C'est fini, les amis. Terminé. Ciao. Kaput. Le feuilleton Gossip Girl a perdu son précieux et estimable «buzz», si l'on se fie aux médias new-yorkais.

Le buzz, pour une émission de télé, c'est capital. Vital, même. Si plus aucun ado branché ne «tweete» sur votre série, si plus personne n'enfile les serre-tête de Blair Waldorf ou si les boulimiques de culture pop d'Entertainment Weekly vous ignorent, alors là, vous êtes bien cuits.

Pour Gossip Girl, dont la troisième saison a démarré cet automne, l'ajout à la distribution de la popstar Hilary Duff et le «controversé» baiser de Chuck Bass avec un garçon n'ont aucunement titillé la blogosphère. Rien. Nada. Cette indifférence pourrait sonner la fin des aventures de B, S et Little J dans le Upper East Side, un peu comme c'est arrivé avec The O.C., une autre création de Josh Schwartz qui a connu un départ canon avant de se dégonfler comme une vieille baudruche.

Selon un spécialiste des tendances cité par le Daily News de New York, «Gossip Girl est comme Twitter: quand ils l'ont découvert, les gens n'arrêtaient pas d'en parler. Aujourd'hui, l'attrait s'est complètement évaporé».

Aux États-Unis, le buzz enveloppe présentement Glee, une création de Fox qui allie chanson, danse et comédie. Les chansons interprétées par les acteurs de la série trônent au top du palmarès iTunes. Et ses vedettes tapissent des pages et des pages de magazines.

Autre série américaine qui a vu son buzz ratatiner: Ugly Betty (Chère Betty, en version française). À ses débuts, en 2006, environ 11 millions de téléphages se branchaient sur ce soap coloré s'articulant autour du vilain petit canard Betty Suarez, parachutée dans l'univers chatoyant de la revue Mode.

Trois ans plus tard, Betty et ses broches bleutées en arrachent dans les sondages. Solution pour faire frétiller les fans à nouveau? Une métamorphose pour le personnage pivot (et adios le poncho).

Selon le Wall Street Journal, le réseau ABC et le scénariste en chef Silvio Horta ont testé divers looks plus sophistiqués pour Betty auprès d'un groupe cible de 2000 téléspectateurs. Ils leur ont montré des clips où Betty, normalement habillée comme la chienne à Jacques, apparaît moulée dans des vêtements griffés.

Le groupe a notamment craqué pour un blazer bleu poudre, des escarpins Lanvin jaune citron et des capris noirs. Résultat: Betty les portera à la télé. Cette transformation, essentielle au rebondissement de la comédie, a été planifiée sur une période de plusieurs mois.

Car en télé, le moindre détail peut tuer une série. Dans Mad About You, le couple-vedette, joué par Helen Hunt et Paul Reiser, a toujours vécu sans enfant dans un grand appartement de New York. Le jour où la cigogne est enfin passée chez Paul et Jaime, à la fin des années 90, les fidèles ont déserté en masse, ce qui a automatiquement mené à l'annulation de la sitcom.

Quand William Petersen, alias Gil Grissom dans CSI, a annoncé son départ de cette série-vedette, CBS a immédiatement testé la popularité d'un nouveau personnage, le Dr Raymond Langston, incarné par Laurence Fishburne. Le groupe test l'a adoré. Et le Dr Langston a été incorporé aux intrigues. Aussi simple que ça.

Après des mois de recherche, les bonzes d'ABC ont également convenu que Betty perdra sa quincaillerie buccale, qu'elle taillera ses épais sourcils et qu'elle débroussaillera sa chevelure crépue. Le public embarquera-t-il dans cette glamourification extrême? Attendons de voir ce que le sondage donne. C'est ça, la nouvelle norme.

Je l'évite

Les pubs de Noël. Amis commerçants (oui, toi Canadian Tire et toi aussi Choix du Président), pourriez-vous, de grâce, nous accorder au moins une semaine de répit après l'Halloween avant de nous bombarder avec vos réclames qui font ra-pa-pam-pam?

Je lévite

Avec la musique des Fêtes. Au moins, nous pourrons bientôt ressortir nos jolis CD de Maryse Letarte (Des pas dans la neige) ou celui du Hôtel Café (Winter Songs) en regardant tourbillonner des flocons moelleux, bien emmitouflés devant un gros feu de foyer.