Cathy Gauthier a encaissé plutôt durement l'annulation de Roxy par la SRC en mars 2009. «Oui, j'étais déçue. C'est certain que tu te sens responsable de l'échec parce que ça s'appelle Roxy et que tu es Roxy», explique l'humoriste de 33 ans avec une franchise qui l'honore.

Puis, quelques mois plus tard, surprise!, la chaîne V a racheté les reprises de la première saison de Roxy, dont Radio-Canada ne voulait plus, et a même commandé une deuxième année de la sitcom que les comédiens enregistrent présentement dans les studios Mel's de la Cité du Havre. «V nous donne plus de liberté d'expression. On se faisait beaucoup censurer à Radio-Canada. À V, on ne sent pas la rigidité radio-canadienne. On nous laisse vivre, on nous laisse créer des choses plus près de la réalité», constate Cathy Gauthier, la blonde et énergique Roxy de la télévision.

Logée les mardis à 21 h, une case bizarre pour un truc aussi léger, Roxy a tout de même tiré à près de 700 000 téléspectateurs malgré la minceur de ses intrigues. «Nous sommes arrivés dans l'ère Mario Clément. Lui voulait une sitcom avec beaucoup d'humour», se souvient Jean-François Léger, qui signe les dialogues de Roxy avec son collègue Jean Pelletier.

La productrice de Roxy, Sylvie Roy de chez Avanti, enchaîne: «Roxy fonctionnait bien. Nous avions des cotes d'écoute similaires à Sophie Paquin».

Mais l'omniprésence de l'humour sur les ondes de la télévision d'État a alors nourri bien des tirs contre la tour. Les questions fusaient: pourquoi catapulter autant de comiques à l'antenne radio-canadienne? Et quand Mario Clément, le directeur général de la télévision de Radio-Canada, a claqué la porte à l'été 2008, plusieurs des émissions qu'il avait plébiscitées quelques saisons auparavant, dont Roxy et Grosse vie (zzz...), ont ensuite disparu des ondes.

Selon Cathy Gauthier, «personne n'a vraiment su ce qui s'est passé. On ne cadrait pas dans ce que Radio-Canada voulait». Bonne nouvelle pour les fans, V a rapidement volé au secours de l'énergique Roxy et de sa coloc dépressive, un peu comme l'avait fait l'ex-TQS en rachetant toute la série Catherine. «Roxy n'était pas allée au bout d'où elle pouvait aller. Nous avons laissé plus de place aux auteurs pour qu'ils aient du fun», soutient le vice-président contenu et création de V, Robert Montour.

Attention, ici. Dans les 14 nouveaux épisodes de 2010, que V lance le mardi 2 mars à 20h, Roxy ne se métamorphosera pas en Cathy Gauthier version vache folle. Comprendre: vulgaire et crue. «Ça reste une série familiale. Ça ne sacre pas dans Roxy», rappelle le coscénariste de la comédie, Jean Pelletier.

Dans une scène captée hier matin dans les décors du bistro à Mike, Roxy traitait un client de «mangeux de marde». «À Radio-Canada, ça n'aurait jamais passé, note Cathy Gauthier. C'est plus facile à jouer, parce que c'est plus vrai.»

Cette insulte, c'est à peu près le truc le plus vulgaire qui sortira de la bouche de la barmaid. Sinon, Roxy croisera enfin son Éric-aux-cheveux-bruns, incarné par le comédien Guillaume Champoux (La promesse, Un monde à part). Eh oui amis lecteurs, pour ceux que ça turlupinait (hum, hum!), Roxy perdra - à 27 ans - sa virginité. Avec un beau boxeur, glisse Cathy Gauthier.

Parmi les nouveaux acteurs qui se joignent à la distribution, notons Gilles Renaud, un nouveau client qui irritera Bob (Louis Champagne), ainsi que Béatrice Picard, qui jouera la grand-mère de Roxy.

Le mot de la fin? «Je suis consciente du show que l'on fait: ce n'est pas Les Invincibles. Mais avec le budget que nous avons, nous faisons des miracles», indique Cathy Gauthier.

SOS hockey!

Julie Snyder a beau répéter que sa Série Montréal-Québec fonctionne bien parce qu'elle surclasse en chiffres BBM les parties du Canadien de Montréal sur RDS, la réalité est tout autre. La télérivalité vedette de TVA n'a pas rempli les promesses qui ont été faites aux annonceurs en début de saison. Dimanche soir, 1 122 000 amateurs (moins que les 1 255 000 de Tout le monde en parle) ont regardé le match entre les amateurs de la métropole et ceux de la Vieille Capitale. Le hic? TVA a vendu ses spots au tarif d'une cote d'écoute de 1,7 million de téléspectateurs. Mais, bon: le Superbowl a brouillé les cartes, il faut l'admettre. Et il faudra surveiller les performances de La série Montréal-Québec sur une période de 10 semaines.

Jeudi dernier, la quotidienne de cette téléréalité axée sur le hockey a attiré 829 000 téléspectateurs, soit près de 600 000 en dessous de ce que TVA avait prévu au départ. Oups. Tout de suite après dans la grille de TVA, Dieu merci! a décroché près du double de Montréal-Québec avec ses 1 533 000 accros.

Lundi soir, La série Montréal-Québec (1 040 000) a été battue par Les Parent (1 260 000). En termes de hockey, pourrait-on parler d'une «slump», d'une mauvaise passe? Les coaches resteront-ils derrière le banc bien longtemps? On jase là.

 

Photo: fournie par Avanti Ciné vidéo

«V nous donne plus de liberté d'expression, dit l'interprète de Roxy, Cathy Gauthier. On se faisait beaucoup censurer à Radio-Canada. À V, on ne sent pas la rigidité radio-canadienne.»