Comme sur le plateau de Denis Lévesque à LCN, on va se dire les vraies affaires ici: la nouvelle cuvée de télé hivernale ne renferme aucun produit du calibre d'Aveux, une superbe série qui a nourri de nombreuses discussions enflammées l'automne dernier (soupir).

Pensez-y 30 secondes: y a-t-il présentement des émissions que vous devez ab-so-lu-ment dévorer sinon vous sombrez dans un délire psychotique que même le Dr Légaré ne pourrait calmer? Moi, pas trop, non. Je rattrape souvent C.A., que j'aime beaucoup, sur Tout.tv. Mais si jamais je rate Trauma, Mirador, Rock&Rolland ou Toute la vérité, bof, sérieusement, je ne m'arrache pas les cheveux en poignées comme Criquette dans Le coeur a ses raisons.

«C'est plate, mais c'est ça», pour paraphraser Kevin Parent dans Mother of our Child. À la limite l'an dernier, la quatrième édition de Star Académie alimentait quelques débats philosophiques du genre: René Angélil a-t-il raison de détester Lady Gaga? Mais cet hiver, c'est le calme plat sur nos ondes. Et ce n'est pas avec La Série Montréal-Québec que le Québec s'enflamme, malgré tous les effort déployés par les Productions J de Julie Snyder et TVA pour mousser leur ligue de garage semi-pro.

Il y a beaucoup trop de joueurs à suivre dans cette télérivalité-là. Et comme personne ne subit l'élimination, le suspense frôle la température de la glace et notre intérêt chute comme le capitaine qui s'enfarge dans un tapis rouge.

Pour Mirador, la qualité varie beauoup de semaine en semaine. L'épisode sur la tuerie dans la compagnie de jeux vidéo a été excellent. Le dernier, sur les mensonges du premier ministre, un peu moins. En même temps, des détails croustillants nous rameutent dans ce cabinet tous les mercredis soirs. Qui l'ex-prostituée Mylène (Évelyne Brochu) fréquente-t-elle dans le dos de Philippe Racine?

Dans Trauma, l'abus de «flash-backs» agace énormément: le visage brûlé de Martine Francke, le chien amoché de la petite Julie Lemieux, l'accident d'auto de Pierre Meilleur, sans compter Laurence Leboeuf qui hallucine son papa en fantôme comme Izzie dans Grey's Anatomy, ça va, on a compris l'intro à la psychanalyse 101. Oui, le passé de tous les personnages a joué un rôle clé dans leur développement socio-affectif et sexuelo-moteur. Merci.

Parlant de télé d'hiver, impossible d'ignorer le plus gros événement de la semaine, soit le passage de notre Céline Dion nationale chez la papesse Oprah Winfrey. En entrevue, la diva de Charlemagne oscille toujours entre deux échelles de langage: le niveau Bombardier, où elle parle pointu, et le niveau Showbiz, où elle donne un bon spectacle avec grimaces et mimiques comprises.

Chez Oprah, c'est le niveau deux  -toujours divertissant, quoique le niveau un est assez rigolo aussi - qui a dominé. Qu'on aime ou non sa musique, Céline Dion est tout sauf ennuyante à la télé, même si elle ne sort que très rarement de son discours anecdotique.

Et des infos anecdotiques, l'interprète en a révélé à la tonne à Oprah: elle vient de s'acheter un Labrador femelle qui s'appelle Charlie et qui a cinq mois et demi, René Angélil était contre au départ, mais c'est lui qui aime plus le chiot aujourd'hui, son fils René-Charles (RC pour les intimes) fréquente une école en Floride où elle s'implique notamment dans les journées pizza. En avez-vous assez? Avouez que c'est étourdissant.

Mais pas plus assourdissant que la voix de bébé qu'a empruntée plusieurs fois Céline Dion pour imiter les conversations qu'elle a avec son chien. Même Oprah a embarqué dans ce jeu vocal. Du calme, les filles. Sinon, on vous met sur un kayak. Destination: loin, loin, loin.

Je lévite

Avec Teen Dream de Beach House. Un CD indie-pop planant, doux, aérien et charmant, parfait pour les dimanches de paresse au lit. Ou pour les soirées au chalet, tard le soir. Vous choisissez.

Je l'évite

Stylo de Gorillaz. Premier extrait très décevant et un peu soporifique pour ce collectif britannique qui a pourtant accouché de bombes comme Feel Good Inc et Dare. Espérons que l'album Plastic Beach (sortie: 9 mars) nous titillera plus.