Avec ses hymnes nationaux rassembleurs, ses chandails d'inspiration vintage, de même que Bergie et Carbo derrière les bancs, La série Montréal-Québec, qui décolle dimanche à 20 h sur les ondes de TVA, se positionne pour devenir l'événement de notre hiver télévisuel.

Vous, allez-vous suivre cette télérivalité, propulsée par deux forces de la télé québécoise, soit Stéphane Laporte et Julie «la démone» Snyder? Chose certaine, le montage serré des 25 premières minutes de l'émission de dimanche, qui suit en détail les étapes du camp d'entraînement des deux formations rivales, donne le goût d'en voir plus. C'est bon signe.

Mais pour bien des télé-spectateurs, j'imagine, tout se jouera cependant sur la glace: si le calibre nous accroche, on y restera. Si le niveau de jeu frise le pee-wee B, on se contentera de nos Glorieux léthargiques, c'est amplement suffisant, merci.

Hier midi, Stéphane Laporte et Julie Snyder ont annoncé trois nouveaux choix au repêchage, qui complètent finalement l'équipe de commentateurs attachés à l'émission: Marie-Claude Savard de Salut, bonjour animera les soirs de matches, donc tous les dimanches, tandis que Pierre-Yves Lord (pour Québec) et Laurence Bareil (pour Montréal) fouineront dans les coulisses et vestiaires à titre de reporters. PY Lord, ex-timonier de Loft Story 6, a bien avisé ses patrons de V qu'il sautait chez le concurrent. Est-ce la fin du quiz Distraction? Mystère.

Autre point intéressant: chacune des deux équipes - les Bleus et les Rouges - a hérité de son propre hymne national original (pas question, donc, de jouer le Ô Canada avant les affrontements). Éric Lapointe chante les louanges de la métropole, tandis que Loco Locass vante les charmes de la Vieille Capitale. La pièce de Loco Locass est plus intéressante, plus riche en vocabulaire et plus poétique. Celle d'Éric Lapointe renferme des mots comme «tattoos, downtown et french». Vous pouvez télécharger les deux hymnes, composés spécialement pour Montréal-Québec, sur zik.ca ou dans la boutique d'iTunes. «Ça nous galvanise de les écouter», note Julie Snyder.

Et pendant les arrêts de jeu, n'espérez pas entendre les Rolling Stones ou les Black Eyed Peas: 100 % de la musique qui jouera proviendra du répertoire francophone. «Avant même la controverse du Centre Bell, c'était clair que toute la musique devait être en français dans les arénas», assure Stéphane Laporte, qui a dressé une liste de plus de 100 titres en français comprenant notamment J'lâche pas et Illégal de Corbeau, ainsi que Salut mon Ron des Cowboys Fringants. «Oui, je pense qu'il peut y avoir de super chansons entraînantes en français», ajoute Julie Snyder.

Voilà un beau contrepoids à la tendance lourde qui consiste à imbriquer des pièces anglophones dans une kyrielle de dramatiques québécoises comme La galère, Les Invincibles, Ni plus ni moi ou Trauma. «J'adore La galère, mais moi, les chansons en anglais (NDLR: dans des séries de fiction en français), ça me rend folle. Je ne comprends pas ça», lâche Julie Snyder. Ah oui, Marc Déry signe aussi la musique originale de tout ce projet.

Dimanche soir, tout de suite après Le banquier, vous verrez le processus de sélection qui a réduit le nombre de hockeyeurs amateurs de 10 000 à 32. Les maires Gérald Tremblay et Régis Labeaume participeront à ces cérémonies d'ouverture. Il n'y aura pas de partie comme telle, mais seulement une fusillade amicale. Notez que La série Montréal-Québec aura la patinoire totalement libre, puisque Tout le monde en parle ne reprend les ondes que le 31 janvier. Les cotes d'écoute de TVA vont exploser, c'est clair.

Le Colisée de Québec abritera le tout premier match de la série (31 janvier), les autres se dérouleront au pavillon de la Jeunesse. À Montréal, c'est à l'auditorium de Verdun que les fans hurleront. Le calendrier de Montréal-Québec comprendra huit parties, que TVA diffusera comme à RDS ou dans le bon vieux temps de La soirée du hockey avec analyste (Yvon Pedneault), descripteur (Pierre Rinfret) et arbitre (Ron Fournier). Les trois périodes ne dureront cependant que 15 minutes chacune. Et en cas d'égalité, pas de prolongation, mais plutôt des tirs de barrage.

Chacun des membres de l'équipe championne remportera 10 000 $, les perdants en empocheront la moitié moins. À la fin du calendrier, le meilleur joueur du tournoi collectera un chèque de 50 000 $.

Dans les extraits vus hier, Bergie s'annonce beaucoup plus coloré que Carbo en échappant plusieurs sacres bien gras. Du genre: «L'important, c'est de gagner, ostie!»

Et question, en terminant: quelle musique les filles de La série Montréal-Québec font-elles résonner dans le vestiaire pour se motiver? D'amour ou d'amitié de Céline Dion (deux minutes de punition pour avoir déconcentré l'adversaire!).

Le banquier domine (bis)

Encore une fois, Le banquier de TVA a dominé l'écoute télé de dimanche soir avec ses 1 489 000 fidèles. L'entrevue qu'a accordée Céline Dion à Michel Jasmin (pour sa 1000e émission) a récolté une audience chiffrée à 1 263 000 personnes. Du côté de Radio-Canada, petite soirée avec 609 000 adeptes pour Découverte et 336 000 téléspectateurs pour l'émission spéciale de Bons baisers de France/La Presse.

 

Photo: François Roy, La Presse

Michel Bergeron et Guy Carbonneau sont les entraîneurs qui s'affrontent dans La série Montréal-Québec, qui décolle dimanche à 20 h sur les ondes de TVA et qui semble en bonne position de devenir l'événement de notre hiver télévisuel.