Crachons le morceau tout de suite: oui, La galère 2, c'est excellent. C'est même meilleur que la première saison, que Radio-Canada a diffusée - ça fait un bail - à l'hiver 2007. Voilà, c'est dit, c'est écrit.

En se fiant aux deux premiers épisodes décapants qui ont été montrés aux journalistes-qui-couvrent-la-télévision hier, un constat s'impose: le personnage de la vilaine Claude (savoureuse Anne Casabonne) vole le spectacle. C'est dans la bouche de cette mère dénuée d'empathie que l'auteure Renée-Claude Brazeau a glissé les répliques les plus assassines, les plus comiques et les plus saisissantes.

À sa nouvelle flamme, le riche François (Patrice Godin), Claude balancera: «T'as couché avec assez de navets pour avoir un jardin communautaire.» La Claude sacrera aussi après la marmaille (Lou, ostie, tu m'arrêtes ça tout de suite!), en plus de leur «flipper» le majeur. Et, silence!, je n'en révèle pas plus, question que vous savouriez pleinement cette Galère pétillante et étourdissante.

Pour nous replonger dans le bain, Radio-Canada rediffuse la finale de la première saison le lundi 7 septembre à 21 h. Les nouvelles aventures démarrent la semaine suivante.

Côté intrigues, Renée-Claude Brazeau reprend exactement là où elle nous a cruellement abandonnés il y a deux ans et demi. Isa (Geneviève Rochette) dévoile enfin le secret qui enveloppe la naissance du petit Sam. Son époux Jacques (Jeff Boudreault) le digérera très mal. Incapable de concilier boulot et famille, la belle Isa craquera, ce qui soutirera, autour d'un verre de vin, une confidence très peu politically correct à ses trois copines: «Élever nos enfants? On laisse ça à la garderie et à l'école, pauvre toi!»

De son côté, la naïve Mimi (Brigitte Lafleur) déterre des infos bouleversantes sur son amoureux voleur de bijoux (Pierre-Luc Brillant). Steph (attachante Hélène Florent) en pince encore pour le premier ministre Marc (Denis Bernard), mais leur histoire se complique. Sans le sou, Steph vendra même des encyclopédies Britannica par téléphone. Quand ça va mal.

Cette nouvelle Galère respire la modernité avec ses références au B'nai Brith, à Loft Story, au BlackBerry, à Carla Bruni, à La Senza ou au iPod. Un écueil qui a judicieusement été évité? La rupture de ton. Pas évident de passer des scènes hyper burlesques (attendez de voir où Claude frottera la brosse à dents de François) aux lourds échanges entre Hugo (Pierre-Luc Lafontaine) et son père Michel (Daniel Parent).

Dans cette Galère 2, les transitions s'exécutent sans que le téléspectateur ne ressente de décalage inconfortable. Chapeau. C'est précisément sur ce point que Les soeurs Elliot en ont arraché à TVA.

Seul point négatif: l'obsession maladive de Mimi pour Sainte-Rose, qui gruge beaucoup trop de temps. Heureusement, Isa, Mimi, Claude et Steph n'ont pas été javellisées et essorées à la rectitude politique. Steph fume encore à l'écran et Claude plantera même la fille d'Isa dans une poubelle à recyclage pour la punir.

À l'écriture, Renée-Claude Brazeau a aiguisé ses dialogues, vifs, contemporains et précis. Oui, ses filles parlent très vite et on en perd parfois des bribes. Mais, bon. C'est ce qui confère à la série un aspect chaotique sympathique. Ça et les gamins qui hurlent tout le temps.

Au fil de la saison, de cinq à six nouveaux personnages apparaîtront, dont le nouvel amoureux de Steph, qui roulera jusqu'à elle au deuxième épisode. Vous comprendrez pourquoi. Et le combat de La galère contre Lance et compte? «On n'a pas peur», réplique la coproductrice de La galère 2, Josée Vallée, de chez Cirrus.

Bon départ de V

Les nouvelles émissions de la chaîne V ont suscité beaucoup de curiosité. Lundi soir, la première de La guerre des clans, dans une mouture 2.0 étonnamment dynamique et rafraîchissante, a intéressé 329 000 téléspectateurs. À 18 h 30, la version québécoise de Wipeout a rivé 557 000 amateurs à leur poste de télé. À 19 h, 452 000 fans ont visionné Le mur de Benoît Gagnon, qui a même chauffé Les squelettes de Patrice L'Ecuyer (537 000). Mardi soir, les chiffres de V n'ont pratiquement pas bougé: 348 000 fidèles pour La guerre des clans, 454 000 téléspectateurs pour Wipeout et 430 000 téléphiles pour la sitcom Bienvenue aux dames de Peter MacLeod.

Femmes au foyer

La productrice Anne-Marie Losique a mis le grappin sur les droits d'adaptation d'une téléréalité qui électrifie les audimètres chez nos voisins américains: The Real Housewives. Concept? Très simple. Des caméras épient des femmes très riches, souvent botoxées, blasées et soufflées au collagène, qui vivent dans des palaces de banlieues aisées. Des éditions de Real Housewives ont déjà été tournées à Orange County, New York, Atlanta et au New Jersey. Le défi d'Anne-Marie Losique? Convaincre ces femmes de la haute de Mont-Royal, Outremont, Sillery ou Rosemère d'ouvrir les portes de leurs McMaisons aux téléspectateurs québécois. Pourquoi le feraient-elles? Elles ne manquent pas de fric. Ne reste que l'attrait de la gloire et la célébrité, peut-être. Quoique.

 

Photo: Radio-Canada

La galère 2