Les têtes d'affiche de Radio-Canada, V et Télé-Québec agripperont-elles enfin un joli trophée Artis, un honneur réservé 95 % du temps aux stars de TVA? Avec le remaniement complet du système de votation qui propulse le gala vedette de TVA, leurs chances grimpent. Énormément.

Assisterons-nous - enfin - à une vraie grande fête populaire de la télévision sans distorsion du vote et sans apparence de favoritisme envers les étoiles de la galaxie Quebecor? Et les résultats de la soirée deviendront-ils un peu moins prévisibles? On l'espère. Surtout que le gala Artis - que Les Grandes Gueules animeront le 25 avril - fêtera ses 25 ans.

Chose certaine, TVA a bien entendu les critiques qui dénonçaient un biais dans la collecte des données: fini le vote dans les beigneries Tim Hortons et fini l'impression de coupons de participation dans Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec.

Seul un gros sondage, que réalisera Léger Marketing auprès de 6000 téléspectateurs francophones, déterminera les noms des personnalités chouchous du petit écran.

À titre de comparaison, pour un coup de sonde politique, Léger consulte généralement entre 1000 et 2000 personnes avec une marge d'erreur très réduite.

En fait, le choix des vainqueurs dans 13 des 15 catégories du gala Artis découlera directement du sondage de Léger Marketing. Pour les deux autres, soit les personnalités masculine et féminine de l'année, TVA ouvrira les lignes (et le site web galaartis.com, hébergé sur une plateforme indépendante de Canoë) uniquement pendant la cérémonie pour couronner les gagnants. Un peu comme à l'ADISQ, où le public détermine la chanson populaire de l'année dans une fenêtre d'environ deux heures.

«Nous sommes encore convaincus que notre processus était correct. Mais il restait encore un doute», indique la porte-parole de TVA, Nicole Tardif. Dans cette refonte, Quebecor largue aussi la promotion du vote dans les différentes branches de son empire médiatique, afin de s'assurer que tous les nommés des autres chaînes démarrent la course aux Artis sur un pied d'égalité avec les visages de la maison. Autre bonne nouvelle.

Pour la sélection des finalistes, le processus ne bouge pas: un premier sondage mené auprès de 2000 répondants établira les noms des quatre artistes les plus populaires dans chacune des catégories. Léger Marketing soumettra ensuite la liste des finalistes à 6000 autres personnes, note Christian Bourque, vice-président à la recherche de la firme de sondages.

Toujours à TVA, le réseau a annoncé hier qu'il s'intéressait à une deuxième saison du Gentleman. Quant à la comédie Tranches de vie, censée débuter au printemps, elle a été reportée à l'automne pour «des raisons budgétaires». Il s'agira de la seule nouveauté en fiction inscrite dans la grille de septembre de TVA. Pauline Martin, Raymond Bouchard, Emmanuel Bilodeau, Édith Cochrane, Jean-Michel Anctil ont décroché des premiers rôles dans Tranches de vie, une série de vignettes sur la vie de couple.

Les Boys 3, prévisible

Vous les connaissez bien, donc pas besoin de vous présenter la gang des Boys, qui reprend les ondes de Radio-Canada le lundi 4 janvier, à 21 h, pour une troisième année. Si vous n'avez pas aimé les saisons précédentes, vous n'accrocherez pas plus aux intrigues burlesques et prévisibles de ce nouveau chapitre. Si, au contraire, vous avez adoré, les nouvelles aventures de Stan et ses stars - de la patinoire - vous décrocheront des sourires tout l'hiver.

On s'entend, la subtilité n'a jamais vraiment régné dans cet univers où les gags, mitraillés à la chaîne, reposent sur une trame narrative plutôt simple. Encore ici, rien n'a changé: les personnages lâchent quelques répliques très drôles, mais la sauce qui unit toutes ces blagues est un brin, comment dire, fade. L'an dernier, les gars se motivaient pour leur tournoi à Las Vegas. Cette année? Les auteurs explorent leur intimité, leur vie personnelle, d'où la présence plus importante des personnages féminins comme Claude (Diane Lavallée), Valérie (Mahée Paiement), Josiane (Pascale Montpetit) et Marie (Bénédicte Décary), l'ex-copine de Mario (Patrick Labbé).

Déception: le personnage de Stan (Rémy Girard) s'éclipse «en voyage aux États-Unis» pendant une bonne partie de la saison. Raison? L'acteur tournait deux films pendant les enregistrements des Boys et son horaire débordait. C'est donc Marcel (Luc Guérin) qui dirige les troupes. Mais un putsch, fomenté par Gerry (Pierre Verville), se dessine à l'horizon. Suspense.

Sylvie Léonard incarne le seul nouveau visage des Boys 3, une dénommée Loraine, qui fera battre le petit coeur de Bob (Marc Messier). Parlant de Bob, après le succès de son émission de télé Dans le chaudron, il revient au petit écran à la barre de Monsieur BBQ, consacrée, roulement de tambour, à la cuisine au barbecue. Autre truc rigolo: le truculent chirurgien plastique campé par François Papineau deviendra un Boys à temps plein.

Si certaines blagues visent dans le mille, reste que d'autres ne volent pas très haut. Comme, par exemple, cette allusion au resto chinois «Wing&Noune», qui sert d'excellents «dumpings». Dumpings comme dans... La pognez-vous? Aïe.

Avec une moyenne de 1 217 000 téléspectateurs l'hiver passé, Les Boys demeure l'oeuvre de fiction la plus populaire de la SRC. Pas étonnant qu'une quatrième saison se bricole présentement. «On n'enlève pas des ondes une série qui marche», tranche le directeur des dramatiques de Radio-Canada, André Béraud.

Quelques nouvelles de la grande tour, en terminant: fans de Tout sur moi, vous devrez patienter jusqu'à l'automne pour renouer avec Macha, Valérie et Éric. Quant à Musée Eden, la nouvelle série historique mettant en vedette Laurence Leboeuf et Mariloup Wolfe, sa diffusion est prévue en mars.

 

Photo: PC

C'est grâce à un sondage que réalisera Léger Marketing auprès de 6000 téléspectateurs francophones, que seront choisis les personnalités chouchous du petit écran, ce qui pourrait causer certaines surprises. L'an dernier, Patrick Huard et Guylaine Tremblay avaient été consacrés «personnalités de l'année».