Vraiment, c'est le monde à l'envers. Ou l'envers du monde? Peu importe. Après avoir congédié le Doc Mailloux en octobre 2005 pour ses propos controversés sur le quotient intellectuel des Noirs, voilà que TQS a réembauché le «célèbre» psychiatre pour pimenter les soirées dominicales de Loft Story 6, que pilote un animateur noir né à Port-au-Prince, en Haïti, soit Pierre-Yves Lord.

Situation délicate, pensez-vous? Pas mal, oui. Dimanche soir, pour sa deuxième intervention depuis le début de la nouvelle saison de Loft Story: La revanche, Pierre Mailloux a déclaré que «l'élaboration des stratégies chez les femmes, c'est un phénomène rare», tout en ajoutant «qu'à l'heure actuelle, il y a très peu de femmes stratèges». Des affirmations peu documentées qui ont irrité - à juste titre - la commentatrice Louise Deschâtelets, presque aussi outrée que sa collègue analyste (et ex-lofteuse) Élodie Labbée. Parenthèse: près de 700 000 téléspectateurs ont assisté à cet étrange moment de télé, contre 1 604 000 pour Tout le monde en parle.

Contrairement à la toute première année de la téléréalité-vedette du Mouton noir, où il affrontait en direct les parents des lofteurs, le Doc Mailloux ne s'exprime plus qu'en courtes capsules préenregistrées, question d'éviter les débordements. C'est le retour du Bonhomme Sept Heures, a même blagué Pierre-Yves Lord en annonçant la première apparition du psychiatre de Trois-Rivières, diffusée le soir du 26 avril.

Il n'a pas été possible de parler hier à Daniel Cormier, producteur de Loft Story 6, à propos du recrutement inattendu du psy à l'écoute. Quant à Pierre-Yves Lord, 30 ans, parti en «quatre-roues toute la journée», son agente n'a pu le joindre avant notre heure de tombée.

Rappelez-vous qu'au plus fort des débats, il y a près de quatre ans, l'animateur des quotidiennes de Loft Story 1, Philippe Fehmiu, qui est aussi noir, avait lancé un ultimatum à ses patrons de TQS: c'est le Doc ou c'est moi. La direction avait choisi de renvoyer les deux communicateurs.

Bon, assez de controverse. Attaquons maintenant la populaire rubrique «maux de lofteurs». Des compliments, d'abord, à Louise Deschâtelets, dont les interventions allumées rehaussent la qualité générale des analyses des invités de Loft Story. Des reproches, maintenant, à nos amis lofteurs, qui déparlent aussi souvent qu'ils se faufilent dans la cabine à bronzage. Comprendre: aux deux minutes.

Une fois de plus, le moustachu Hugues a mis une jolie et simple règle de grammaire au ballottage: «Je serais plus inquiet si je serais une des trois filles.» Ouille. Ça égratigne.

Assommée par sa brève rencontre avec son amoureux David, l'ex-lofteuse Brenda-Lee a mélangé bien des choses, dont le féminin et le masculin: «Tellement que les émotions étaient forts, je me rappelle même plus ce que j'ai fait.»

Mathieu «Big» Baron, d'une subtilité à tout casser, a révélé qu'il reluquait toujours les femmes - et dans cet ordre précis - des pieds à la tête. «Les pieds, c'est quelque chose que je regarde en premier. Si c'est pas propre en bas...»

Commentant les bouffonneries de David-le-clown, Louise Deschâtelets a remarqué qu'«il pourrait faire compétition à Peter MacLeod». Euh. Pas certain que c'est un beau compliment pour l'humoriste. Quoique... Dimanche soir, Peter MacLeod a, dans la même courte intervention, parlé «d'un étude» et du «côté manipulatoire» des lofteuses. Se faire comparer à David n'est peut-être pas si grave que ça, finalement.

En terminant, voici une citation directement pêchée dans une lettre enflammée qu'a envoyée à La Presse Jean Rémillard patron de Télé-Vision et grand manitou de cette sixième mouture de Loft Story: «Votre obsession pour le langage des lofteurs commence à me taper sérieusement sur les nerfs (...) Nos lofteurs ne sont pas des extraterrestres. Cette façon de s'exprimer est celle d'une grande partie de nos jeunes et ce n'est pas en les excluant des médias que nous améliorerons les choses.»

Défi du jour: relire la phrase précédente sans partir à rire. Pas évident. C'est ce même Jean Rémillard qui vient de repêcher Mario Clément, l'ex-directeur général de la télévision française de Radio-Canada, afin de démarrer la production de séries de fiction chez Télé-Vision. Officiellement, Mario Clément hérite du titre de vice-président à la création et aux développements des affaires de cette boîte, qui a accouché de titres comme Belle et bum, Loft Story et Par dessus le marché. Il entre en fonction lundi prochain.

Dans un tintamarre de rumeurs, le bouillant Mario Clément, aussi surnommé Super Mario et Mario Canada, a claqué la porte de la grande tour radio-canadienne le 4 juin 2008, puis disparu complètement des écrans radars. Il préfère dorénavant rester dans l'ombre et n'accorde plus d'entrevues. En octobre dernier, il a été condamné à verser 200 000$ au couple formé de Claude Fournier et Marie-José Raymond pour avoir qualifié leur série sur Félix Leclerc de plus mauvaise qu'il ait vue à la télévision.

C.A. en France

La jeune chaîne câblée Orange, qui tente d'arracher des parts de marché à la puissante Canal +, enclenchera à la mi-juillet, en rafale, la diffusion des trois saisons la série C.A. de Louis Morissette. Fait cocasse: des comédiens français doubleront les voix des personnages québécois, histoire de faire en sorte que l'humour salé du quatuor voyage mieux dans l'Hexagone. Eh oui, Jean-Michel, Maude, Sarah et Yannick parleront avec un petit accent pointu.

«Si tu veux que les blagues fonctionnent, il faut que tu les adaptes. Mettons qu'un Jean-Guy, un tricot ou un chantier, c'est plus difficile à expliquer en France», souligne le producteur de C.A., Louis-Philippe Rochon, de chez Novem.

C'est cette même chaîne spécialisée Orange qui a mis le grappin sur Un homme mort de Fabienne Larouche. Propriétaire d'un réseau de téléphonie sans fil, Orange carbure aux sports, aux films et aux séries télé.

 

Photo: David Boily, La Presse

Les animateurs de Loft Story, la revanche, PY et Kim Rusk.