Peut aussi contenir des rires

Heureusement, TVA amorce la diffusion de Peut contenir des Rachid, sa nouvelle production de caméra cachée à la Surprise sur prise, avec l'épisode habilement bricolé autour de l'humoriste Louis-José Houde. Le deuxième de cette série de 10, mettant en vedette l'animatrice Clodine Desrochers, n'est pas très réussi.

Avant de plonger dans le vif du sujet, quelques mots sur le concept de ce projet télé, que TVA a longtemps gardé top secret. Toutes les semaines, l'humoriste Rachid Badouri se glisse dans la peau d'un personnage farfelu et piège, avec la complicité d'une vedette du showbiz québécois, un membre gravitant dans l'entourage de l'invité. En gros, ça ressemble un peu à Punk'd d'Ashton Kutcher et Chacun son tour pilotée par Rémy Girard au début des années 90.

Par exemple, dans le premier chapitre de Peut contenir des Rachid, qui démarre lundi à 19 h contre Virginie, Louis-José Houde s'allie à Rachid Badouri pour mettre en boîte son ami d'enfance, Alexandre Dussault, qui bosse aussi sur sa tournée Suivre la parade.

Les demi-heures commencent sensiblement de la même façon: Rachid Badouri s'assoit sur la chaise de la maquilleuse, qui le transforme à grands coups de pinceaux et de perruques en un personnage créé spécialement pour la série télé. Honnêtement, ces métamorphoses physiques épatent: personne ne reconnaît Rachid Badouri quand il teste la viabilité de son personnage dans la rue, avec du vrai public. Jamais il ne décroche. Il module sa voix, emprunte des accents et bouge différemment. Bref, un travail de pro, qui démontre une grande maîtrise de la comédie.

Pour le sketch de Louis-José Houde, Rachid Badouri se déguise en Johnny Kakou, un humoriste français chiant, baveux, arrogant et imbu de lui-même. Évidemment, c'est Alexandre Dussault qui doit s'assurer que M. Kakou ne manque de rien. Attendez de voir les réactions plus que sincères du piégé quand Badouri et Houde le poussent dans ses derniers retranchements. Très rigolo. Et touchant aussi.

Moins désopilant, par contre, l'épisode dans lequel Clodine Desrochers tente de rouler dans la farine son comptable et ami Jean-François Gascon. Cette fois-ci, Badouri joue un gourou nouvel-âgeux, avec grosse barbe et postiche, répondant au doux nom de Ross Leblanc.

Et l'attrape? Clodine Desrochers souhaite - faussement - investir 25 000 $ dans la compagnie de ce Ross Leblanc, qui embouteille le Chi-Power, un jus dit-on miraculeux. Malheureusement, la situation bascule trop rapidement dans l'invraisemblance pour que l'on y croit vraiment. Et il n'y a pas vraiment de suspense ni de malaise comme dans le gag de Louis-José Houde. Dommage.

Dans les prochaines semaines, vous verrez Pierre Bruneau, Ima, Gilbert Rozon, Pénélope McQuade, Julien Poulin, Michèle Richard et Éric Salvail duper des amis, proches ou collègues. Il paraît que le gag d'Éric Salvail est un des meilleurs. On verra bien.

Rachid Badouri enregistre toutes ses émissions au théâtre National, rue Sainte-Catherine Est, devant un public en délire. Honnêtement, l'énergie qui se dégage des segments d'ouverture, où l'animateur s'amène sur scène en dansant à la Ellen DeGeneres, est contagieuse.

TVA a déjà confirmé son intérêt pour une deuxième saison de Peut contenir des Rachid. La grande question, maintenant: Rachid Badouri réussira-t-il encore à passer incognito après la diffusion de la première année? Pas évident. «Ça élève le défi, c'est certain», note la vice-présidente à la programmation de TVA, France Lauzière.

Par ailleurs, la responsable de la programmation de TVA a admis hier que la première de La série Montréal-Québec a connu des ratés dimanche soir. «Nous sommes très fiers de ce produit, un concept original québécois. C'est sûr qu'il y a des ajustements à faire. L'équipe y voit. On va faire nos devoirs, on va faire le travail nécessaire», souligne France Lauzière.

Situation tout à fait normale pour un concept fabriqué chez nous, en comparaison avec une émission achetée à l'étranger (comme, par exemple, Le banquier) et dont la recette a été testée à maintes reprises, enchaîne France Lauzière. C'est bien vrai.

Malgré la longueur extrême de la télérivalité sportive de TVA, soit près de trois heures, les cotes d'écoute n'ont pas dérougi: 1 846 000 téléspectateurs ont regardé du début à la fin. Précisons toutefois que Radio-Canada présentait un film en même temps (Les 3 p'tits cochons, vu par 493 000 fans) et que Guy A. Lepage et Dany Turcotte rentrent de vacances dimanche soir. Féroce compétition en perspective. Tout de suite avant La série Montréal-Québec, Le banquier spécial Loto-Québec a attiré 1 722 000 curieux. Découverte a rallié 710 000 fidèles à la SRC.

Toujours à TVA, le vrai réseau a procédé à un réaménagement de dernière minute de sa grille de programmation. La nouveauté Toute la vérité, qui devait débuter ce jeudi à 20 h, déménage les lundis à 21 h contre Les boys et C.A. à Radio-Canada. Conséquence: TVA mute Dr House les mercredis à 21 h et Dieu, merci, un brin malmené par Mirador, atterrit dans ses anciennes pantoufles du jeudi à 20 h. «Dieu, merci, c'est le jeudi. Le mercredi n'a pas un feeling de variétés», rappelle la patronne France Lauzière.