Isabelle Racicot pense qu'elle a la face «un peu enflée» en raison du vin rouge qu'elle a bu et du gâteau qu'elle a engouffré ce week-end. Mitsou a englouti un «cheeseburger-frites» et acheté des sandales Birkenstock en cuir verni. Alexandra Diaz trouve que Dany Turcotte ressemble à Stephan Bureau avec ses cheveux rasés.

Voici une juteuse grappe d'infos - toutes du domaine public - glanées sur Twitter, le réseau social pour lequel craquent toutes les stars de Hollywood, New York et, à une échelle plus réduite, Boucherville.

 

Question, ici: pourquoi nos étoiles du showbiz, qui tapissent déjà tous les magazines à potins, remplissent les ondes radiophoniques et garnissent notre petit écran 24 heures par jour, envahissent-elles ce nouvel espace médiatique où elles gazouillent en moins de 140 caractères?

Aux États-Unis, la popularité fulgurante de Twitter s'explique facilement: malmenées par les tabloïds, les Britney Spears et Lindsay Lohan y démentent des rumeurs (non, je ne suis pas anorexique!) ou y corrigent des erreurs publiées dans le Us Weekly (oui, je fréquente toujours Samantha Ronson!). Bref, ces stars contrôlent mieux leur image publique, qui n'a plus à passer par le filtre habituel de la radio, de la presse écrite ou de la télévision.

Vous ne lirez jamais sur le Twitter de Mischa Barton des trucs croustillants comme: ouf, gros mal de bloc à matin, trop reniflé de coke hier.

Dieu merci, il existe des agences comme TMZ pour nous prouver que, contrairement à ce qu'elles diffusent sur Twitter, ces starlettes ne s'encabanent pas tous leurs week-ends pour dévorer des reprises des Frères Scott en buvant de l'orangeade.

Chez nous, le gratin artistique, pratiquement jamais traqué par des paparazzis, n'a pas à combattre une presse artistique aussi féroce et vicieuse. Certains magazines - pas tous, quand même - permettent même aux vedettes québécoises de relire et corriger les articles avant leur publication. Évidemment, leur image reste ainsi lisse et propre. Aucun scandale à étouffer sur Twitter.

Alors, pourquoi l'animatrice de Salut, bonjour week-end partage-t-elle à ses «suiveux» sur Twitter qu'elle «explore l'imagerie japonaise pour un autre tatouage», alors qu'elle pourrait simplement le confier à Écho-Vedettes? Comme l'annoncerait Alain Gravel sur un ton grave: place à l'enquête.

D'abord, s'afficher sur Twitter, même si l'effet de nouveauté ratatine à vue d'oeil, c'est cimenter son appartenance à un groupe avant-gardiste, une clique de gens branchés, note la présidente et fondatrice de la firme Casacom, Marie-Josée Gagnon. Elle ajoute: «C'est aussi un beau tremplin promotionnel.»

En ouvrant ainsi leur nid virtuel, les stars nourrissent l'illusion que la théorie des «six degrés de séparation» rabougrit à un degré ou deux avec Twitter. Virtuellement, le réseau offre la possibilité de pépier directement avec Martha Stewart, Anderson Cooper ou Oprah Winfrey, en assumant qu'ils rédigent eux-mêmes leurs courts messages.

Autre truc intéressant: «Avec Twitter, l'artiste invite les gens dans l'arrière-scène, dans les coulisses», souligne Sabrina Côté, conseillère en développement stratégique à l'agence Revolver3.

Et ça, c'est très vendeur. Un fan, un vrai, adore connaître les moindres détails de la vie de ses idoles, ce qu'il grignote (des Doritos?) dans le bus de tournée, ce qu'il commande au bar de l'hôtel (vodka-soda, vraiment?).

Mais qui nous assure que Puff Daddy et Kanye West n'embauchent pas des stagiaires pour émettre leurs gazouillis aux deux heures? Comme pour Facebook, l'authenticité des utilisateurs de Twitter reste un problème. Mais, bon. Il y a pire que ça dans la vie, vous direz. Vrai. Comme le grand retour de Donald Lautrec en CD cet automne, tel que claironné par Mike Gauthier sur sa page. Ouf. Merci, Twitter.

Je lévite

Avec I'm Running de Misstress Barbara et Sam Roberts. Une énergisante pièce gorgée de rythmes entraînants, qui marie parfaitement le talent de ces deux musiciens montréalais.

Je l'évite

Le retour possible de La guerre des clans à TQS. Prions maintenant pour que le Mouton noir ne ressuscite pas Les indices pensables, Cafouillis, L'épicerie en folie, Sans sens sûr et Presse-Citron.