Alors, c'est comment Ni plus ni moi, la nouvelle comédie romantique que Séries + catapultera en ondes le mercredi 6 janvier à 20 h? C'est léger, amusant, divertissant et frais.

Par contre, l'intrigue de cette minisérie de Sphère Média (Providence, Sophie Paquin) met du temps à décoller et les six épisodes de 60 minutes auraient gagné à être scindés en 12 tranches de 30 minutes. Il ne faut pas blâmer la scénariste Sylvie Bouchard (Cauchemar d'amour, Un gars, une fille) pour cette décision: elle a bricolé son histoire pour qu'elle se déploie en demi-heures. C'est la chaîne Séries + qui a exigé une refonte en épisodes d'une heure. Voilà pour la mécanique.

Et ça raconte quoi Ni plus ni moi? La minisérie tourne autour d'un couple BCBG, fin trentaine, formé par Marc-Antoine (Emmanuel Bilodeau) et Isabelle (Hélène Florent). Lui bosse comme conseiller dans une firme de marketing qui sonde les goûts des consommateurs sur une batterie de produits d'épicerie. Elle, fille de diplomate, gagne sa vie comme directrice artistique en publicité.

Dans le premier épisode, les deux tourtereaux flanchent pour une superbe maison à 887 000 $, assez spacieuse pour héberger leur future marmaille. Le hic, c'est que le patron de Marc-Antoine songe à le rétrograder. Raison: Marc-Antoine mène une vie de petit bourgeois, a perdu son pif et ne connecte plus avec le vrai monde.

Pour renouer avec les valeurs des gens dits «normaux», bref monsieur et madame Tout-le-monde, Marc-Antoine se dégote un boulot de cuisinier dans un casse-croûte planté au coeur d'un quartier populaire. Vous devinez la suite: il s'enfoncera dans une série de quiproquos, conséquence de la double vie qu'il mène, et amorcera un questionnement sur le sens de sa vie. Rien de moins.

Les personnages secondaires qui gravitent autour du couple sont savoureux. Monique Miller campe avec aplomb la mère d'Isabelle, une divorcée cassante, snob, méprisante et aigrie. Un joli rôle pour cette grande dame.

Sylvie Moreau, toujours impressionnante dans des situations comiques, se glisse dans la peau de la graphiste Elizabeth, amie et collègue flyée d'Isabelle. En serveuse de casse-croûte et mère monoparentale, Édith Cochrane épate dans un rôle (Josée) qui aurait pu facilement sombrer dans la caricature. Luc Senay incarne son patron Denis, propriétaire du snack-bar et d'un commerce d'électroménagers.

Avec sa musique folk anglophone et sa réalisation nerveuse et allumée signée Jean-Philippe Duval (États-humains, Dédé à travers les brumes), Ni plus ni moi se donne parfois des airs de La galère. L'impression s'accentue quand on assiste à des scènes mettant en vedette Hélène Florent et son meilleur ami Guy, joué par Jeff Boudreault. On a quasiment l'impression de voir Steph et Jacques.

Mais, bon. Reste que Ni plus ni moi est un produit de qualité, bien emballé, bien joué. La faiblesse, c'est un peu son scénario, prévisible et rempli de bons sentiments. Combien de temps avant que Marc-Antoine ne réalise que sa vie rêvée de richard est creuse et peu stimulante? Combien de temps avant que la serveuse esseulée du casse-croûte en pince pour le nouveau cuisinier-plongeur? Combien de temps avant que la vie secrète de Marc-Antoine ne lui éclate au visage?

C'est fini pour Sophie

Malik ou David? La raison ou la passion? C'est ce soir (21 h) que la belle Sophie Paquin se branchera, quand Radio-Canada diffusera le tout dernier épisode de cette pétillante comédie dramatique. Après quatre saisons essoufflantes à l'antenne, l'auteur Richard Blaimert a choisi d'y mettre un point final. Comprendre: non, malgré vos supplications, il ne pondra pas une cinquième saison des Hauts et des bas de Sophie Paquin.

«Sophie Paquin a été le projet le plus important de ma carrière. Mais l'écriture de la quatrième saison a été difficile, notamment au chapitre de la réinvention. Sophie amoureuse, dans une relation stable, c'est moins percutant que Sophie qui passe d'un gars à l'autre», détaille Richard Blaimert.

Et soyez rassurés: l'auteur scellera en 60 minutes la destinée de tous les personnages, dont Estelle, Loulou, Roch, Mélissa, Barbara, Damien, Gisèle, Mme Théberge et Martin, et attachera toutes les ficelles pendantes. «Sophie va prendre une décision de coeur. Et ce n'est pas un choix facile», glisse Richard Blaimert.

Si Sophie Paquin nous fera un dernier clin d'oeil ce soir, Estelle et Loulou risquent de bientôt réapparaître à la télé dans Penthouse 5-0, une comédie centrée sur ces deux personnages excentriques. Le titre réfère à un appartement qu'Estelle Poliquin (Élise Guilbault) et Louise Nantel (Isabelle Vincent) partageraient en colocation. Le 5-0, c'est un clin d'oeil à Hawaii 5-0 et à la cinquantaine qu'elles s'apprêtent à traverser.

Après la France, où la série a été doublée pour une possible présentation sur France 2, au tour de l'Italie de craquer pour Les hauts et les bas de Sophie Paquin. «L'Italie a acheté une version doublée. La Pologne est intéressée à refaire la série. Malik habiterait alors à Londres. Et il y a aussi de l'intérêt du côté de la Grèce», énumère Richard Blaimert, qui incarnera encore son propre rôle - celui d'un auteur - dans l'ultime épisode de Sophie Paquin.

Série sur Raymond Malenfant

Séries + a confirmé hier qu'elle programmera à l'hiver 2011 une minisérie de fiction de quatre heures sur le célèbre homme d'affaires Raymond Malenfant, ex-propriétaire du Manoir Richelieu où s'est déroulé un dur conflit de travail en 1986. Le conjoint d'une employée en grève, Gaston Harvey, y avait laissé sa vie après une arrestation musclée.

C'est Claude Paquette (Willie) qui signera les dialogues. La production de la minisérie a été confiée à Avanti et Orbi XXI. Aucun comédien n'a encore été contacté pour camper le controversé personnage.

 

Photo: Martin Chamberland, La Presse

Ni plus ni moi tourne autour d'un couple BCBG, fin trentaine, formé par Marc-Antoine (Emmanuel Bilodeau) et Isabelle (Hélène Florent, à gauche). Édith Cochrane, à droite, fait également partie de la distribution.