On les aime un peu, beaucoup (et presque passionnément) les parodies de Marc Labrèche à 3600 secondes d'extase. C'est du bonbon télévisuel. C'est une dose hebdomadaire de bonheur concentré qui arrache des éclats de rire même après trois, quatre ou 10 visionnements sur le site de Radio-Canada ou sur YouTube pour les fans qui se sentent délinquants.

Sa caricature du Banquier, catapultée en ondes jeudi soir, a été délicieuse et n'a jamais sombré dans la méchanceté plate et bête. Voilà une des grandes forces du talentueux Labrèche: il se moque des vedettes du showbiz québécois, sourire en coin, sans jamais les saucer dans la boue jusqu'au cou. Bon, il y a sans doute eu quelques grosses égratignures ici et là, mais rien de comparable à ce que Rock et Belles Oreilles pouvait bricoler dans ses années les plus grinçantes.

«En général, les gens parodiés sont plutôt contents, ils sont flattés. Sur 12 personnes, je dirais qu'il n'y en aurait qu'une de frustrée», note le concepteur, scénariste et coproducteur de 3600 secondes d'extase, Marc Brunet, qui pond la majorité de ces sketches savoureux. Rafaële Germain contribue aussi à leur écriture.

Personnellement, des vignettes comme le Slap Chop, le Sham Wow, Six dans la cité, Pyramide avec les chefs des partis au fédéral, Le confident de Louise Deschâtelets, La guerre des clans et toutes les apparitions de la rrroucoulante Monique Jérrrôme-Forrrget, j'en dévorerais une heure complète tous les jeudis soirs. Pas vous?

Mais comme l'équipe de 3600 secondes d'extase dispose d'un budget limité et que ces vignettes prennent beaucoup de temps à mettre en boîte, il faut en restreindre le nombre. Seulement pour Le banquier, Marc Labrèche a enfilé les robes (du Château?) de huit beautés différentes, dont Marie-Noune, Safoulia, Brenda-Lee et Raymonde, en plus de chausser les talons hauts vertigineux de Julie Snyder. C'est donc neuf personnages qu'il a campés pour un segment d'à peine cinq minutes. Les autres beautés ont été clonées et ajoutées électroniquement à l'image en post-production.

«Pour les parodies d'émissions, il y a un très bon buzz. Le lendemain de l'émission, elles se retrouvent systématiquement sur YouTube», remarque Marc Brunet.

C'est avec sa réinterprétation de Curieux Bégin, sortie en novembre 2008, que Marc Labrèche a allumé le web et déclenché un phénomène de culture populaire. Un an plus tard, ce sketch fait encore jaser: un verre de vino quelqu'un? Je suis comédien.

Jeudi soir, Labrèche ramènera Dora l'exploratrice un peu trash (devenue Dona la culturiste pour des raisons légales), Jean-Luc Mongrain, l'émission Enquête de Radio-Canada et Tout le monde en parle avec les trois candidats à la mairie de Montréal. Également dans les cartons de 3600 secondes d'extase pour les prochaines semaines, un sketch sur Salut, Bonjour. Selon Marc Brunet, Monsieur Showbiz ne réapparaîtra plus dans l'émission, le filon ayant été épuisé.

En incluant les gens qui l'enregistrent pour la consommer plus tard, 3600 secondes d'extase a intéressé 378 000 personnes depuis son retour en ondes cet automne.

Maintenant, pour clore le chapitre Julie Snyder, sachez qu'elle a accordé une entrevue fort intéressante à Marie-France Bazzo la semaine dernière, que vous pouvez voir sur le site de Bazzo.tv. C'est dans le tout premier bloc de l'émission.

Le banquier de la démone blonde demeure l'émission la plus populaire du petit écran québécois: 2 043 000 fans étaient au rendez-vous dimanche soir. Quant au combat de coqs entre Tout le monde en parle et Occupation double 6, il se resserre. Guy A. Lepage a conservé l'attention de 1 389 000 téléspectateurs pendant 2 h 25, ne l'oublions pas, tandis que les bronzés d'OD ont captivé 1 550 000 amateurs de rapprochements et de coups de chaleur.

À Tout le monde en parle, Élise Guilbault, une de nos grandes actrices, a dû trouver sa soirée très longue, constamment interrompue par un Stéphane Rousseau qui a raté plusieurs belles occasions de se taire. Pourquoi personne n'a-t-il osé lui couper le sifflet? Pendant les sujets plus sérieux de Tout le monde en parle, la règle élémentaire de politesse aurait été d'écouter attentivement sans tenter de ramener les projecteurs sur soi, non? Espérons maintenant que Stéphane Rousseau n'abusera pas de sa carte chouchou s'il poursuit sur cette lancée un brin déplacée.

Quant à la téléréalité vedette de TVA, tournée en République dominicaine, elle a enfin décollé dimanche avec des crises de larmes incompréhensibles (allô Marie-Ève!), des clans qui ont divisé la villa des filles (les rejets contre les populaires) et le renvoi de l'ennuyant Philippe. Combien de temps maintenant avant qu'Alexe ne quitte d'elle-même cette aventure paradisiaque?

 

Photo: Radio-Canada

Dominique Chaloult, qui a dirigé le secteur des variétés de la SRC pendant cinq ans et piloté la diffusion de nombreuses émissions, dont 3600 secondes d'extase (animée par Marc Labrèche, notre photo), agira comme présidente de La Boîte de prod.