Cercueil de cercueil, une bagarre à la une! Dans le coin droit, Fabienne Larouche. Dans le coin gauche, Réjean Tremblay. En plein centre du ring, TQS, qui a suspendu le préproduction de Scoop 5: les jeunes loups en raison d'un différend juridique opposant les deux créateurs de cette série diffusée par Radio-Canada entre 1992 et 1995.

Au coeur du litige: la paternité - ou la maternité? - des personnages de Stéphanie Rousseau, Michel Gagné, Lionel Rivard et Paul Vézina, qui ont respectivement été campés par Macha Grenon, Roy Dupuis, Rémy Girard et Raymond Bouchard. Qui en détient les droits, 15 ans après le dernier numéro de L'Express?

Après leur divorce professionnel et personnel, au milieu des années 90, Réjean Tremblay a obtenu la garde des journalistes de Scoop et Fabienne Larouche, celle des employés d'Urgence. Des papiers officiels, préparés par l'avocat spécialisé en droits d'auteur Daniel Payette, fils de Lise Payette, ont même été signés par les deux ex, confirmant la division de leur patrimoine télévisuel.

Bref, Réjean Tremblay croyait redémarrer les presses du Scoop, avec Stéphanie, Michel, Paul et Lionel, sans souci. Erreur. Le mois dernier, alors que les infos sur ces jeunes et vieux loups de l'information se précisaient dans les journaux, l'avocat de Fabienne Larouche, François Fontaine, du cabinet Ogilvy Renault, a alerté le producteur associé à ce Scoop 2009, André Provencher, patron de La Presse Télé. Les droits de suite de la populaire émission resteraient encore nébuleux, notamment en raison du rachat de la maison SDA, qui produisait Scoop à l'époque, par TVA Films. Deux autres mises en demeure ont rapidement suivi.

«Même s'il y a eu des ententes à l'époque, Fabienne garderait certains droits», explique Réjean Tremblay, en précisant que «TVA ne s'est jamais manifesté dans ce dossier-là».

Selon André Provencher, Fabienne Larouche a réclamé un pourcentage - non spécifié - du budget de production si jamais Scoop 5 aboutissait sur les ondes du Mouton noir. Pas question, a tranché le président de La Presse Télé.

Contactés hier, ni Fabienne Larouche ni son avocat n'ont voulu commenter l'affaire. Dans un court communiqué publié en après-midi, l'auteure et productrice de Virginie assure qu'elle «n'a pas de litige avec Réjean Tremblay» et «qu'elle accepte volontiers qu'il puisse écrire seul une suite à la série». Étrange. Fabienne Larouche allègue ensuite que personne ne l'a contactée «pour libérer les droits sur cette suite». D'où l'envoi des lettres d'avocat.

Sans la fougueuse Stéphanie Rousseau et le ténébreux Michel Gagné, Scoop 5 «nous intéresse pas mal moins», glisse le directeur du marketing de TQS, David Crête. Réjean Tremblay comprend très bien: «Pour TQS, c'est important de garder le vieux branding de Scoop», convient-il.

La perspective d'une longue lutte devant les tribunaux a cependant découragé Réjean Tremblay, qui a rangé cette nouvelle mouture de Scoop dans ses tiroirs. Pour de bon. «Je n'ai pas le goût d'entreprendre cette bataille-là, souligne le chroniqueur sportif. Je suis vraiment déçu. Très déçu, pour les fans et pour les artisans. Cette décision ouvre la porte à d'autres téléséries américaines.»

Malgré l'abandon de Réjean Tremblay, TQS garde espoir. «Le projet n'est pas mort. Le financement était là. Si la question des droits se règle, nous sommes prêts à procéder», indique David Crête de TQS. Tuera-t-on de nouveau la une avec Rivard, Rousseau et Gagné?

Légitime dépense

Comment se choisir une télé au plasma? Vaudrait-il mieux attendre avant de se convertir au Blu-ray? Voilà le type de questions auxquelles répondra, toutes les semaines, le nouveau magazine de consommation de Télé-Québec, Légitime dépense, qui entrera en ondes en septembre.

Et contrairement à La facture de Pierre Craig, à L'épicerie de Denis Gagné et Johane Despins ou à J.E. de Michel Jean et Annie Gagnon, aucun animateur n'a été accolé à Légitime dépense. Entre les segments pratico-pratiques, préparés par trois reporters spécialisés, des comédiens apparaîtront dans des saynètes en lien avec les sujets décortiqués. Les comédiens qui se partageront les rôles - tous des nouveaux visages du showbiz - n'ont pas encore été repêchés. Ils y joueront des profils types de consommateurs comme l'impulsif, le compulsif ou l'écolo.

Selon Télé-Québec, la coupure entre les éléments ludiques et ceux journalistiques sera franche et claire. «Je crois au mélange des genres quand c'est bien fait. Mais c'est toujours le contenu qui l'emporte dans un magazine», explique le directeur général des programmes de la chaîne publique, Martin Roy.

Il poursuit: «Nous serons moins présents à l'épicerie, car ce sujet est déjà bien couvert par d'autres émissions.» La maison Blue Storm, déjà derrière l'excellent La vie en vert, supervisera la production de Légitime dépense.

Changement de réalisateur

Débordé par ses deux films, soit 10 1/2 et Les 7 jours du talion, le réalisateur Podz ne s'installera pas derrière la caméra pour la quatrième saison de C.A., dont le tournage s'amorcera à la mi-août. C'est plutôt Nicolas Monette (3 x rien, Nos étés 3 et La vie rêvée de Mario Jean) qui criera action! et coupez! sur le plateau de la série coquine imaginée par Louis Morissette.

«Nicolas a réalisé six des treize épisodes de la deuxième saison de C.A. Les téléspectateurs ne se rendront pas compte du changement. La série conservera le même look, le même style», assure le producteur de C.A., Louis-Philippe Rochon, de la boîte Novem.

 

Photo: Radio-Canada

Macha Grenon, Roy Dupuis, Martin Drainville et Francine Ruel, dans les premières saisons de Scoop.