Rendons à Fabienne Larouche ceci: le troisième épisode de sa série Trauma a surpassé les deux premiers, plutôt froids, cliniques et désincarnés.

Hé, ho, on s'entend, ici: les docteurs de Saint-Arsène ne se sont pas miraculeusement injecté des doses de cheval de charisme, d'empathie et de joie de vivre, mais leur prêchi-prêcha philosophico-médical a occupé moins de temps d'antenne mardi soir, Dieu merci.

Au risque de se répéter, les séminaires de psychanalyse du Dr Antoine Légaré (Gilbert Sicotte), où il a longuement discouru sur la notion de désir, nous gazent royalement. Même ses étudiants roupillent dans sa classe de maître. Fabienne Larouche raconte beaucoup plus efficacement ses histoires dans l'action, dans l'urgence ou quand un hockeyeur se pointe à l'hôpital avec un tournevis enfoncé dans l'abdomen.

Comme fan de séries médicales, voilà ce qui me branche: des opérations complexes et du suspense: le patient survivra-t-il? Le chirurgien commettra-t-il une bourde irréparable?

L'intrigue tricotée autour de cette star du hockey et de son admirateur semi-psychotique promettait beaucoup. Malheureusement, elle s'est terminée en queue de poisson, avec une tentative de suicide sortie d'on ne sait trop où. Même chose pour l'opération secrète de la fille du mystérieux cheik arabe: un bon filon qui s'est mérité une conclusion trop abrupte.

Par contre, la brèche qui a été ouverte dans la vie personnelle de Sophie Léveillée (Laurence Leboeuf), incapable de se mêler à ses camarades résidents, permet de mieux cerner ce personnage tourmenté. Ça et la révélation de son passé d'anorexique. Assez, par contre, avec les apparitions du fantôme de son papa.

Même chose avec le chirurgien Pierre Meilleur (James Hyndman): enfin nous comprenons d'où lui vient ce caractère détestable: a-t-il causé la mort de son amoureuse dans un accident de voiture qu'il aurait involontairement provoqué?

Dans les sondages BBM, Trauma fonctionne toujours aussi bien: 1 030 000 téléspectateurs ont vu le troisième épisode, contre 858 000 qui ont plutôt opté pour La promesse à TVA. À 20 h, la diffusion des deux premières tranches de Rock & Rolland à TVA a réuni une moyenne de 1 062 000 fidèles, battant par la peau des dents Providence (1 016 000) à la SRC.

Personnellement, c'est Mirador qui m'inquiète. En revoyant les deux premiers épisodes à la maison, que j'avais pourtant adorés en visionnement de presse, tout m'a semblé plus gros, plus caricaturé, plus invraisemblable, plus tiré par les cheveux (ceux de David La Haye, en particulier).

C'est difficile de se forger une opinion juste et éclairée sur une série de 10 ou 13 épisodes en ne voyant que les deux premiers. La qualité fluctue d'une semaine à l'autre. Voilà pourquoi il faut rester à l'écoute jusqu'à la fin.