été reconverti en arène aux murs beige et orangé, qui accueillera les nombreux défis physiques et psychologiques lancés aux locataires, euh, pardon, aux invités. En annexe de l'arène, on retrouve l'antichambre, peinte en bleue, et ses quatre chaises rouges pour potentiellement asseoir les quatre invités marqués de la semaine. Comprendre: ceux qui risquent de boucler leurs valises le dimanche soir. Un environnement «étrange et inconfortable», selon la production. La terrasse, encerclée de barbelés comme une cour de prison, a été agrandie. C'est ici que se trouve le fameux spa à remous.

Le salon, son moelleux tapis beige et son canapé rouge cerise ressemblent à un vaisseau spatial, note Frédéric Gieling, qui a participé à la dernière édition de La course destination monde en 1998-1999. Le célèbre escalier en colimaçon du loft a été remplacé par une échelle en métal, question de compliquer les déplacements des participants.

Au sujet des invités de Big Brother, Frédéric Gieling a répété que le groupe, qui comprendra un avocat fiscaliste, un docteur en biologie et plusieurs parents, sera «multigénérationnel et proviendra de tous les horizons». Rien à voir avec la clientèle bronzée de bar et de discothèque qui fréquentait Loft Story. «Big Brother, ce n'est pas axé sur la séduction», insiste Frédéric Gieling.

Dans Big Brother, tout se gagne: un lit, un repas chaud, une douche bouillante. Toutes les semaines, un des invités raflera, au terme d'une compétition, le titre de «numéro un» de la maison, récompense qui lui permettra de «marquer» ses camarades en danger (le fameux ballottage). Mais attention ici: les autres joueurs de la maison se disputeront ensuite «le pouvoir du veto», question de pouvoir modifier les nominations du patron de la maison.

Et comme dans toute bonne téléréalité, les candidats sont coupés de tout pendant 63 jours: télé, musique, livres, web, radio, journaux, montres, portables, etc. Contrairement à Loft Story, le public n'influence aucunement les éliminations. La partie se jouera seulement entre invités. Le rejeté de la semaine sortira dans le talk-show du dimanche (18 h), qui ne durera que 60 minutes. La VJ de MusiquePlus Chéli Sauvé-Castonguay le dirigera, épaulée par l'ex-lofteur Sébastien «Gargamel» Tremblay et Pascale Lévesque, reporter lock-outée du Journal de Montréal, qui bosse maintenant à RueFrontenac.com.

Pas d'animateur pour les quotidiennes de Big Brother, qui passeront du lundi au vendredi à 19 h. Celle du samedi a été logée à 18 h. Le but de toute l'entreprise? Les nouveaux cobayes de V tenteront de mettre la main sur le chèque de 100 000 $ déjà signé au nom du vainqueur.

 

Photo: Robert Skinner, La Presse

Le réalisateur de Big Brother, Frédéric Gieling, pose dans l'arène qui accueillera les nombreux défis physiques et psychologiques lancés aux invités de la maison.